Chapitre 44

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Nous étions en 1975. David venait d'avoir vingt ans. La vie lui souriait. Il était devenu major de sa promotion à la fac de médecine. Il travaillait d'arrache-pied. Il avait hâte de devenir médecin généraliste. Il était moins glorieux du côté sentimental, alors qu'il attirait le regard des filles. Son corps d'athlète et ses traits fins au visage faisaient de lui un play-boy. Il avait les cheveux bruns et les yeux de couleur noisette. Cependant, il ne profitait pas de son physique pour coucher avec toutes les filles. Il voulait trouver son âme sœur. Il ignorait complètement qu'il allait la rencontrer dans quelques heures. Aujourd'hui, il termina ses cours de bonheur. Il en profita pour sortir un peu. Il retrouva des copains dans un bar, but une bière et joua au baby-foot avec eux. Ensuite, le groupe se dispersa. Pour une fois, David fut le dernier à partir. Il marcha tranquillement dans la rue quand il entendit des gémissements. Son instinct de sauveur prit rapidement le dessus. Il se précipita vers la petite ruelle d'où venait cette voix plaintive. Une jeune fille aux cheveux noirs et aux yeux bleus se tenait assise sur le trottoir.

- Que vous arrive-t-il ? demanda David inquiet.

- Je me suis tordue la cheville au travail, se plaignit l'inconnue.

Il s'approcha d'elle. Une odeur de vanille lui caressa les narines.

- Laissez moi regarder, lui dit-il en douceur.

- D'accord, accepta la jeune fille.

Il se pencha vers elle et jeta un coup d'œil à son pied. Elle grimaça lorsqu'il lui toucha la cheville.

- Vous êtes enflée, remarqua-t-il. C'est sans doute une entorse.

- Oh non ! lâcha la jeune fille d'un air désespéré. Je vais avoir du mal de travailler.

- Où travaillez-vous ?

- Dans un restaurant. Je suis serveuse.

David eut pitié d'elle. Ce n'était pas le job idéal pour une entorse. Mais un autre problème lui vint à l'esprit.

- Où habitez-vous ? interrogea-t-il.

- A deux pas d'ici, répondit la jeune fille.

- Je vais vous y conduire.

Il la porta dans ses bras. Il dut monter au troisième étage d'un immeuble. Il n'y avait pas d'ascenseur. Les escaliers tournaient en rond, il ne fallait pas avoir le tournis. Il souffla un bon coup lorsqu'il arriva devant l'appartement de la jeune fille.

- Merci beaucoup, lui dit-elle avec le sourire. Vous me sauvez la vie.

Elle ouvrit la porte de l'appartement.

- Y a-t-il quelqu'un pour vous aider ? questionna-t-il.

- Non. Ma maman est absente, soupira la jeune fille désespérée.

Il l'installa sur le vieux canapé du salon. L'appartement n'était pas très lumineux et accueillant. Les murs avaient besoin de tapisser. Il n'y avait aucun papier peint. Les meubles étaient en bois comme le parquet et le plafond. David se permit d'entrer dans la cuisine et de sortir de la glace du congélateur. Avec ça, il fit désenfler la cheville de la jeune femme.

- Où est votre pharmacie ? demanda David.

- Dans les toilettes, porte à gauche, répondit-elle.

Deux minutes plus tard, il lui banda la cheville pour l'immobiliser.

- Il vous faudra des béquilles, lui dit-il.

- D'accord. Vous me soignez très bien, constata-t-elle. Vous avez l'air de vous connaître.

Survivre après AuschwitzOù les histoires vivent. Découvrez maintenant