Chapitre 9

50 3 0
                                    


En 1944, Sarah eut seize ans et elle tomba malade. Elle tenait à peine debout à cause de la fièvre. Elle se rendit sur la place de l'appel malgré tout pour éviter la moindre sanction.

- Aidez-moi, supplia-t-elle en claquant des dents.


Une femme la soutint contre elle pour la maintenir debout. L'appel dura plusieurs heures. A la fin, Sarah était à demi consciente.


- Conduisez la au baraquement de l'hôpital, grommela la kapo de très mauvaise humeur.


Sarah eut la boule au ventre. Les détenus qui se rendaient à ce block, pouvaient être sélectionnés pour la chambre à gaz.


- Je ne veux pas mourir, sanglota-t-elle.


Elle pleura sans arrêt de faiblesse et de peur.


- Ils te donneront des médicaments. Tu ne survivras pas si tu restes ici, lui dit une femme.


Sarah finit par accepter d'y aller. Elle trembla et transpira de chaud le long du trajet. Elle crut qu'elle allait s'évanouir plusieurs fois. Quand elle arriva au baraquement de l'hôpital, elle se rendit compte qu'il était beaucoup plus propre que les autres. Il y avait des infirmières et des médecins juifs qui couraient partout. Sarah eut un petit espoir de retrouver son père, mais ce ne fut pas le cas. Aucun ne lui paraissait familier. Elle demanda à l'infirmière si elle connaissait David Dreyfus.


- Non, répondit cette dernière.


Sarah eut une petite baisse de moral. Le médecin l'ausculta et lui diagnostiqua le typhus. Ensuite, la jeune adolescente retrouva son baraquement, assommée par les médicaments et la fièvre. Elle délirait même dans son sommeil.


Trois jours plus tard, Sarah se réveilla pour l'appel à l'aube. Elle se sentit encore faible, mais sa fièvre était tombée. Elle était tirée d'affaire. Son père aurait été fier d'elle. Elle avait combattu la maladie jusqu'au bout.


La journée de travail fut longue et éreintante. Sarah eut besoin de vitamines pour récupérer quelques forces. Alors elle fit comme les autres prisonnières, elle alla voler des épluchures et des restes de nourriture dans les poubelles. Dans une autre vie, elle ne l'aurait jamais fait. C'était vraiment sale de faire une chose pareille, mais il fallait assurer sa survie.

Survivre après AuschwitzOù les histoires vivent. Découvrez maintenant