Chapitre LXXIII : Face au Chirurgien

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 Antonio Suarez se pavanait comme un coq au volant de la Volvo

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Antonio Suarez se pavanait comme un coq au volant de la Volvo. Il caressait amoureusement le volant recouvert de cuir et se voyait déjà l'heureux gagnant de cette magnifique voiture. A côté de lui, sa femme, Éva émettait des gloussements et s'extasiait sur le confort des sièges, sur le luxe et la diversité des équipements intérieurs.

— Comme c'est joli ! piaillait-elle.

— Ouais, les copains seraient vert de jalousie s'ils nous voyaient là-dedans.

Éva avait tant harcelé les responsables du stand que de guerre lasse, ils les laisser s'installer dans la voiture. Ils attendaient avec impatience que la démonstratrice revînt pour s'occuper d'eux. Elle s'était éclipsée dans la minute qui avait suivi son arrivée non sans avoir dragué le directeur marketing du centre commercial. Lui aussi avait disparu. Qu'est-ce qu'elle faisait ? Elle était censée lancer une animation à neuf heures trente. Un show, leur avait-on dit. Pourvu qu'elle ne soit pas allée s'envoyer en l'air dans un coin avec Perez. Des annonces avaient été diffusées depuis l'ouverture du magasin et les clients commençaient à se masser autour de la scène sur laquelle trônait la voiture.

— Tonio, s'exclama Éva en passant soudain à l'arrière de la voiture. Il y a une télé ! Viens voir comme elle est chouette ! Oh, il faut qu'on gagne cette tombola, mon chou.

L'écran s'alluma soudain. Un système de détection faciale déclenchait l'activation de l'appareil.

— Oh... s'écria Éva ravie en tapant des mains. C'est vraiment génial.

Antonio vint la rejoindre. L'un des responsables ouvrit brusquement la portière.

— Monsieur ! Qu'est-ce que vous faites ? Je vous prie de bien vouloir descendre !

— Vous avez vu ? répondit Éva au vendeur. Il y a une télé qui marche toute seule !

— On aimerait bien que la voiture parvienne en bon état dans les mains de celui qui...

— Alerte critique. Température maximale atteinte. Évacuation immédiate, se mit à hurler la télévision, d'une voix impersonnelle.

— Quoi ?!

Sur l'écran, un énorme signal de danger d'explosion clignotait, les feux de détresse se mirent soudain en route et l'alarme se déclencha.

— Qu'est-ce que c'est que ce... commença l'un des responsables venu à la rescousse.

— De la fumée, hurla soudain Éva.

— Ça va sauter ! cria paniqué Antonio. Éva, sors de là ! Vite, on court !

Une épaisse fumée sortait par le capot de la voiture. Le couple se précipita hors du véhicule en hurlant. Ils sautèrent de la scène sur la foule amassée devant et hurlèrent que tout allait sauter avant de partir en courant en direction de la sortie. Il y eu un moment de flottement. Les deux responsables sur l'estrade, regardaient la voiture les bras ballants. Tout à coup, une série d'étincelles jaillit de l'habitacle, le capot s'ouvrit violemment et la fumée se densifia. Les deux hommes hurlèrent d'évacuer et suivirent le même chemin que le couple avait emprunté un peu plus tôt. Ce fut la panique. Un vigile eut la présence d'esprit de déclencher l'alarme incendie et de lancer une alerte. Un autre se précipitait avec un extincteur vers la scène quand la porte arrière droite de la Volvo, dans un bruit tonitruant, s'arracha de ses gonds et vola dans les airs. Elle s'écrasa un peu plus loin dans un magasin de prêt à porter, brisant au passage la vitrine et emportant les mannequins d'exposition. Trois secondes plus tard, elle explosa envoyant partout des bouts de tôles incandescentes qui déclenchèrent un incendie à multiples foyers.

La fille de Kaveh دختر کاوهOù les histoires vivent. Découvrez maintenant