Chapitre 02

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"Mon frère à disparu, Nathan Chevaliet. Cela fait 24h que je n'ai aucune de ses nouvelles. Je pense qu'il lui est arrivé quelque chose de grave." Il lève la main pour me faire taire, et j'ai le reflexe d'obéir. "Q...quoi ?", "déclinez d'abord votre identité, j'en ai besoin. Et dès que vous aurez finit vous pourrez continuer." Il me tend sa paume, pour me faire comprendre que je dois m'exprimer. "Je... je suis Enra Peters, je réside au 25 rue des sept impasses, je suis née le 28 novembre 1995 et euh... je travaille en tant qu'aide à domicile dans une agence privé. Ecoutez, c'est pas son genre de ne pas me donner de nouvelles. J'ai frappé à sa porte, il n'est pas chez lui. Je suis allé à son lieu de travail et il ne l'ont pas vu depuis mercredi soir. Sa voisine aussi m'a dit que la dernière fois qu'elle l'a apperçue c'était jeudi matin, alors qu'il se rendait au collège, où il exerce en tant que comptable. Ça signifie qu'il lui est arrivé quelque chose jeudi matin, durant son trajet."

Le lieutenant m'arrête : "quel âge il a ?", "31 ans, c'est quelqu'un de très calme, qui aime la routine il... c'est pas normal. Il lui est arrivé quelque chose", il hausse les sourcils, "arrêtez de vous répéter, calmez vous mademoiselle." Je me penche davantage vers son bureau, offusqué par ses propos, "vous vous foutez de moi ? Mon frère est probablement en train de se faire torturer par un fou, ou peut-être qu'on lui extraits tous ses organes pour les vendre sur le marché noir. Et vous, vous me dites de me calmer ?!"

Nous nous regardons quelques secondes, dans le blanc des yeux avant que cet abruti se remette à taper sur son clavier. "Vous avez tout intérêt à baisser d'un ton, je suis là pour vous aider, même si ça en a pas l'air", "mais oui, c'est ça... je rouspète en levant les sourcils. Vous allez faire quoi maintenant que vous avez tous les éléments nécessaires pour enquêter ?", il ne quitte pas des yeux son écran, ce que je trouve vraiment irrespectueux. "Nous allons commencer à chercher des informations, en espérant trouver des pistes sur la raison de sa disparition. Peut-être qu'il s'est simplement enfuis... Vous étiez en de bons termes ?" Je frotte mes mains contre mon pantalon, parce que ses questions me semblent incongru et déplacés. Mais c'est son métier, je préfère me dire qu'il sait ce qu'il fait, même si il ne m'en
donne pas l'impression. "Bien sûr, tout se passait très bien entre nous. S'il voulait s'éloigner de moi, il me l'aurait dit. C'est quelqu'un de très sincère." Son regard glisse de ma tête jusqu'au pied, il essaie de faire quoi là ? Deviner à ma tenue si j'ai tué mon frère ? Il va me dire que je l'ai cherché c'est ça ? Les flics sont vraiment tous répugnant. Mais encore une fois, je me dis que beaucoup de personnes disparues l'ont été à cause de leur proches, il a raison de douter de moi. Je fais tout de même de mon mieux pour ne pas me lever et m'échapper de cet horrible lieu.

"Comment ça se passait avec vos parents ? Et le reste de votre famille ? Et pourquoi vous n'avez pas le même nom ?" J'avale péniblement ma salive, "on n'a pas connu nos parents, tous les deux, et nous n'avons connaissance d'aucun autre membre de notre famille. Nathan et moi on... on est pas frère et soeur biologiquement, j'ai oublié de le préciser."

Il arque un sourcils, "oublier ? C'est un détail important que vous me donnez là. Comment vous pouvez oublier ça ?", il me dit comme un reproche, en penchant légèrement la tête, un leger sourire nait au coin de sa bouche. Je n'apprécie guère son langage corporel, tout me porte à penser qu'il se moque de moi. Je mache nerveusement mon chewing-gum avant de commencer mes explications. "Nous nous considérons comme frère et sœur depuis notre rencontre, au sein d'une famille d'accueil. Je ne donne pas d'importance aux liens du sang. Le fait qu'il ne soit pas mon frère biologique est un minuscule détail auquel je ne pense jamais", "et par tout hasard, il ne vous est pas venu à l'esprit qu'il ait pu vous quitter pour retrouver sa vraie famille ?"

J'ai compris son petit jeux, il veut me blesser. Il ne sait pas qu'il est loin d'être le premier à déblatérer ce genre de bêtises qui se veulent écrasantes et provocantes. Ses mots ne traversent pas les barricades qui contournent mon cœur, il ne réussira pas à m'atteindre. "Non, on discute souvent de ça, et il ne m'a jamais fait part d'une envie de retrouver ses parents biologique. Mais le fait est que je suis sa vraie famille, et il est aussi ma vraie famille. Je le connais depuis mes 5 ans, lui en avait 8. Depuis ce jour nous nous sommes que peu quittés. C'est mon frère." Il croise les bras en posant son dos contre son siège, puis remue la tête d'air air faussement compréhensif, "mh, je vois."

Sa précieuse cibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant