3 janvier 1944, Saint Nazaire de Ladarez, Hérault, Languedoc-Roussillon, France.
Rapport Hauptscharsfürher SS Otto Klein
Mon équipe et moi sommes arrivés aux portes de l'URSS il y a deux semaines précises, à 4h44 du matin. Nous avons cherché parmi les champs de mines et avons trouvé le bataillon de Herrn Obergruppenfürher Nikolaus Schumacher il y a 10 jours et 16 heures précisément.
Le bataillon se trouve au large de Kiev en Ukraine, les dégâts sur les troupes allemandes sont très importants, je ne sais pas si le Reich pourra se remettre de telles pertes Général. Mais nous avons trouvé le Général Schumacher. Il va très bien, il assure à pleines envies ses fonctions, Nikolaus se bat corps et âme au front. Je peux vous assurer qu'il arrivera à se sortir de là vivant, par sa propre vivacité d'esprit et par notre aide.J'ai enfin reçu le rapport d'un de mes meilleurs éléments, Klein et ses trois hommes sont avec mon fil, je crois que pendant quelques secondes, je suis devenu fou, j'ai souri longuement, me rendant à peine que compte que mon fils est vivant. Nikolaus est quelqu'un de fort, je l'ai su d'avance quand il est arrivé à Saint Nazaire de Ladarez. J'ai repris goût à la vie, je suis parfaitement conscient que le Grand Reich Allemand va faillir, il va bientôt s'écrouler toute la Schutzstaffel et la Waffen SS s'en rend compte. Personne ne peut le nier.
Je ne peux pas m'empêcher de me réjouir de cette chute imminente, je sais très bien que c'est mal mais peut-être que la mort du Reich Allemand refera naître le magnifique pays qu'est l'Allemagne.J'ai vraiment hâte que Nikolaus rentre avec moi, qu'on puisse avoir une chance de ressouder notre relation paternelle. J'en ai terriblement envie. Je veux connaître l'homme qu'est devenu mon gamin de 17 ans tout frêle et rebelle. Je veux rattraper le temps perdu, je veux être son épaule sur laquelle il s'appuiera à son retour du Front. Je veux être là. Je veux être présent pour toutes les années où je n'ai pas été là. Mon fils, mon fils de sang, celui qui a la moitié de mes gènes, ce fils là me manque énormément. Plus que ce que je l'aurais imaginé.
En ce moment, je suis rempli de papiers, de missions secrètes, de manipulations, de réunions... J'essaie tant bien que mal d'effacer tous les soupçons concernant la double jeu que joue Hans. Je suis son complice depuis le début, inconsciemment, je me suis promis de protéger ce gamin jusqu'à ma mort et je le ferai. Si je dois tuer pour qu'il vive, ainsi soit-il je le ferai. Il ne mérite pas de partir au Front, et de perdre la femme qu'il aime je connais trop bien ce sentiment pour rester impuissant face à cette injustice.
Je corresponds fréquemment avec Heinrich Himmler contre mon gré, je joue le bon Général compréhensif et sympathique tout en étant loyal à ce meurtrier qui a fait tué l'amour de ma vie. Cet homme est beaucoup plus coriace que je ne le pensais, il ne cède pas à toutes les propositions possibles et inimaginables que je lui fait. Quel bel abruti de se soucier de ce genre de petites histoires dans un village au sud de la France, en tant que Reichsfürher SS il à sûrement bien plus de choses importantes à faire que la romance interdite entre un allemand et une française !!! Ce que c'est pénible tout, je reconnais saturer de cette guerre, elle n'en finit plus c'est terrible.《 Général Strauss-Kahn ?
- Qui est-ce encore ? Je suis très occupé.
- Capitaine Jäger.
- Rentre... 》Cet homme m'exaspère énormément. Il ne mérite pas la nationalité allemande, il la salit comme la salissent tous les fanatiques d'Hitler.
Le Capitaine au nez crochu, un œil en moins sûrement arraché au front de l'Est s'est installé à son aise sur le fauteuil.《 Vous n'allez pas en revenir Général ! Vous savez, comme tous les matins à 10h30, je vais boire un whisky avec les gars. Il y avait l'Oberfürher Leyers avec moi d'ailleurs pour une fois. La vieille Mme Dubois, elle est venue prendre nos commandes bon jusque là tout va bien mais...
- Oh bordel Jäger... Va droit au but par pitié.
- La vieille, elle a pété un plomb sur le Colonel Leyers, elle est devenue complètement folle à liée. Elle lui a sauté à la gorge, l'insultant de tous les noms c'était de la pure folie, alors je suis venu pour vous le dire car le Colonel a une vilaine griffe sur la joue.
