16 janvier 1943, Saint NazairedeLadarez, Hérault, Languedoc-Roussillon, France.
6h10.
Je suis à la chasse aux nazis. J'ai déjà réussi à descendre le sous officier Leyers, je réussirai à en descendre les trois quarts du village.
Je ne sais pas si je suis en train de sombrer dans la folie, mais faire du mal à ces énergumènes est devenu un véritable besoin. Au début, je faisais de la Résistance morale, tout dans le respect du Boche. Mais depuis que j'ai vu ces quatre pauvres personnes mortes dans la cour sablonneuse j'ai eu un déclic.
Les allemands sont devenus le fléau de l'Europe, et si la France ne se réveille pas bientôt, elle sera engloutie comme une vulgaire proie. Si je dois tous les tuer, alors je le ferai avec un grand sourire. Ce pays qui se disait civilisé, que nous croyons tous civilisé, est la sale race pullulante du continent.
Tous les Résistants sont de mon côté, y compris Eve, je suis sûr qu'elle serait prête à tuer pour sa famille et son pays.Je suis actuellement dans le maquis aux confins de la Route de Béziers, dans la base principale et secrète de notre réseau de Résistance. J'écris le prochain plan d'attaque face aux allemands de Saint Nazaire de Ladarez, et les prospectus que je devrai donner accompagné par Rose Galy pendant qu'Eve et les autres s'occupent des villages aux opposés, vers Laurens.
J'avance le travail le temps que les autres de mes frères et sœurs de cœur arrivent. On doit pas tous s'aglutiner face aux rassemblements des Boches aux sorties des villages, ce ne serait vraiment discret !Eve doit être la première à venir, accompagnée de Rose Galy. Elles vont prétendre de sortir ramasser des herbes pour faire un tableau artistique.
《 Hey !
- Eve ! 》Je me suis levé vers elle en souriant pour la serrer dans mes bras. Cela fait tellement longtemps que je ne l'avais pas vue ! Sa présence me rassure, me fait oublier toutes les manigances, les pensées obscures qui occupent mon esprit en ce moment. Mon Dieu... Si elle savait ce qu'il s'est passé il y a quelques semaines...je serai mort.
《 Maxence, où étais-tu ? me dit-elle doucement, d'une voix inquiète.
- J'avais pas fini mes semis. Où est Rose ?
- Elle est pas loin ne t'inquiètes pas. Max, tu sais pas ce que j'ai entendu ce matin sur la place ? Ils ont trouvé le coupable qui a poignardé le sous officier Hans Leyers ! J'ai terriblement peur de ce qu'ils vont lui faire.
- Mais il a été bien soigné ? Je veux dire il doit bien avoir des séquelles non ? ai-je soufflé, la respiration étouffée.
- Non... Quelqu'un l'a ramené se faire soigner je suppose.
- Celui qui a fait ça est un enfoiré... un Boche en moins au village n'est pas négligeable !
- Chut parle moins fort !! m'a-t-elle engueulé.
- Désolé...
- Maxence ?
- Quoi ?
- Tu as une tête de coupable, que se passe-t-il ?
- Rien du tout.
- Maxence si tu as un truc à me dire il vaut mieux le faire maintenant avant que ça arrive aux oreilles des allemands.
- Je n'ai rien à me reprocher. 》Je sais que elle me croira pas, mais la situation ne lui permet pas d'insister plus longtemps sur le sujet.
Rose Galy et les autres sont arrivés entre temps, c'est la petite bourgeoise du village, elle héberge un chauffeur italien Pino Saviano et essaie d'avoir des relations avec lui pour en savoir plus sur les trafics routiers. Au moins je pourrai aller placer les erses sur les bons chemins. Ce doit être très durs pour elle de devoir être une Collabo envers le facho pour venir nous fournir des informations.
Soudainement, un sujet de conversation m'a parvenu à l'esprit.《 Eve ?
- Attends je finis le croquis.
- D'accord, ai-je répondu en profitant d'observer la beauté de son visage concentré.
- C'est bon.
- Il est devenu quoi Vittorio Stefano ?
- Il est parti, a-t-elle répondu d'une voix bien froide.
- D'accord. 》Je n'ai pas plus insisté voyant que c'est un sujet fâcheux. Je sais qu'Eve et Vittorio étaient comme les deux doigts de la main, inséparables et toujours fidèles l'un à l'autre. Je n'ose pas imaginer à quel point ce doit être dur de voir son acolyte éternel rejoindre le camps de l'Ennemi.
