Elle était tombée, victime d'une IA aux yeux de qui elle était un virus à combattre. Quatorze mois de détention, perdue dans les méandres de son esprit, de ses pulsions violentes et d'une douleur qu'elle n'avait su surmonter.
Elle serait libérée.
E...
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Une demi-heure plus tard, Shaw sortait de voiture et venait tenir la portière à Root. Elle resta bouche bée quand celle-ci s'en extraya. Root la regarda visiblement enchantée par l'effet qu'elle produisait sur Shaw.
— Je te plais ?
— D'où sors-tu une tenue pareille ?
Root portait une robe noire ajustée, assez longue mais suggestivement fendue sur le devant. La robe lui laissait les bras nus et lui dessinait un joli décolleté. L'ensemble était élégant et très séduisant. Elle portait des talons hauts en daim noir qui lui affinaient les jambes. Elle avait jeté son blouson par-dessus son épaule et le contraste entre la tenue habillée et le cuir de motard attirait l'attention, lui donnait un air rebelle extrêmement attirant.
— Ne m'avais-tu pas demandé d'emporter une tenue sexy ? Je ne voulais pas te décevoir ! répondit Root une expression mi-narquoise, mi-séductrice affiché sur son visage.
— Pff... souffla Shaw.
— Bon, j'avoue, j'avais pris cette tenue en prévision d'un dîner en ville, je l'ai mise parce que je n'ai rien d'autre pour me changer... mais ce n'est pas la peine d'être désagréable, je sais qu'elle te plaît quand même...
— T'aurais eu l'air maligne en hélico avec ça.
— Tu es de mauvaise foi, Sameen ! s'esclaffa Root.
Shaw lui adressa une grimace. Elle avait raison, quoiqu'elle apprécia Root quelle que soit la tenue qu'elle portait. Si elle y réfléchissait sérieusement ses préférences allait à une tenue décontractée, même si elle se surprenait à être sensible à son charme quand Root portait des tenues plus sophistiquées, plus élégantes.
Ils se présentèrent tous les trois au bureau de la compagnie de jet privée et Root fut accueillie avec tous les égards dus à une riche femme d'affaire. Shaw portait sa casquette vissée sur la tête et Root lui avait fourni, en quittant la limousine, une paire de Rayban qu'elle avait emprunté chez Mark Hendricks. Elle savait de plus par expérience, qu'on remarquait peu les domestiques et qu'une jolie femme attirait les regards et rendaient transparents ceux qui l'accompagnaient aux yeux des gens frappés alors de cécité sélective. C'était aussi pour cela qu'elle portait une tenue provocante. Elle se changerait certainement, mais elle veillerait quand même à bien s'habiller pour focaliser l'attention sur elle.
— Le décollage aura lieu dans quarante minutes, vous pouvez attendre dans les salons privés de la compagnie ou monter directement à bord.
— Nous allons monter à bord, j'ai du travail, et je n'aime pas fractionner mon temps.
— Comme il vous plaira, Madame Harmon.
L'hôtesse d'accueil les confia à un employé qui les conduisit à leur jet. À bord, le steward souhaita la bienvenue à Root, ignora Shaw et évita soigneusement de regarder plus d'une fois Mark Hendricks. Il annonça à Root que ses bagages, laissés au Ritz-Carlson, avaient été livrés et lui montra où il les avaient rangés. Root remercia silencieusement Athéna de son attention. Elle regarda sa robe, fit une moue et se tourna vers Shaw.
