Chapitre LXXXVII : Encore des trouble-fêtes

7 0 0
                                    

Shaw avait rassemblé l'équipe dans le salon

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Shaw avait rassemblé l'équipe dans le salon. Elle ne put s'empêcher de penser, malgré l'urgence de la situation, qu'Athéna avait le chic pour leur trouver des lieux exceptionnels. Le chalet, tout en bois, avec ses grosses poutres, sa cheminée, sa superbe cuisine rustique, son emplacement dans la forêt et les baies qui s'ouvraient dessus était le lieu rêvé pour quiconque aimait la nature et la vie de trappeur sans pour autant devoir sacrifier à son confort. Malgré cela, Shaw préférait la villa du lac de la Prune parce que l'environnement y était plus sauvage et que le lac, avec sa prairie qui menait en pente douce à ses berges du côté de la maison, donnaient une impression d'espace.

On y respirait.

Elle secoua la tête. Penser au lac de la Prune lui rappelait de mauvais souvenirs, des écarts, de la souffrance. Elle y avait parfois trouvé la paix et elle y avait vécu des moments qui resteraient gravés à jamais dans son esprit. Des moments paisibles, passés en compagnie de Root, mais aussi son expédition avec Reese pour sauver Francis Letourneur, les grandes promenades en forêt, l'apprentissage des traces, leur identification, la libération d'Athéna, la rencontre entre le monde virtuel des simulation et le monde réel, l'intelligence et le courage dont Root avait fait preuve à cette occasion, Genrika... L'adolescente rieuse et si bavarde. Leurs séances de sport durant lesquelles la gamine peinait pour ne pas la décevoir, les cours de science et de russe, la relecture de ses devoirs scolaires, la façon dont la jeune fille l'écoutait, lui obéissait, ses larmes quand elle lui avait avoué un soir qu'elle ne supportait pas qu'elle et Root se querellent. Les trois semaines qu'elle avait passées avec Root et Genrika.

Ses yeux se portèrent sur la cheminée.

Le Livre des Rois.

Le feu qui crépitait, Root qui l'écoutait, le rythme du poème, la mélodie née de la langue perse. L'histoire, l'analyse qu'en avait fait Root. Shaw avait senti vibrer le poème dans sa poitrine quand elle l'avait récité. Elle s'était laissée porter, emporter. Elle avait, grâce à Root, retrouvé la paix que la récitation silencieuse ou à haute voix du poème lui apportait quand elle était jeune. Pourquoi avait-elle arrêté de se le réciter et quand ?

Elle se rembrunit et chassa de sa tête les pensées qui l'encombraient et ne se rapportaient pas à l'instant présent.

— Okay, vous êtes tous prêts ? lança-t-elle.

Les quatre personnes présentes hochèrent la tête. Shaw sortit un Glock 17 de l'arrière de sa ceinture et deux chargeurs d'une des poches plaquées de son treillis. Elle les tendit à Maria.

— Planquez ça sur vous.

Maria se saisit de l'arme et des chargeurs.

— C'est le même que celui que vous m'aviez confié dans la jungle ?

— Ouais.

— Merci.

— Borkoof, vous restez avec elle. Vous en êtes responsable, il ne doit rien lui arriver. Si tout se passe bien, vous partirez avec elle comme son garde du corps que vous êtes censé être. Vous allez être son ombre, vous ne la quitterez jamais. Vous avez la carrure et assez d'assurance pour vous imposer. Matveïtch et Aliokhine seront avec vous, mais vous, Borkoof, vous dormirez sur le pas de sa porte. Vous veillerez sur elle, aussi bien que vous savez veiller sur Anna.

La fille de Kaveh دختر کاوهOù les histoires vivent. Découvrez maintenant