Chapitre 28

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A son retour en France, Sarah profita de son fils en l'emmenant à la piscine. Ils passèrent un merveilleux moment à rire et à s'amuser. Quand ils rentrèrent chez eux, Sarah reçut un appel de sa maison d'édition. Elle venait de recevoir le courrier de ses lecteurs et il fallait absolument qu'elle vienne le réceptionner. Alors Sarah le fit immédiatement. Elle se retrouva avec une trentaine de lettres à lire. Elle s'installa sur le canapé avec son fils. Celui-ci adorait savoir ce que les lecteurs pensaient de sa maman. Sarah lut les lettres à voix haute, mais la toute dernière attira plus particulièrement son attention :


Chère Sarah Torrès,


J'ai adoré votre livre. Je l'ai lu en un seul trait. Je viens moi aussi d'Auschwitz et je me suis pas mal reconnu en votre personnage. Nous avons traversé les mêmes épreuves, la même souffrance.


Je vous écris aussi pour vous dire que j'ai reconnu votre père dans votre roman. J'ai été dans la même baraque que lui à Auschwitz. Nous avons vécu ensemble jusqu'à sa mort.


Si vous voulez me rencontrer pour en parler, n'hésitez pas à me contacter. Je vous laisse mon numéro : 01 XX XX XX XX.


A très bientôt,


Eli Becker.


Sarah fut sous le choc, elle ne s'attendait pas du tout à ça. Pâle comme un linge, elle resta un moment immobile, sans aucune réaction. Puis vint les larmes chargées d'émotion, exprimant la joie et la peur. Elle allait bientôt connaître la vie de son père à Auschwitz.

-Appelle le, encouragea David.

Sarah prit le téléphone et composa le numéro de cet inconnu. Au bout de trois sonneries, une voix masculine lui répondit :

- Allo?

-Monsieur Becker ?

- Oui.

-Bonjour monsieur, c'est Sarah Torrès.

-Bonjour. Je suis ravi de vous avoir au téléphone.

- Et moi donc ! Je vous remercie pour votre lettre.

- Mais de rien. C'est normal.

- Je ne sais pas grand chose de mon père à part qu'il est sans doute mort en marchant entre la Pologne et l'Allemagne. J'aimerais en savoir plus sur sa vie à Auschwitz. C'était quelqu'un que j'admirais beaucoup.

- Je vous propose qu'on se rencontre au Jardin des Tuileries pour en discuter. J'habite à Paris.

- Oh oui, ça m'intéresserait ! Quand est-ce qu'on pourrait se voir ?

-Demain après midi à seize heures, ça vous irait ?

- Oui. Je viendrai.

- Alors à demain. Bonne fin de journée.

-Merci. Bonne journée à vous aussi. A demain.

La conversation se coupa. Sarah reposa le téléphone, le cœur battant à cent à l'heure. Demain, elle apprendrait certainement des choses terribles sur son père. Elle allait devoir se montrer très forte et tout encaisser sans perdre pied. Mais le stress la rendit déjà malade. Elle eut des maux de ventre terribles et des nausées. Elle fit pas mal de bêtises, sa mémoire flanchait. Sa tête ne pensait plus qu'à ce rendez-vous. Elle ne dormit pas de la nuit et la journée ne passa pas vite. Les heures lui semblaient durer une éternité. Lorsque le rendez-vous arriva, elle fut en totale panique, ne sachant que faire, ni où aller.

Survivre après AuschwitzOù les histoires vivent. Découvrez maintenant