26 novembre 1939, Saint Nazaire de Ladarez, Hérault, Languedoc-Roussillon, France.
La guerre est aux frontières de la France. Les armées de notre pays attendent les allemands derrière la ligne Maginot.
Elles ne veulent pas attaquer les premières, elles ont peur de la supériorité numérique des allemands. Ça y est... ces enfoirés de Boches sont craints par toute l'Europe, à part l'Angleterre je dirai.
Les Boches sont de plus en plus puissants chaque jours, personne n'ose riposter. Si la France doit être en combat, je me battrai corps et âme. Plutôt mourir que vivre soumis aux allemands.J'étais tranquillement en train de lire sur mon lit lorsque j'ai entendu une soudaine multitude de voix. C'est sûrement la famille Dechambord.
C'est le fameux grand jour où ils vont partir en train jusqu'au Nord Pas de Calais et ensuite fuir en Angleterre. Et moi je dois me charger de convaincre Jean et Hélène Dechambord de laisser Eve avec moi. Je pense jouer sur le fait qu'elle n'a que 16 ans après tout, elle n'a pas fini ses études, qu'elle serait entre de bonnes mains avec nous. Ma petite protégée doit finir ses études et vivre comme une gamine de son âge.《Maxence !!! 》
C'est ma mère Anne. Une femme fabuleuse, elle a participé à l'effort de guerre en reprenant l'usine qui a fait faillite en 1919.
Je ne me suis pas fait prier et suis descendu en trottinant, faisant mine de me recoiffer.
Effectivement ils sont là, tous les cinq avec leur multiples valises. Les triplettes Rose, Marie et Liliane sont magnifiquement vêtues de robe d'hiver. Les parents Dechambord ont une moue déformée par l'amertume de devoir partir. Et Eve, elle porte un chemisier bleu avec des pois blancs ainsi qu'une longue jupe assortie. Ce n'est clairement plus la petite fille que je gardais de mes 9 à 17 ans. Elle est devenue très belle.《Bonjour Maxence, me salue Mr Dechambord.
- Bonjour. Prêts pour le départ alors ?
- Maxence... m'interpelle Rose.
- Oui ma jolie ?
- Tu vas pas nous oublier hein ?
- Non, je vous oublierai jamais les filles. 》Eve m'a regardé la larme à l'œil, le sourire en coin.
Je les ai invitées à s'installer sur le canapé en cuir vert bouteille le temps que j'arrive à interpeller Jean Dechambord.《Maxence ?
- Oui Eve ?
- Merci, soupire-t-elle avec un rictus. 》Je lui ai répondu d'un simple signe de tête avant de partir vers les parents.
《Hélène, Jean, puis-je vous parler un instant ?
- Bien sûr Maxence, acceptent-ils. 》Je les ai guidés à l'extérieur, essayant de ne pas bafouiller pour aborder un sujet aussi délicat.
《J'aimerais énormément qu'Eve reste avec moi.
- Oh oui, je sais à quel point vous êtes proches mais c'est impossible.
- Si je peux me permettre, je sais qu'elle n'a pas forcément envie de partir pour un si long voyage. Votre fille n'a que 16 ans, elle n'est qu'au lycée et n'a même pas fini ses études. Eve mérite d'être une femme instruite et brillante. Je sais aussi que fuir rendra vos filles bien malheureuses de ne pas pouvoir vivre comme elles le souhaitenent. Eve est assez mûre pour choisir par elle-même. Je sais que je serai capable de la protéger.
- Maxence... soupire le père. Nous sommes en guerre face aux forces de l'Axe.
- J'en suis conscient. Mais Eve serait bien plus en sécurité ici qu'à rouler sans fin jusqu'en Angleterre.
- Je suis son père, elle viendra avec moi un point c'est tout.
- Jean arrête un petit peu, intervient la maman. Merci de vouloir toujours prendre soin de notre fille Maxence. Nous prendrons les quelques minutes pour y réfléchir.
- Merci Mr et Mme Dechambord. 》Je suis retourné à l'intérieur du bar avec un grand sourire de satisfaction. Je sais que Jean ne peut rien refuser à Hélène, c'est la seule assez mâture ici pour comprendre que sa fille sera mieux ici.
Eve m'attire alors vers elle par le bras, me faisant presque vaciller contre le mur où elle est déjà.
Je me surprends à reculer, l'estomac soudainement léger.
VOUS LISEZ
Programmés pour tuer
Fiksi SejarahDès ses 15 ans, Hans Leyers, jeune allemand des pauvres banlieues berlinoises s'engage dans la SS avec le général plénipotentiaire Strauss-Kahn, homme dur mais d'une justesse infaillible. Tout oppose les deux personnages, de la mentalité jusqu'au p...