La fin du voyage ( Adolf )

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10 juillet 1943, Alpes, Bavière, Allemagne.

La jeune femme qui est venue trouver refuge chez moi, Mariah Andreïev s'est foulée la cheville pendant la traversée la plus rude des Alpes. C'est une femme très vaillante mais ses origines de bourgeoise russe font souvent surface, elle ne s'arrête jamais de râler et pour un rien.
Alors nous nous sommes arrêtés quelque jours dans un chalet abandonné en plein cœur des montagnes, le temps que j'arrive à soigner sa blessure. Nous avons eu de la chance que j'ai reçu une formation de secours avant de rentrer à la Gestapo.
J'espère que Mariah pourra marcher un petit peu, au moins jusqu'à la frontière avec la Suisse.

La jeune russe sera réceptionnée par un bûcheron français apparemment, on m'a parlé de lui comme un homme bien qui se soucie de ceux qui subissent aussi le joug du gouvernement national socialiste.
La dernière ligne droite d'un voyage jusqu'à la Suisse est toujours d'une grand angoisse pour moi, c'est là qu'en général ceux qui fuient espèrent trouver la liberté mais je n'ose jamais leur dire que c'est justement là que les patrouilles des SS se ramènent.
Je me suis levé du coin du feu pour aller chercher la fille du général soviétique qui doit dormir j'imagine.

《 Fräulein Andreïev ??
- Oui ?
- Il serait temps d'y aller, on est plus tranquille c'est l'heure où les SS mangent en général.
- Je n'arriverai jamais à marcher jusqu'à la Suisse Monsieur Leyers. 》

Exaspéré par les caprices de cette femme, je suis monté la chercher. Le pire dans tout ça, c'est que cette Mariah me plaît énormément. Passer des jours avec une même personne, assurer sa protection, son passage de l'autre côté de la frontière, l'aider, la motiver pour continuer quelques mètres en plus...j'ai fini par laisser parler mon cœur et je l'aime beaucoup malgré ses airs de princesse soviétique.
C'est la plus belle femme que j'ai pu voir, même l'infirmière Drusilla Von Schroeder ne lui arrive pas à la cheville. Est-ce que déclarer ma flemme vaut vraiment le coup, surtout en de pareilles circonstances ? Après que je la laisse s'en aller avec le bûcheron, nous nous reverrons jamais. Les seuls souvenirs que j'aurais de Mariah sont ce magnifique sourire, ses boucles remuant sur ses épaules et l'étreinte qu'elle m'a donné en guise de remerciement.

《 Fräulein Andreïev écoutez moi, essayez de faire un effort et de vous battre face à cette douleur. Si on ne part pas tout de suite, les nazis vont nous retrouver et nous serons cuits ! me suis-je emporté.
- Ne vous énervez pas Adolf, je vais bien mieux c'était juste un prétexte pour que vous me portiez telle une princesse. Un beau prétexte pour que je sente vos mains viriles autour de ma taille. 》

En souriant, totalement envoûté par la beauté de Mariah, je l'ai regardé passer devant moi avec un air aguicheur. Enfin nous partons ! Je l'ai suivi, assez décontenancé par l'assurance de cette femme. C'est la première fois qu'on me fait ça !
On est descendus tous les deux, elle a enfilé une légère veste avant de porter son lourd sac.

《 Donnez-moi le sac Mariah, je vous le prends.
- Quelle galanterie ! rit-elle comme si c'était la dernière fois.
- Ne pleurez Pas maintenant jolie Mariah, vous pourrez pleurer une fois en Suisse.
- Adolf, par pitié arrêtez de parler et embrassez moi.
- Comment ? ai-je souri moi aussi.
- Écoutez, vous me plaisez et vous me plaisez encore plus avec tout ce que vous faites pour moi. Et je ne veux pas partir, je ne veux pas aller en Suisse tant que je n'ai pas eu ce que je voulais avec vous. 》

Est-ce que toutes les femmes russes sont aussi honnêtes et autoritaires ??

J'ai hésité pendant quelques secondes, mais de voir Mariah là face à moi, me regardant avec ses magnifiques yeux et jouant avec sa chevelure ébène m'a littéralement conquis.
C'est fou comme la guerre décuple tous les sentiments, négatifs comme positifs. Je désire et j'aime énormément cette femme, alors qu'il y a à peine trois semaines je ne la connaissais même pas.
Je me suis jeté sur elle, attrapé de mes mains rugueuses pour l'embrasser comme je ne l'avais jamais fait. Une main est plongée dans ses cheveux, tandis que l'autre caresse sa taille de guêpe. Les siennes découvrent les parcelles de mon torse souillé.
Nos lèvres se sont mélangées avec rapide et désir, un long baiser où le souffle nous a manqué pendant quelques secondes.

Programmés pour tuerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant