Mon allié ennemi ( Adolf )

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8 novembre 1943, Berchtesgaden, Alpes, Bavière, Allemagne

Une routine exaspérante s'est installée au chalet, je suis seul avec mon petit frère Herman qui a été repéré par le chef du camps de concentration d'Auschwitz Birkenau, Rudolf Hoss. Celui-ci veut l'enrôler à 14 ans sous son aile, j'aurais sincèrement aimé pouvoir refuser la proposition de ce charognard, mais c'est à notre père Frietz d'en décider, c'est lui le tuteur légal. Je ne veux pas que mon petit frère s'en aille en Pologne, surtout pas là-bas, je sais ce qu'il se passe là-bas, je sais aussi comment sortent les jeunes comme Herman. J'espère simplement que mon père fera preuve de son égoïsme habituel et laissera mon protégé en dehors des camps de concentration. Il n'y survivrait pas une semaine, il n'a que 14 ans.

J'ai décidé de me rendre au bas des Alpes bavaroises, j'aimerais beaucoup voir le bûcheron français Max Dubois. Cet homme est en train de devenir un des meilleurs amis que je n'aurai jamais. Je ne crois pas que notre amitié soit grandement réciproque, j'ai toujours senti en lui une haine bien plus profonde qu'une haine anti-germanique, une haine qui vise les Leyers plus précisément. J'aimerais beaucoup que cet homme voit que je ne suis pas comme ma famille, je ne suis pas Frietz, ni Herman et encore moins Hans.

En rendant visite au français, j'aurais l'occasion d'avoir des nouvelles de Freya Shamberlein. J'ai promis à sa mère, ainsi qu'à mon premier petit frère que je la mettrai en lieu sûr, loin des atrocités de la guerre. J'espère qu'elle a pu fuir loin de ce monde immoral et injuste. J'aimerais également savoir ce qu'est devenu Mariah Andreïev, cette femme hante mes pensées depuis que je l'ai laissé à Max Dubois il y a quelques mois de ça. Cette russe, fille de hauts dirigeants soviétique m'a marquée. Je ne sais pas vraiment comment elle s'y est prise mais elle est ancrée en moi.

J'ai dévalé la colline en courant, et me suis arrêté pile poil au bosquet rabougri par le temps, marquant la frontière paisible germano - suisse. Pendant que Max arrive, je me suis posé sur un rocher, dos au pays des réfugiés, la Suisse. J'ai passé de longues minutes assis là, guettant le moindre signe d'une patrouille SS nazie. J'ai eu de la chance jusqu'ici, aucun bon toutou d'Hitler n'est venu me voir pendant mes excursions, je vais être honnête, je ne sais pas ce que je ferai s'ils venaient à avoir des soupçons sur mes activités "clandestines". Je suis persuadé qu'ils se feraient un plaisir de m'envoyer dans un fourgon à bestiaux, qui irait sûrement à Auschwitz.

- Adolf !

Je me suis retourné vivement, Max est arrivé, à bout de souffle comme s'il avait couru pendant de longs mètres.

- Ah Max vous voilà ! Je sais que ce n'est peut-être pas le moment, mais il fallait que je vous vois.

- Dites moi dans ce cas.

- Avez-vous des nouvelles de Mariah Andreïev ?

- Absolument pas, me répond-il. Je sais simplement qu'elle a fui pour le centre de la Suisse, elle m'a dit qu'elle y trouverait facilement un refuge provisoire. Pourquoi donc ?

- Disons que Mariah et moi étions assez complices avant qu'elle doive partir. Alors j'aimerais savoir.

- J'enverrai une lettre pour vous Adolf, si vous le souhaitez.

- Merci Max, vous êtes quelqu'un de bien. Et Freya, où est-elle à présent ?

- Et bien... Freya vit encore avec moi, elle ne sait pas où aller... essaie-t-il de m'expliquer avec un léger sourire en coin.

Je me suis mis à rire avec lui, je sais très bien ce qu'il se passe derrière ces explications floues ainsi que ce rictus tout innocent.

- Max, ma chère amie n'est pas partie car elle ne sait pas où aller, elle reste avec vous car vous entretenez une relation n'est-ce pas ?

Programmés pour tuerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant