Chapitre LXXI : Retour à Chihuahua

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Maria n'était pas rentrée chez elle depuis des années

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Maria n'était pas rentrée chez elle depuis des années. Elle n'eût jamais imaginé y revenir dans de telles conditions... quoique ses démêlés avec les Cartels eussent pu l'y conduire.

Leur avion était attendu et une grosse berline s'avança dès que la porte du jet s'ouvrit. Les Russes descendirent la passerelle, encadrant étroitement la jeune juge. Un homme sortit de la berline et vint à leur rencontre :

— C'est le paquet ?

— Oui, confirma Anna Borissnova.

— C'est bon, on prend le relais.

— Hors de question, répliqua sèchement la grande Russe.

— Comment ça ? s'étonna l'homme.

— Je suis allée au fin fond de la jungle amazonienne pour récupérer cette femme. Je me suis fait bouffer par des moustiques, des sauvages ont tué six de mes hommes, à moitié détruit l'hélico qui devait me ramener vers la civilisation, énuméra Anna Borissnova. J'ai cru que j'allais rester coincée là-bas. J'ai mis un temps fou pour localiser ma cible. Je ne la lâche pas. On m'a dit que je devais la remettre à Jeremy Lambert. C'est vous ?

— Non.

— Alors, donnez-moi les clefs de votre voiture et l'adresse où vous deviez vous rendre. Maintenant !

— Mes ordres...

— Je vais vous dire, le coupa la voix glaciale d'Anna Borissnova. Je ne risquerais jamais de ne pas livrer en main propre un paquet dont j'ai la charge. Je tiens à ma peau. Si ça ne te plaît pas, je te descends.

Un râle se fit entendre derrière eux. L'homme se retourna et découvrit un des agents qui l'accompagnait pendre misérablement à deux pieds au-dessus du sol, le cou serré dans la poigne solide d'un géant blond. Nuque brisée. Le géant sourit et relâcha sa proie. L'homme tomba sur le sol avec un bruit mat.

— Tu vois ce que je veux dire ? demanda Anna Borissnova d'une voix vénéneuse.

L'homme suffoqua. Un couteau lui entamait déjà la peau de la gorge et il sentait le sang chaud commencer à perler.

— Oui... articula-t-il avec difficulté.

— Bien, sourit méchamment Anna. Alors accouche ! Je l'emmène où ?

— Je peux vous y conduire.

Anna Borissnova hésita. C'était peut-être mieux, l'homme leur servirait de couverture.

— C'est d'accord, accepta-t-elle en rangeant son couteau dans la poche de son pantalon. Dis à tes camarades de descendre et de s'éloigner de la voiture. Lionne, tu conduis, ordonna-t-elle à Aliokhine qui, elle le savait, parlait couramment le français. Toi, tu t'assieds devant avec lui. Hilal, assied-toi derrière lui. Allez, on y va.

Maria ne broncha pas durant tout le temps de l'échange. Le meurtre lui semblait anodin à côté de ce qui l'attendait, de ce dont étaient capable Samaritain et ses agents, à côté de ce qu'elle avait déjà vu dans sa vie. Tout se passa comme la jeune Russe l'avait ordonné. Les portières claquèrent et la voiture s'éloigna.

La fille de Kaveh دختر کاوهOù les histoires vivent. Découvrez maintenant