- Allez allez, c'est bon j'ai compris, ai-je acquiescé. Au passage Jäger ! Ce n'est plus le Colonel Leyers mais l'Oberfürher Leyers.》Qu'il est pénible cet Emmrich...
Il est parti, avec la même mine qu'un gamin qui n'est pas le premier. Ce Jäger pourri gâté doit se rendre à l'évidence qu'à mes yeux, jamais il ne rivalisera avec Leyers.
Je me suis passé la main dans les cheveux, ne sachant pas quoi faire. Mon instinct le plus primaire, mon instinct paternel me dit de punir Anne Dubois pour l'irrespect et la violence à un des plus hauts gradés du village.
L'autre partie de moi, pense à ce que Leyers ferait. Je n'ai pas envie de passer pour un monstre aux yeux du seul fils qu'il me reste en France. Je connais son respect et le mien que nous avons en commun pour les anciens. Je suis persuadé qu'il serait furibond d'apprendre que j'ai fait déporter une femme assez âgée pour "si peu" selon lui. Je pourrai faire tuée une autre femme, arrangée la situation à ma sauce pour que les gens voient qu'on ne touche pas à Leyers sans en subir les conséquences. C'est ainsi. Il n'y a qu'avec Himmler où les choses sont bien différentes... Si je n'arrive pas à aboutir au résultat voulu pour l'affaire entre mon élève et Eve, je me ferai un plaisir de me venger pour le coup double.J'ai pensé à Leyers, ainsi que toute sa famille restée en Allemagne. Je prends souvent de leur nouvelle en cachette, j'essaie de tout faire pour ne pas qu'il ait à souffrir de la mort.
Le père Frietz se terre au fond de sa maison à Berlin, il ne sort plus de chez lui. Ce qui ne m'étonne en rien de cet homme fétide et lâche, violent avec son épouse et ses enfants. J'espère au moins que malgré la stupidité de cet homme, ses fils lui manquent et qu'il s'en soucie un peu malgré cela.
La mère Olga maintient avec difficulté le petit commerce qu'elle tient vers le Reichstag, souvent pillé par des SS mal intentionnés. C'est une femme forte, une vraie femme de poigne qui se bat comme elle peut avec ce qu'elle a.
Le petit frère Herman est devenu l'élu, la lumière étoilée des aristocrates nazis, j'ai entendu dire qu'ils voudraient le certifier SS à ses 15 ans, au lieu de 16. Ce petiot n'arrivera jamais à se sortir de cet engrenage, les snobs du national socialisme sont doués. Ils lui ont retourné le cerveau, et quand cela est fait, surtout quand tu es si jeune rien ne peut t'en sortir. Ils pourront tout lui faire effectuer, même contre sa propre famille Herman pourrait commettre les pires crimes. Je sais ce que c'est, j'y suis passé.
Et en Bavière, il y a le grand sauveur Adolf Leyers. Il a l'âme d'un héros, un héros qui sera malheureusement vite oublié par la stupidité des allemands hitlériens. Personne ne se souviendra de ce fabuleux homme, qui a servi en tant que Colonel de la Gestapo locale du Reich, cet homme qui a dû sûrement sauvé des dizaines et des dizaines de vies, fuyant l'oppression d'Hitler. Lui aussi il se porte bien, il est vivant en Allemagne, le grand frère de Leyers se porte bien.
Toute la famille entière se porte bien, je m'en assure personnellement pour Leyers.
Ce gamin a pris une place bien importante dans ma vie en si peu de temps. J'ai souri, pensant au moment où c'était un minot de 16 ans tout fragile, ayant peur de chaque général. Il est robuste, pour me supporter pendant toutes ces années, à se faire mettre à bout, malmené, hurlé dessus, entraîné corps et âme.
Leyers n'est plus ce petit gamin de rien du tout. Il est devenu une future légende, Oberfürher à seulement 23 ans, il y a de quoi en être fier. Il s'est endurci, la guerre l'a formé à être coriace. II est devenu tout ce que j'aurais bien pu espérer, et plus encore. Le temps a passé, il nous a rapproché je ne sais de quelle manière. Peut-être est-ce ridicule, mais je me sens responsable de ce petit berlinois, c'est mon deuxième fils et ma fierté. Je sais qu'il ne s'en rend pas forcément compte, mais Leyers a pris le statut de fils. Un fils de cœur.Photo du Général Marinus Strauss-Kahn réfléchissant avec concentration à la situation 😁🥰 avec le Capitaine Jäger derrière !
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Programmés pour tuer
Historical FictionDès ses 15 ans, Hans Leyers, jeune allemand des pauvres banlieues berlinoises s'engage dans la SS avec le général plénipotentiaire Strauss-Kahn, homme dur mais d'une justesse infaillible. Tout oppose les deux personnages, de la mentalité jusqu'au p...