Le Déclic ( Hans )

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16 août 1943, Saint Nazaire de Ladarez, Hérault, Languedoc-Roussillon, France.

Mein Schatz Eve,
Je n'ai pas osé venir te parler depuis ce qu'il s'est passé avec ton grand-père, je n'avais pas les mots pour ne pas te brusquer.
J'espère que tu croiras les plus sincères condoléances que je te présente car en étant honnête, je sais ce qu'il arrive aux braves gens comme Léon lorsqu'ils s'en vont dans les fourgons. II ne reviendra pas, je suis terriblement désolé car si j'aurais pu empêcher tout ceci je l'aurais fait. Rien que de te fournir cette information pourrait me faire envoyer sur le front de l'Est... Bon enfin.
Sache que je n'ai rien à voir avec ce qu'ils ont fait à Léon, personne ne m'en a parlé alors qu'ils auraient dû, et s'ils avaient respecté leurs devoirs envers le Colonel il serait encore à tes côtés. J'avoue que je ne connais pas la relation d'un grand-père et d'un petit fils ou fille, je ne sais pas ce que c'est et pourtant grâce à Léon et toi je le sais. J'ai parlé quelques fois avec ton grand-père, c'était un homme incroyable, il avait donné sa bénédiction pour notre histoire. Je sais aussi que tu étais sa plus grande fierté, ça se sentait à chaque fois qu'il parlait de toi, tu étais sa muse Eve.

Si je te dis ça, c'est parce que je sais ce que tu ressens en ce moment même. Tu culpabilises, tu te ronges en te demandant si tu avais été là deux minutes plus tôt tout ceci ce serait produit, tu te remets la faute dessus, tu te maudis, tu te rappelles sans cesse que tout est de ta faute, que tu es une bonne à rien. Mais c'est faux Eve, rien n'est de ta faute dans cette histoire.
Je sais que cela peut paraître très difficile à croire et à comprendre sachant quel genre de femme époustouflante que tu es mais je serai là pour toi.
La présence que je t'apporterai va à l'encontre de tout ce qu'on m'a appris à faire, je ne devrai pas faire ça mais pourtant rien ne m'empêchera d'être là pour toi.
Je ne veux plus te savoir mal si je peux faire certaines choses pour t'apporter du réconfort comme toi tu le consens. Je serai là, je serai ton épaule sur laquelle t'appuyer, les bras dans lesquels tu pourras t'endormir, je serai celui qui t'apportera des petits plats quand tu ne te sentiras pas bien. Je serai là, jusqu'à ce que tu retrouves cette flamme qui t'animait lorsque je suis rentré chez toi en 1942. Je sais que tu ne voudras peut-être pas me voir pendant longtemps, mais je m'en fiche pas mal je t'attendrai le temps qu'il te faudra. Même si cela prend des jours, des semaines ou des mois, je serai là quand tu le souhaiteras.
Repose toi mein Engel, tu le mérites. À très vite.

- Hans Leyers, tout simplement.

J'ai laissé cette lettre sur la table basse en bois du salon avant de partir pour aider à la reconstruction de la Kommandantur.
Emmrich a fait un affront, qui n'est pas encore arrivé aux oreilles de Marinus. Je n'en reviens toujours pas, quel genre d'homme peut bien martyrisé un ancien handicapé avant de l'envoyer à la mort ?! Cet acte... Je ne peux même pas le considérer comme la purification de l'extension du Grand Reich Allemand c'est totalement cruel et immoral !
Rien que d'y penser, au plaisir qu'a dû prendre Jäger à malmener Léon, seul et impuissant, cela me dégoûte au plus haut point. Ce n'est pas cette entreprise, ni même ce gouvernent et ce pays que j'ai appris à être fier et à protéger plus que mon propre père.

Programmés pour tuerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant