Vengeance ? ( Hans )

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17 janvier 1940, Berlin, Allemagne.

Je commence à savoir appliquer les règles d'un homme de la SS en Allemagne, Strauss-Kahn m'aide encore malgré mes facilités à séduire les foules et à purifier le pays en discrétion.
Par exemple, pour moi, une journée normale commence par une patrouille dans les rues de Berlin avec des contrôles d'identité. Pour le moment je n'ai jamais eu à arrêter un opposant, de quelle classe soit-il d'ailleurs. J'avoue que je ne saurai pas tellement comment faire pour m'y prendre. Je vois souvent des collègues à moi s'y prendre avec discrétion et délicatesse tandis que d'autres ressemblent plus à des hommes des cavernes !

Je suis actuellement en patrouille, accompagné par Marinus Strauss-Kahn. Mon cher mentor. Ce qu'il peut être casse pied des fois, on dirait un automate sans émotion !!!
Nous marchons sans mot dire au milieu des berlinois, observant le moindre fait et geste qui trahirait leur adhésion totale au NSDAP*.
Une jeune femme attira mon attention. Une très jolie femme d'ailleurs, donnant en catimini un bout de papier à une autre femme.

《 Herrn, je reviens.
- Si elles résistent, tu appliques ce que je te dis. Tu cognes.
- D'accord. 》

J'avoue avoir du mal à me faire à l'idée qu'il faudra que je sois violent avec des femmes ou même des enfants. Je ne suis pas ce genre d'homme.
Sans me faire prier, j'ai marché à grandes enjambées faire les femmes.

《 Excusez-moi Fräulein !!!
- Ja ?
- Restez là vous aussi, ai-je interpellé l'autre femme. 》

Les deux jeunes filles de 15 ans environ m'ont regardé et reculé, avec la respiration saccadée.

Les pauvres...

《 Quel est ce papier ??
- C'est rien ne vous inquiétez pas.
- Faites Le moi voir, ça m'a l'air bien intéressant ! 》

Elles se sont regardées en hésitant longuement, mais mes yeux insistants les ont dissuadées de me résister. La plus grande des deux m'a tendu le bout de papier plié, le bras tremblant. En leur ordonnant de rester à ma portée, je l'ai lu à voix haute.

Restaurons la liberté de tous ! Abattons tous ces SS et le Fürher ! Vive la démocratie !!! Rejoignez le réseau de résistance berlinois.

《 Quel beau mot !
- C'est pas ce que vous croyez...
- Veuillez me suivre Mesdemoiselles.
- S'il vous plaît...
- Jamais ! Allez viens Serina ! 》

J'ai retourné violemment cette jeune fille par le bras pour la maintenir face à moi.

《 Plus vous vous débattrez moins vous aurez de chance d'être libre ce soir ! Veuillez me suivre, toutes les deux. 》

Mon Dieu Hans... ce que tu es devenu...

J'ai peiné à ne pas les relâcher, celle que je tiens fermement par le bras ne cesse d'hurler et se débattre, tandis que l'autre pleure se contente de rester neutre et impassible.

《 Bravo Leyers. Tu as fait du bon travail.
- Où allez-vous nous amener ?
- C'est quoi votre prénom ma jolie ? ricane Strauss-Kahn.
- Moi ? C'est Mariah Andreïev.
- On y va Herrn, ai-je décrété. 》

J'ai surpris mon mentor m'observant d'un œil fier. Nous avons avancé dans les rues, ignorant le peuple de Berlin scrutant les deux femmes.

《 Leyers ?
- Ja ?
- Laissez moi me charger du reste.
- Vous ne voulez pas de l'aide Herrn ?
- Je veux pas que vous soyez... bouleversé alors que vous êtes encore trop jeune. Allez partez vite.
- D'accord, merci beaucoup. 》

J'ai laissé les deux femmes à Strauss-Kahn et je suis parti rejoindre Freya Shamberlein vers la gare centrale, elle doit rentrer de ses vacances à Hambourg.
Je ne comprends Pas mon patron, que va-t-il faire pour qu'il m'ordonne de m'en aller ? Peut-être qu'il a dit ça car il ne vaut mieux pas que je le sache...

Je suis arrivé à la gare centrale, attendant patiemment que ma meilleure amie arrive.

《 Hans ! Tu es venu me chercher !! s'exclame-t-elle, valise à la main.
- Je vais Pas laisser ma meilleure amie toute seule ! 》

Je suis allé la serrer dans mes bras en lui proposant de prendre ses affaires.
Sur le trajet, Freya m'a raconté tous les détails de Hambourg. Toutes les sorties qu'elle a faite et les bonnes connaissances qu'elle a dû se faire. Mon amie est une femme très aimable et accueillante, elle a dû faire bonne impression.

《 Hans ?
- Ja ?
- Qu'est-ce que tu penses des français ? 》

Je les hais.

《 Pourquoi donc cette question ?
- Non pour savoir...
- Freya Shamberlein, que se passe-t-il ? l'ai-je incité à parler avec un petit sourire.
- J'ai rencontré un français à Hambourg.
- Quoi ?!
- Je savais que...
- Mais oui Freya enfin ! ai-je reculé. Je sais pas si tu te t'appelles mais les français sont des abominations humaines !! Tu as vu l'humiliation qu'ils ont fourni au Grand Reich Allemand ?!
- Mais Hans !!! Tous les français ne sont pas méchants.
- Ils ont tous été élevé dans la même mentalité. Comment s'appelle-t-il ?
- Il s'appelle Adam Lefebre.
- Depuis combien de temps est-il en Allemagne ?
- Oh la la qu'est-ce que c'est que ce questionnaire... Il est à Hambourg depuis 2 ans.
- Tu le fréquentes depuis quand ?
- Depuis trois mois, depuis quelques jours après mon arrivée à Hambourg. Hans s'il te plaît ne me dis pas que tu vas m'en vouloir...
- Bien sûr que si. Ça passera mais laisse-moi digérer s'il te plaît. 》

Je ne lui ai pas laissé le temps de répondre que je suis monté jusqu'à chez moi. Comment Freya a-t-elle pu s'enticher d'un français ? Ce peuple perfide détestant les allemands ?! La France a souillé l'Allemagne ! Ne s'en rappelle-t-elle donc pas ? Je hais ces gens... Cet Adam a réussi à prendre ma meilleure amie dans ses griffes de gentil homme, mais ça ne marchera pas avec moi.

《 Hans ! hurle Papa.
- Quoi ?!
- Viens voir. 》

Seigneur que j'aurais aimé avoir un père différent... je suis entré pour voir Frietz dans la cuisine, muni d'un couteau à pain.
Je souris d'un air ironique et me prépare à être embroché comme du beurre.

《 As-tu fait du bon travail avec Herrn Marinus Strauss-Kahn ??
- Je pense oui, pourquoi cette question ?
- Et bien... 》

Je me suis retourné surpris face à l'intervention du grand frère Adolf, coiffé d'un costume de luxe et d'un impeccable sourire.

《 Il se passe quoi là Adolf ?
- Bon Papa, je vais lui expliquer.
- Oui tu fais bien Adolf avant que j'en prenne un pour frapper l'autre, répond mon père en bufflant. 》

J'ai suivi mon frère jusque dans le jardin, attendant désespérément ce qu'il a à me dire.

《 J'ai été invité au repas à midi au Berghof du Fürher, commence-t-il.
- C'est super ça Adolf !
- C'est pas tout voyons. Le Fürher a également pris une décision très importante.
- D'accord, ça m'a pas l'air tout rose.
- Adolf Hitler a décidé de lancer l'offensive sur le front Ouest.
- Ah oui effectivement... donc du coup ?
- Himmler souhaite mobiliser les plus jeunes SS et les plus talentueux pour se battre. Et si l'offensive se passe comme prévu, on devrait avoir la France a nos pieds. Tu risques donc d'être mobilisé.
- Je serai de la partie t'inquiètes pas Adolf. Je me battrai pour le Reich. Mais toi alors, tu feras quoi ?
- Moi ? a-t-il ri. Je suis le colonel de la Gestapo allemande cher frère, je me battrai que si le Fürher lui-même me l'ordonne, sinon je resterai dans mes bureaux. Mais Hans... toi tu devras aller te battre face aux armées de l'Ouest, tu dois promettre de prendre soin de toi si tu es mobilisé.
- D'accord. C'est promis, mais j'ai quelque chose à faire là Adolf j'arrive hein ! 》

Je me suis mis à courir dans les escaliers, avec qu'une seule envie : m'excuser auprès de Freya.
Car malgré ses choix, ses fréquentations, son mari, ses idées... Freya est et restera ma meilleure amie.

Programmés pour tuerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant