6 janvier 1944, Berlin, Brandenburg, Allemagne.
Il y a quelques semaines, j'ai quitté mon frère Adolf pour revenir là où est ma place, au plus proche du gouvernement magnifique du Fürher.
Je ne sais même pas si je peux encore le considérer comme mon frère, il s'est moqué de moi depuis le début. L'homme que je vénérais, le seul qui ne m'avait pas abandonné, celui que j'avais pris pour un des rares héros allemand à être revenu du Front de l'Est est en réalité qu'une abomination de la nature. Il fait partie de ce que l'on appelle les "Résistants". Mon grand frère, qui a servi de pilier à Hans et moi, aide les proies du Reich à fuir. C'est ridicule...
Comment a-t-il pu me mentir de la sorte ? Et moi alors... quel bel abruti j'ai fait ! De ne pas avoir vu à quoi jouait Adolf depuis le départ... Tout ceci me dégoûte. Alors avant de partir pour ne plus jamais revenir, je lui ai quand même laissé un mot : Adieu, sale traître; et si tu m'aimes ne me suis pas - Herman Leyers.Je suis sur qu'il n'a même pas pris la peine de me chercher, je compte bien moins que ses faibles. Je ne compte pas pour mon propre grand frère. Le seul de mes frères qui me porte encore de l'intérêt c'est Hans, même qu'il soit en France il trouve toujours le moyen de m'envoyer une lettre pour prendre de mes nouvelles. Lui au moins il mérite la nationalité allemande, il l'a et la chérit je le sais, pour tout l'or du monde mon grand frère irréprochable ne trahirait le Grand Reich de notre guide Adolf Hitler.
Heinrich Himmler m'a donc conseillé d'aller vivre provisoirement dans la salle pour les jeunesses hitlériennes. Aujourd'hui d'ailleurs, le Reichsfürher vénéré de tous me convoque au Reichstag. C'est un grand honneur pour moi que cet homme sage connaisse mon nom. J'espère également qu'il arrivera avec le Fürher à relever l'Allemagne de son déclin... Les choses ne sont pas écrites comme cela dans Mein Kampf, ma nation doit gagner et dominer les autres.
Me voilà prêt, habillé d'un costume fait sur-mesure par les couturiers du Reich. Si je veux me présenter face à Herrn Himmler, je dois être irréprochable sur mon physique et les paroles que j'aurai à son égard.
Je suis arrivé devant le grand bâtiment imposant, représentant la beauté et la puissance de cette nation et de son chef. J'ai hésité avant de rentrer, mais j'ai bien vu les gardes SS d'une quarantaine d'années me dévisager, me jugeant sûrement. J'ai rougi de honte, je ne peux plus me permettre d'être aussi puéril. Je suis allemand, futur SS d'ici 1 an maximum, alors mes petites hésitations pour rentrer dans le plus beau bâtiment au monde.
J'ai passé le pas de la porte bien construite, avec une sculpture représentant l'Allemagne, tout est fait de luxure et d'or. J'ai été intimidé face à ces hommes, sérieux, concentrés et performants, ils marchent tous, courant à leur mission, obéissant aux ordres du Fürher et Himmler.Je suis allé me présenter à la secrétaire.
《 Guten Tag Fräulein. Où puis-je trouvé le bureau du Reichsfürher SS Heinrich Himmler s'il vous plaît ?
- C'est indiqué suivez les flèches tout au long des couloirs jeune homme. 》Alors j'ai suivi toutes les indications. Me voilà face à une somptueuse pièce, où il y a une grande porte en bois massive et sculptée, quelques bustes du Fürher ornent les murs.
J'ai observé à l'intérieur du bureau, Himmler est là, toujours aussi ordonné et sérieux dans son travail.
Petit à petit, je me suis rendu compte que je ne suis pas le seul à être convoqué chez le Reichsfürher SS. Tous les membres de la jeunesse hitlérienne sont là, les plus âgés qui seront en âge tout comme moi de devenir SS.《 Entrez. 》
Sa voix nous a tous fait sursauté, mais on a obtempéré trop obnubilé par les événements pour contester.
La dizaine d'adolescents sont maintenant installée sur le banc en face du Reichsfürher. Il est vraiment imposant, jamais je n'ai vu un visage si froid et austère, il incarne l'impassibilité et le respect.《 Guten Tag Herrn Himmler, l'avons-nous salué avec le bras droit levé.
- Guten Tag. 》Il a continué de fouiller dans des papiers, sifflant un air léger. Nous nous sommes tous regardés, ne sachant pas quoi faire. Personne n'ose bouger, faire un petit mouvement de travers. Cette situation me fait hérisser les poils de mes bras.
《 Bon, reprend-il d'un voix éclaircie. Savez-vous pourquoi je vous ai fait venir ?
- Nein Reichsfürher Himmler, répond la jolie fille du groupe.
- Je vous ai fait venir ici pour m'assurer que vous serez toujours loyal au Grand Reich Allemand. L'êtes-vous ?
- Ja ! avons-nous crié en chœur.
- Le Reich aura besoin de chacun d'entre vous, la menace des Alliés croit nous prendre en étau. Ces stupides républiques pensent pouvoir nous affaiblir, prendre l'Allemagne mais jamais ils ne réussiront vous entendez ? Jamais ! C'est notre terre et elle le restera, l'Allemagne sera la nation des vrais allemands serviteurs du Reich.
- Ja !
- J'ai besoin de chacune de vos signatures, vos signatures donneront votre accord pour vous battre en n'importe quelle situation et contre n'importe qui entendu ? Vous êtes là Relève du Grand Reich Allemand, le Fürher a besoin de votre aide. Êtes-vous prêt à servir votre beau pays ?
- Ja ! 》Le grand homme aux lunettes rectangulaires a souri, visiblement heureux d'avoir des volontaires pour relever le Reich de la menace Alliée. Je suis allé signer la feuille de ma plus belle écriture. J'ai serré la main du Reichsfürher SS, en lui exprimant toute ma gratitude d'avoir été choisi pour cette mission.
Je suis sorti du Reichstag avec cette conviction inébranlable que je vais accomplir de grandes choses pour ce pays, mon pays. Je me battrai jusqu'à la mort pour cette nation. J'en ai la foi, j'ai foi en le Fürher._____
Quelques petites photos d'entraînements dans les jeunesses hitlériennes 😁
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Programmés pour tuer
Fiction HistoriqueDès ses 15 ans, Hans Leyers, jeune allemand des pauvres banlieues berlinoises s'engage dans la SS avec le général plénipotentiaire Strauss-Kahn, homme dur mais d'une justesse infaillible. Tout oppose les deux personnages, de la mentalité jusqu'au p...