Chapitre LVI : Maria Alvarez

7 1 0
                                    

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.


La pirogue filait sur le petit affluent qu'ils remontaient depuis le jour précédent. L'envie démangeait Shaw de se gratter furieusement la jambe.

.

Le jeudi matin, Meikâre, après avoir examiné sa plaie, lui proposa de se soumettre à un remède employé traditionnellement par les habitants de la forêt en cas d'infection. Shaw le connaissait et sut à quoi il pensait sans qu'il eût besoin de le lui préciser. Elle accepta. Il leur demanda de plier le camp et leur annonça qu'il irait chercher ce dont elle avait besoin, accélérant ainsi ce que la nature pouvait lui apporter naturellement avec un peu de patience.

— Sam, tu es sûre que... ? lui demanda Root soucieuse.

— C'est un peu crade, mais très efficace, la rassura Shaw. Meikâre a raison, les antibiotiques n'ont aucun effet sur l'infection. On verra bien de toute façon.

— Je préfère que ce soit toi que moi.

Elles défirent leurs installations, empaquetèrent leur matériel et embarquèrent le tout sur la pirogue. Meikâre revint une heure plus tard et appela Shaw. Elle s'approcha avec sa trousse à pharmacie. Il ouvrit le paquet qu'il avait confectionné avec des feuilles de bananier. Root découvrit avec une moue dégoûtée des asticots qui se tortillaient dessus. Shaw défit son bandage. Sa plaie avait encore gonflé et les chairs autour des points de sutures qu'elle avait retirés, avaient pris une teinte inquiétante.

— Je coupe le reste ? demanda Shaw à Meikâre

— Oui, c'est mieux.

Shaw demanda à Root de s'en occuper, certains points se trouvaient sur le côté et y accéder ne lui était pas aisé. Quand elle eut fini, Meikâre déposa les asticots sur les chairs qui commençaient à pourrir.

— Ça va te démanger, lui dit-il. Mais ils se nourriront des chairs pourries. Tu dois juste surveiller qu'ils ne mangent pas trop. Tu es médecin, quand tout ce qui est pourri aura été éliminé, tu retireras les asticots et tu laveras soigneusement ta plaie.

— D'accord.

— Root, recouvre la plaie et les asticots délicatement. Sameen, tu ne dois pas les écraser, ni te gratter.

— Euh, ça ne risque rien ? demanda Root.

— Non, il faut juste surveiller. Vous prenez assez soin l'une de l'autre pour que cela ne vous pose aucun problème, déclara-t-il avec un sourire entendu. Je pense que dans deux jours, ce sera guéri. Mais tu garderas une belle cicatrice, Sameen.

— S'il n'y avait que celle-ci, murmura Shaw sombrement.

— Celles de l'esprit guérissent aussi, lui déclara Meikâre avec sympathie. Les cicatrices permettent de ne pas oublier, elles ont leur utilité.

.


Root, installée au centre de la pirogue, observait Shaw du coin de l'œil.

La fille de Kaveh دختر کاوهOù les histoires vivent. Découvrez maintenant