Rose m'a expliqué que dans deux jours, à 7h42 précisément, Pino transportera dans une berline de luxe le général Strauss-Kahn et deux autres soldats. Malgré la date bien retardée me gêne dans mes projets, j'arriverai à faire brûler leur voiture de Boche.
Elle a également fait tout un plan des routes vers Laurens et Douch à Eve, qui aura 2 autres personnes pour trafiquer les voitures nazies pendant la nuit.
Nous avons passé la matinée entière à faire ceci. À se prendre la tête sur les horaires, à décider des plans résistants les plus sûrs, ce qui fera quoi...Eve et Rose sont reparties vers 14h, sous le soleil froid du mois de janvier. J'ai toujours trouvé cette chaleur glaciale. Exactement la même chaleur que lorsque les tanks et berlines des nazis ont pénétré le village, c'était drôlement étouffant.
Je suis resté seul, camouflé par les grands conifères. J'ai longuement réfléchi à cette grande bêtise que j'ai fait. Devrais-je en parler à quelqu'un ? Je ne peux pas... Chaque personne à qui j'adresse la parole même au village est susceptible de tout dire aux Boches.
Je vais devoir garder cet acte pour moi, cet acte qui pourrait bien me coûter la vie si un soldat venait à l'apprendre.J'ai sursauté lorsque une buisson a remué bien fortement, je me suis retourné mais ce n'était qu'un lièvre courant comme si chaque minute lui était compté.
Au fond de moi, je sais que je devrais m'en aller de là, j'entends des pas, des grandes enjambées qui sont omniprésentes. Elles sont partout. Je suis encerclé, je le sais malgré moi, je suis une proie à deux doigts d'être dévorée. Les jambes tremblant de rage et d'appréhension, j'ai attendu que les allemands fassent leur arrivée fracassante, comme d'habitude.
Ils sont là, ils sont 10, arrivant vers moi dans un silence macabre. Ils sont prêts à m'égorger. Ils sont tous autour de moi, je me retiens de crier en m'enfuyant en courant. Je ne céderai pas à cette panique me torturant l'esprit. Je suis debout avec autant de haine qu'ils me portent. Je remarque qu'il y a Marinus Strauss-Kahn, le Boche que je dois héberger. Ce type s'est avancé vers moi en me saisissant violemment par le col de la chemise. J'ai tout fait pour éviter son regard, je ne veux pas le regarder. Les autres soldats sont toujours autour de moi, regardant la scène, attendant comme des automates la prochaine étape de la mission. Mais que se passe-t-il bordel ?! Je ne montrerai aucune émotion faxé à Strauss-Kahn, il pourra me faire ce qu'il veut, je ne dirai rien. Je sens mes bras trembler, ainsi que le reste de mon corps, j'attends moi aussi, impassible la parole de l'homme qui me mettra à mort.《 Tu ne me regardes pas dans les yeux Maxence ? 》
Je ne me suis pas fait prier, malgré le vent du Nord glacial me transperçant de tous les côtés... j'ai osé le regarder dans les yeux, dans ses yeux bleus quasiment blanc tellement ils sont clairs. Mes yeux remplis de haine sont restés dans les siens, pendant de longues secondes.
《 Emmenez le. 》
C'est là que j'ai tenté de m'enfuir, poussant les soldats sur mon passage, hurlant de colère, rempli de sentiment totalement nouveau en moi.
《 Plus tu te débattras face à nous Maxence !! Plus tu en finiras blessé ! Rends toi sale résistant ! cria Marinus. 》
Le général m'a retourné par l'épaule avant de m'assomer d'un violent coup de poings au milieu du nez. Hurlant face à la douleur de l'os qui a craqué, je me suis agenouillé au sol. Me retrouvant roué de coups de pied, comme une poupée de chiffon, comme un chien que l'on gronde car il n'a pas écouté.
Écuit par les frappes brutales des Boches, je suis resté debout face à eux, essayant de les esquiver, leur supériorité en nombre aura probablement causé ma perte.
Car... J'ai vu trouble, le visage narcissique de Marinus n'est plus aussi net. J'ai vu trouble et je me suis effondré dans la cour sablonneuse. Lieu de la Faucheuse.
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Programmés pour tuer
Ficção HistóricaDès ses 15 ans, Hans Leyers, jeune allemand des pauvres banlieues berlinoises s'engage dans la SS avec le général plénipotentiaire Strauss-Kahn, homme dur mais d'une justesse infaillible. Tout oppose les deux personnages, de la mentalité jusqu'au p...