Chapitre 49

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Alan Anderson, c'est Alan que l'homme traîne comme si c'était une bête qu'il venait à peine de chasser. Qu'est-ce qu'il fiche ici ?! "Eh ! Vous êtes qui ??! Pourquoi on est là ??", Alan a la bouche bâillonnée, et ses mains sont fermement attachés à l'aide d'une corde. Je ne comprends pas pourquoi il boite, jusqu'à ce que je remarque la tâche foncé sur son pantalon, du sang à l'évidence. L'homme est âgé d'une quarantaine d'années, il est blanc et ses traits me sont complètement inconnu. "Pourquoi on est là ?!! Relâchez-le il n'a rien à voir dans ça, il... Relâchez-le !!!", je hurle à pleins poumons. Il fait abstraction de mon attitude enragée et force Anderson à s'asseoir sur la chaise en lui mettant un coup derrière le genou. Il attache ses pieds, retire le tissu qui était enfoncé dans la bouche d'Alan et disparaît sous mes hurlements... Ces typiquement la tactique d'un psychopathe : retirer le lien qui empêchait Alan de parler, pour nos forcer à établir un plan de sortie qu'on ne pourra jamais mettre à exécution. Et nous voilà face à face, toutefois, une distance de 8 ou 9 mètres nous séparent.

Anderson semble complètement paumé, "qu'est-ce qu'il t'as fait ? Il t'a tiré dessus avec une arme à feu ?" Il baisse le menton vers sa jambe, comme s'il avait oublié qu'il était blessé, "non c'est... toi ça va ?", il semble difficilement réaliser que je suis là, avec lui. "Ça va, je vais bien, il ne m'a rien fait. Je vais trouver un moyen de nous libérer, je ne suis pas attachée mais...", je guette mes mains, et encore une fois Anderson a un train de retard : "tes mains ! Qu'est-ce que..." Je souris faiblement, "s'il te plaît, tais toi quelques minutes, j'ai besoin de silence pour faire ça, ça ne va pas être une mince affaire... mais c'est toujours mieux que la mort", "NON ! Qu'est-ce tu fais ??! Tu vas t'arracher les mains ! T'as vu la taille des clous ??" Je l'ignore et soulève doucement mes deux mains, de légers craquements se font entendre. Je pense que ce sera moins pire de ressentir une seule et unique douleur, je ne dois pas faire ça petit à petit, mais c'est impossible de faire ça rapidemen et proprement. "ENRA ! NON !", sa voix grave fait presque vibrer les murs, et j'ignore l'impact que ses hurlements ont sur mon cœur.

Les longs clous sont fins à l'extrémité, mais ils s'élargissent tout au long. L'épaisseur de la partie supérieure doit mesurer 1cm, ce sera douloureux. Je respire bruyamment, et je sens des mèches de cheveux coller mon front tant la sueur est abondante. Il fait de son mieux pour me raisonner, mais je ne vois pas comment pourrait-on survire à cela autrement.

"Enra tu perdras trop de sang, s'il te plaît écoute moi pour une fois. Tu ne peux pas te faire ça, je vais trouver un moyen de détacher cette corde, il y forcément un moyen plus raisonnable que le tiens de...", il cesse de débiter, parce que j'arrive à la première partie épaisse du clous. Celle-ci est ondulé, je sens chacune des légères bosses du clou caresser mes veines, et mes muscles craquent. Je n'oublierai probablement jamais cette affreuse mélodie. Je serre fort mes dents, elles grincent et si je continue elles risquent de se fissurer. Mon corps tout entier tremble de douleur, et je n'essaie pas de dissimuler mes larmes. "ENRA !!" Ma poitrine se soulève très haut, et se creuse à une vitesse affolante. Je me concentre sur les pulsations de mon cœur lorsque je sens que j'arrive à l'apogée de la torture, je soulève mes mains en un seul coup, violemment, et je ne peux m'empêcher de hurler. J'amène immédiatement mon bras contre ma bouche pour tenter de diminuer mon désir ardent de crier, j'étouffe ma peine, car sinon, Nathan ou son coéquipier risquent de m'entendre.

Je ferme les yeux tant la douleur est intense, j'arrive à sentir un liquide chaud longer mes doigts et des soubresauts font trembler mon corps abîmé. Après 2 minutes, je me lève sur mes pieds, mais je tiens à peine debout. Je fais un pas, puis un second en avant. Je m'avance jusqu'à lui, en vacillant. "Donne moi tes mains", je lui demande difficilement. J'ai le sentiment qu'il ne sera pas coopératif. "Non ! Pars ! Pars et préviens quelqu'un si tu veux, vas-y vite avant qu'il revienne ! Dégage Enra !"

Sa précieuse cibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant