Programmés pour tuer

Sa Réincarnation ( Hans )

2 février 1945, Front de l'Ouest, frontière franco allemande, Allemagne.

Les détonations ne s'arrêtent plus, elles fusent, partout, comme des milliards de petits parasites frôlant nos oreilles en une petite lumière et un bruit suraigu.
Les cris, empoisonnent l'âme de ce sentiment que l'on appelle ici sur le Front ; de la faiblesse, les tranchées hurlent elles aussi. Elles hurlent de nous arrêter de s'entretuer, d'arrêter de remuer la terre et la laisser reposer dans son lit. Sauf que nous ne pouvons pas nous arrêter, c'est une puissance divine, le Seigneur, qui m'a promis Le repos et une vie calme avec Eve en rentrant. Je ne suis pas le seul à qui il a fait des promesses de ce genre, tous les soldats ayant une femme et des enfants l'ont eu aussi. Nous nous battons, nous nous battrons jusqu'au bout si c'est pour retrouver les personnes qui nous sont chères. Si c'est pour retrouver Marinus et Eve, je serai prêt à anéantir les tranchées, à saigner à blancs les Alliés.

《 Oberfürher Leyers ? m'interrompt un soldat SS lambda.
- Ja ?
- J'ai le rapport de Herrn Munchaüsen.
- Rentrez et lisez moi le qu'on ne perde pas de temps. 》

Munchaüsen c'est un espion envoyé dans les armées anglaises sous le nom de James Brown.
Le gars est entré à pas de loup, comme ayant peur de quelque chose, à cran, j'ai soupiré en le regardant déplier ce foutu bout de papier.

《 Vous ne savez pas lire un foutu rapport ou quoi ?
- Si si, Excusez-moi Oberfürher Leyers.
- Je vous écoute.
- Munchaüsen nous a fait par des tentatives de construire des armes beaucoup plus toxiques avec un gaz semblable au Zyklon B. Les anglais lanceraient une offensive contre nous dans la journée.
- C'est pas vrai putain ! Venez avec moi vous ! 》

Je me suis levé et j'ai couru, rapidement et férocement pour prévenir les autres. Comment ont-ils fait les anglais bordel ?
J'ai hurlé des dizaines d'ordres aux allemands restant plantés là comme des autruches, qu'ils aillent se placer à leur poste le plus tôt possible. Il faut qu'on soit prêt avant eux. Il faut qu'on soit prêt avant sinon on est foutus, le gaz viendra nous manger les entrailles.
Je suis reparti de l'autre côté de la base, un peu éloigné des baraquements militaires, là où il y a tout Le matériel et Le personnel de santé.

《 Oberfürher Leyers que se passe-t-il ? demande un infirmier voyant ma panique à travers mon masque.
- Il me faut... Il me faut les trois quarts des masques à gaz, les plus efficaces.
- Ja, bien sûr. 》

Il est revenu vers moi, une grande boîte de masques en courant, ayant compris la gravité de la situation.

《 Vous êtes le messie Oberfürher Leyers.
- Oh non il ne faudrait pas exagérer !
- Le Général Strauss-Kahn a fait des éloges de vous partout où il allait avant le début de l'Occupation. Alors croyez-moi vous saurez faire ce qu'il faut.
- Merci. 》

Je suis sorti, ne sachant pas quoi faire d'autre, et je suis retourné là où est ma nouvelle place, avec ces hommes.
J'ai sauté dans la tranchée, rassemblant les soldats en hurlant quelques ordres. Même le plus haut gradé du Front un général est venu sous mes commandements.

《 Messieurs !!! Écoutez moi bien. J'ai eu le rapport de Munchaüsen.
- Qu'est-ce que ça donne ?
- Ça donne qu'ils vont venir bientôt, dans la journée. Nous allons devoir encaisser durement cette offensive, une offensive aérienne et terrienne, avec du gaz semblable au Zyklon B.
- Le Zyklon B c'est mortel !
- C'est mortel parce que nous l'avons rendu mortel. Les anglais ne connaissent pas nos techniques, ils ne les connaîtront pas. Puis, l'infirmier nous a donné des masques. Servez-vous. Avant de vous y ruez dessus vous vous Calmez et vous y allez calmement c'est clair ?
- Ja Oberfürher ! 》

À ma grande surprise, ils ont tous obéi calmement, les un après les autres mais ils l'ont fait, alors que c'est moi qui l'ordonne. J'ai souri, me rendant compte que peut-être, je commence à prendre une certaine autorité.
Le Grand général du Front est venu vers moi, son masque à la main.