18 juillet 1943, Berlin, Brandenburg, Allemagne.
Il fait un soleil radieux, le vent souffle agréablement, les oiseaux chantent dans les grands conifères au summum de leur beauté. C'est a première fois que je sortais de Berlin depuis que j'ai été promu Standartenfürher SS il y a quelques jours. Qu'est-ce que j'étais heureux ! On aurait dit un gamin tout excité face à un cadeau qu'il ne doit pas toucher. Je me rappellerai toujours de ce jour, le Fürher était présent, souriant avec véhémence d'avoir trouvé une recrue comme moi. J'ai pris la pose avec Hitler et Himmler, n'ayant pas cessé de me regarder comme une chose hideuse, comme un parasite qu'il faut éliminer. Mon mentor, Reinhard Heydrich, c'est lui qui m'a offert l'uniforme, cet uniforme que je chéris plus que tout l'univers entier !
Bien sûr, je ne le chéris pas autant que ma magnifique épouse, Maria. Mon fils n'a pas pu venir, du moins c'est ce qu'il a fait croire car au fond de ma carapace je sais qu'il ne voulait pas me voir monter en grade dans une nouvelle société qui ne lui plaît pas.
Je me sens fier, je me sens comme un homme invincible quand elle me regarde en souriant de ses yeux bleus.
Ma Fräu Strauss-Kahn est la seule personne de ma famille à avoir fait l'effort de venir, c'est elle qui m'a donné la force de continuer sans m'arrêter, de toujours garder la tête haute. Pour l'occasion, elle s'est habillée d'un tailleur impeccable et coiffée d'un chignon tout lisse, je me suis retenu de ne pas arracher la tête à tous ces vieillards de bureaucrates qui l'ont dévisagé. Quel est le mal à ce qu'elle soit russe ma belle femme ?La cérémonie a duré facilement cinq heures au total, le temps de mes présentations faxé aux hauts dignitaires de l'Allemagne et tout le baratin que j'ai été obligé de dire ou de faire alors que mon seul souhait c'est de rentrer chez moi.
Mais pour être un bon soldat, il faut être avant tout un bon diplomate. J'ai fait l'effort qui a été récompensé par les félicitations du Fürher en personne.
Avant que Maria et moi partons, fatigués par cette longue soirée de bourgeois auxquelles nous n'avons pas l'habitude de participer, Heydrich m'a hurlé une phrase qui a longtemps raisonné en moi.《 Hey Strauss-Kahn ! N'oublie pas que tu es colonel maintenant. 》
Je me suis contenté que d'un simple salut hitlérien en guise de réponse, car pour être honnête, les phrases dénuées de sens ne sont pas faites pour moi. Je ne suis pas un intellect comme ils le sont tous, je me suis intégré dans la Schutzstaffel grâce au Fürher et avec un seul désir : servir le Grand Reich Allemand.
《 Je suis fière de toi mon Colonel, me dit alors Maria en sortant de la Grande salle.
- Je n'aurai jamais pu le faire sans toi meine engen. 》C'est sur ces jolies paroles que nous avons marché sans nous arrêter, achetant de la nourriture simplette pour combler la faim du repas. C'était un repas de snob comme on les déteste !
《 Maria ?
- Oui ?
- On dort à la belle étoile ce soir ?
- Avec plaisir ! s'exclame-t-elle en me serrant contre elle, comme lors de nos premiers émois. 》Nous avons toujours aimé dormir à la belle étoile lors de grands événements, c'est une tradition un peu étrange mais nous sommes heureux comme ça.
Après quelques minutes de marche, nous sommes enfin arrivés dans un coin tranquille à l'extérieur de Berlin. Mes nouveaux collègues SS ne risquent pas de se pointer à tout moment !《 Mais Marinus regarde moi cette vue !!!
- Continue de crier comme ça tu vas te faire emporter par la Gestapo ! l'ai-je menacé en la portant dans mes bras.
- Mais mon colonel, je suis sûre que tu me vengerais comme il se doit hein ! m'a-t-elle embrassé la joue avec tendresse. 》J'ai passé quelques secondes à la regarder, ses beaux traits de visage, fins, bien tracés et féminins sont tellement beaux. Ils sont d'autant plus mis en valeur qu'à l'accoutumée en étant là tous les deux, debout sur la colline surplombant un grand champs de coquelicot entourés des conifères, éclairés par les puissants faisceaux de la pleine Lune.
VOUS LISEZ
Programmés pour tuer
Ficção HistóricaDès ses 15 ans, Hans Leyers, jeune allemand des pauvres banlieues berlinoises s'engage dans la SS avec le général plénipotentiaire Strauss-Kahn, homme dur mais d'une justesse infaillible. Tout oppose les deux personnages, de la mentalité jusqu'au p...