Chapitre 50

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Je suis dans un lit d'hôpital, et je déteste ce lieu. Je m'appuie sur mes coudes pour me relever, mais Alan m'empêche de faire un quelconque mouvement supplémentaire. Je n'avais pas remarqué qu'il était assis sur une chaise à ma gauche. "Je dois aller vérifier que Meriem va bien, je dois aller voir Léo. Je ne veux pas qu'il leur arrive quelque chose. Nathan va les...", "Nathan est en prison, ce n'est pas lui Enra." Je cesse de respirer, qu'est-ce que c'est que cette merde ?! "Donc il a organisé ça depuis sa cellule ??", "l'homme du hangar a été retrouvé, il était dans la forêt, probablement à notre poursuite. Mes collègues n'ont pu établir aucun lien entre Nathan et cet homme pour l'instant. Il se peut que ce soit un hasard..." Je plisse les yeux, "un hasard ?! Cette fois, c'est toi qui sous-estimes mon frère. Tu crois que le foutu trône sur lequel ils m'ont placé c'était un hasard ? Et le fait qu'il t'a kidnappé toi aussi, tu penses que c'est un hasard ? Nathan est derrière tout ça, je refuse de croire le contraire. La scène ressemblait à un rituel, un truc de tordu que seul Orcus pourrait faire. Je te connais maintenant, et je sais que tu ne crois pas ce que tu dis."

Les mots ont aspiré toute mon énergie, je repose ma tête sur le coussin et soupire, "ils t'ont cousu ?" Alan baisse les yeux, "mh, et toi aussi", "est-ce qu'ils m'ont fait des examens ?", "oui, pourquoi ?" Je m'arrête deux secondes, puis dis "comme ça." Je n'étais pas vêtue de la sorte hier soir, avant de dormir. Il m'a déshabillé, peut-être même violé... Je dois faire des tests particuliers pour vérifier ma supposition, sans en parler à qui que ce soit. Je ne veux pas que ça s'ébruite.

Je me couvre jusqu'au cou, "je suis désolée de t'avoir entraîné dans cette situation...", "non, ne dis pas ça, tu sais que c'est faux... Je te dois la vie Enra, je me sens suffisamment coupable comme ça, alors ne crois pas que c'est de ta faute."

Je ferme les yeux, "pourquoi tu ne dors pas ?", "parce que je ne veux pas te laisser seule. Tu m'es trop précieuse, je ne peux pas prendre le risque de te perdre." Je me pousse un maximum pour lui laisser de la place. "Allez viens, je m'en fiche... Je suis trop sonnée pour réfléchir. Profites-en." Il se lève et me rejoint sur le matelas. Mes paupières sont closes, parce que le voir me rejoindre dans un lit me ferait rougir, peu importe le contexte. Nous sommes tous les deux allongés sur le dos, et mes paupières sont closes. Je le met en garde : "Ne me touche pas hein", "oui."

Après un long rêve, j'ouvre les yeux et constate qu'Anderson n'a pas bougé, et moi non plus. Il dort profondément, sa respiration est très lente. Mes yeux s'attardent sur son visage, et ça m'embête de constater qu'il est extrêmement beau, beaucoup trop beau, au point en j'en suis fatiguée. Ses cheveux retombent sur son visage d'une merveilleuse façon, et sa peau paraît très douce, c'est bizarre pour un homme... Ses bras sont croisés, et je pense que c'est pour éviter de me toucher dans son sommeil, inconsciemment. Je tire très lentement son coude pour ne pas le réveiller, et je dépose sa main sur mon ventre. J'encercle son bras puis ferme les yeux.

15 minutes plus tard je le sens bouger, et nos regards se croisent immédiatement. Il remarque son bras sur moi, et prit de panique, il se dégage. "Désolé je...", "c'est moi." Il demeure silencieux, et ses deux yeux sont maintenant sur moi en train de me scinder en morceaux, décortiquer mon visage. Je n'ose pas récupérer sa main, peut-être qu'il ne veut pas de ça, je le sens quand même reprendre sa position mi-allongée.

"Est-ce qu'ils ont récupéré nos affaires ? Mon téléphone ?", "non, il a tout fait disparaître. Tu veux utiliser mon portable ?" Il me le tend, et je récupère le portable. J'ai mémorisé le numéro de la prison, donc je les contacte et prévois un temps au parloir avec Nathan. Je veux absolument le voir, et le plus tôt possible. Je veux en avoir le cœur net.

"Je ne sais pas si c'est une bonne idée...", "je m'en fiche, je vais aller le voir. C'est une affaire de famille, tu ne m'empêcheras pas d'aller demander des explications à mon frère." Il ne conteste pas, et c'est une sage décision qu'il a prise. Je dois subir ces foutu tests dans 15 minutes. Ensuite, je pense prévenir Meriem et Léo. Ils seront tous les deux dévastés, mais je suis forcée de leur dire la vérité. Cette nuit j'ai failli m'éteindre, et j'entraîne tout le monde dans ma chute, dont Anderson qui subit alors qu'il n'a rien demandé.

Sa précieuse cibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant