Chapitre 23

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A la fin de l'année 1962, suite au succès de son livre, une radio invita Sarah dans son studio pour une interview. L'animateur qui l'accueillit, porta la barbe et la moustache. Il avait une voix assez imposante, mais agréable à écouter. Son sourire et ses yeux verts faisaient tout son charme. N'importe quelle femme en tomberait amoureuse. Si Sarah avait accepté de retrouver quelqu'un après Lucas, elle se serait tout de suite laissée séduire par ce beau brun. Avant de commencer l'interview, ils se présentèrent, puis la jeune femme reçut quelques informations sur ce qui l'attendait. Elle se sentit un peu stressée à l'idée de passer à l'antenne. Une fois installée derrière le micro, Max l'aida à se détendre pendant que la chanson "Belle, belle, belle" de Claude François se terminait. Ensuite, l'animateur parla aux auditeurs :


- Bonjour à tous, vous êtes actuellement avec Max dans l'émission du matin sur Radio France Paris *. Aujourd'hui, nous allons accueillir Sarah Torrès, une jeune autrice de trente quatre ans. Bonjour Sarah.


- Bonjour Max, répondit Sarah timidement.


- Comment allez-vous ce matin ?


- Je vais bien merci et vous ?


- Ça va très bien aussi. Que faites-vous dans la vie ?


- Je suis vendeuse dans une librairie.


- Vous avez publié un roman "Du paradis à l'enfer" aux éditions Paris livres *. Parlez nous de lui ?


- Ce roman résume une grande partie de mon enfance. Je suis issue d'une famille juive assez aisée et je mène une vie de princesse jusqu'à la Seconde Guerre Mondiale. Puis vinrent les interdictions pour les Juifs et c'est la descente aux enfers pour ma famille. On perd tout. On est obligé de se cacher à cause des rafles. Et un jour, on se fait dénoncer. On passe par le camp de Drancy, puis Auschwitz. Mon roman parle de tout ça.


- A qui s'adresse votre livre ? poursuivit Max.

- Mon livre s'adresse à tous les passionnés de la Seconde Guerre Mondiale. Y compris à ceux qui souhaiteraient aussi se documenter là-dessus, répondit Sarah plus à l'aise. Je le conseille aux adolescents qui étudient cette période de l'histoire en classe et aux adultes.


- Qu'est-ce qui vous a poussé à écrire ce livre ?

- En fait, ce livre m'a été proposé par mon défunt mari. Il m'a fait promettre de l'écrire pour m'aider à aller mieux et pour que les gens sachent ce que j'ai vécu. Sans lui, ce livre n'existerait même pas.


- Oui j'imagine que ça dut être compliqué pour vous de retrouver une vie après Auschwitz en toute sérénité.


- Oui. J'ai fait de la déprime et une tentative de suicide. Mais je ne préfère pas en dire plus.
- Revenons à votre livre. Quelles sont vos méthodes d'écriture ?

- J'écris dans la journée et dans le calme. J'utilise le papier et la plume. Je fais des plans par chapitre avant de rédiger du texte. Cela me permet de ne rien oublier.

- Combien de temps l'écriture de ce livre, vous a-t-elle prise ?

- Huit mois à peu près pour son écriture.

- Quelles difficultés avez-vous rencontrées pendant l'écriture de ce livre ? Comment les avez-vous surmontées ?

- Cela n'a pas été facile pour moi au départ de l'écrire. J'ai longtemps hésité. Je doutais de mon écriture. J'avais peur de ne pas pouvoir aligner les phrases. Je ne me faisais pas assez confiance, et le fait d'écrire sur mon passé, m'a fait repenser à ces affreux souvenirs. Donc j'ai dû lutter contre mes émotions pour y parvenir. Je ne pouvais pas faire autrement que d'aller au-delà de mes difficultés car j'avais fait une promesse à mon mari.

Survivre après AuschwitzOù les histoires vivent. Découvrez maintenant