Programmés pour tuer

Le choix de ma vie ( Herman )

27 octobre 1943, Berchtesgaden, Alpes bavaroises, Bavière.

Für Standartenfürher SS Hans Leyers,

Grand frère, si je prends la peine de t'écrire et de te l'envoyer dans ton petit village dans l'Hérault c'est que c'en vaut la peine. Alors par pitié essaie de me répondre, de faire quelque chose, tu es colonel maintenant prouve le à Strauss-Kahn il sera content de toi j'en suis sûr.
Je pense que tu sais que notre grand frère Adolf fait partie de la mauvaise race, il aide les fugitifs à aller en Suisse. Tu veux savoir la meilleure ? Il a fait passer Freya en Suisse. J'ai entendu dire qu'elle se faisait poursuivre pour avoir été enceinte d'un français et s'être faite avortée clandestinement. Je suis désolé que ta meilleure amie ne soit pas celle que tu croyais être, décidément les gens sont tous des menteurs tu as vu...

J'essaie de lutter face à la pression des plus vieux, je n'y arrive pas... Je ne suis pas fort, je n'arrive pas à lutter face à leurs idées. Ils me répètent des tas de choses sur notre frère, que c'est un dépravé, un être irrécupérable et mauvais, impur, un parasite pour le Grand Reich Allemand. Ils m'ont dit que je devais l'espionner et le suivre, pour le leur envoyer à la Kommandantur du Berchtesgaden. Mon frère, je n'y arriverai pas, Scheisse j'ai que 14 ans comment suis-je censé résister ? Sauf qu'une grande partie de moi croit à sa traîtrise et se dit qu'Adolf mériterait son sort, qu'il a fait le traître donc il doit le payer. Je ne sais plus quoi faire, je me sens seul en Allemagne mon frère, tu me manques beaucoup. L'empire décline, il vascille, je ne sais pas sur quel pied il tient mais je pense qu'il va s'effondrer pour être honnête.
Je t'en prie aide moi, je ne veux pas devoir faire du mal à mon grand-frère mais s'ils me forcent... Je n'y arriverai pas... Je ne suis pas capable de leur résister, je n'y arriverai jamais.

Je ne sais pas si tu m'as compris Hans, mais j'ai besoin de toi. Je suis seul en Bavière, notre cher frère perd petit à petit la raison, le pire c'est que je ne sais même pas pourquoi. Il souffre d'un mal qu'on n'est incapables de soigner.
Papa et Maman sont toujours à Berlin, mais depuis que la traîtrise d'Adolf Leyers a fait le tour de l'Allemagne, ils sont la cible des SS. Ils attendent que nos parents commettent le moindre faux pas. Ils ont une épée de Damoclès, comme nous l'avons nous trois aussi. Les Leyers sont maudits par cette fichue manie de résister face au meilleur, et tu ne peux pas nier que ce n'est pas à cause d'Adolf. C'est sa faute, il aurait été un bon colonel comme toi tu l'es, on ne risquerait pas de se faire arrêter à tout moment.

Sauf que je sais que toi tu es comme moi, nous sommes pareils, loyaux à nos valeurs comme on nous l'a appris. C'est pour ça que je t'écris, je sais que tu comprendras ma difficulté à vibre paisiblement en ce moment... J'essaie de me protéger et de protéger mes deux frères des ordres indiscutables des plus hauts SS du Grand Reich Allemand mais c'est dur... Je ne sais pas ce que tu peux faire de là où tu es, mais j'espère simplement que tu arriveras à me répondre. Que tu pourras me fournir des idées pour arranger la situation et me sortir de ce grand "dilemme" où ça se finira par la mort de notre frère.

Fais attention à toi Hans, j'entends pas mal de chose, beaucoup de soldats en France qui ne répondent pas aux missions sont envoyés sur le Front de l'Est. Alors fais attention et sois vigilant, ne trahis jamais le Reich par pitié, je ne veux pas te faire de mal sous la contraire, ni à toi ni à Adolf. Sois irréprochable auprès du général Strauss-Kahn, encore plus que ce que tu l'as toujours été. J'ai beau avoir que 14 ans, être un gamin inexpérimenté, je peux te dire que tu as le droit de te sentir sous pression tout comme les divisions allemandes en France. C'est grave mon frère, toi qui étais un des plus puissants, tu pourrais bien être le plus vulnérable sans que personne soit là pour te soutenir.
J'ai pas plus à dire, j'attends ta réponse avec hâte et impatience. On se reverra. Prends soin de toi.

- Ton petit frère, Herman Leyers.