Catriona et Evrard profitèrent du beau temps pour se balader dans l'immense étendue qu'offrait la région des Menteith. La beauté verdoyante des plaines qui s'étalait sous leurs yeux les captivait.
L'idée de montrer la splendeur de l'Ecosse à Evrard avait germé dans la tête de la jeune femme un peu plus tôt dans la journée. Lord Byron leur avait proposé une escorte mais Evrard avait poliment décliné l'offre, arguant qu'il était capable de la protéger tout seul. Catriona lui en était reconnaissante, car c'était ainsi l'occasion rêvé pour eux de discuter en toute intimité et d'enfin connaître les sentiments du Chevalier à son égard.
Car Evrard ne lui avait toujours pas fait part de sa décision et cela l'inquiétait et la frustrait. Elle ignorait si elle devait s'accrocher à l'espoir qu'il resterait ou si elle devait se résigner d'être abandonnée.
Pourquoi se montrait-il si retissant à faire son choix alors qu'il n'avait jamais fait preuve d'autant d'hésitations tout le long de leur périple ? Qu'avait-il décidé en fin de compte ? Allait-il partir ? Était-ce pour cela qu'il l'évitait depuis hier soir ? Le Chevalier s'éclipsait à chaque fois qu'elle était désireuse de converser, prétextant être occupé. Pourtant, il était là, avec elle, profitant des éclaircies de cette douce après-midi. Cet étrange sentiment qu'il laissait s'installer en elle la pétrifiait chaque pas davantage.
La noble s'arrêta un instant, le souffle court, gagnée par la fatigue. La promenade devenait de plus en plus éreintante au fil des sentiers de terres accidentés.
— Pouvons-nous nous arrêter un instant ?
Evrard lui lança un regard inquiet.
— Quelque chose ne va pas ?
— J'ai juste besoin de reprendre mon souffle, reprit-elle en essuyant les perles de sueur sur son front avec son mouchoir. J'avais oublié qu'ici, une promenade avec de bonnes chaussures était de rigueur.
Elle releva légèrement le bas de sa robe.
— Voyez-vous, Mairhead s'est crue à la Cour de France en préparant mon vêtement.
Evrard fût secoué d'un rire plein, sans retenu.
— Cela veut-il dire que je devrais vous porter jusqu'à la porte ? se moqua-t-il.
— Cela veut juste dire que j'ai besoin d'une pause, répliqua-t-elle, confiante.
— Bien.
Le Chevalier l'aida à s'asseoir sur une pierre et s'allongea nonchalamment dans l'herbe à ses côtés. Le silence s'épaississait entre eux alors que Catriona se demandait comment elle allait pouvoir aborder le sujet qui la taraudait. Elle sentait que ce serait à elle d'en avoir le courage car Evrard était profondément absorbé par la contemplation des reliefs qui s'étendaient à perte de vue et ne semblait pas pressé de discuter.
— Les préparatifs de la soirée avancent bien, déclara Catriona d'un ton faussement joyeux.
— Je suis ravi de l'apprendre, répondit-il d'un ton morne. D'ailleurs, à ce propos, reprit-il avant de marquer une courte pause. Je dois vous avouer quelque chose.
Catriona redressa les épaules et serra ses mains sur les genoux pour tenter de refreiner les tremblements qui les parcouraient. Son cœur rata un battement lorsqu'elle le vit s'asseoir et la regarder avec sérieux.
Allait-il enfin lui avouer ce qu'elle désirait entendre ?
— Lord Byron a découvert ma véritable identité, déclara-t-il. Je me doutais bien qu'il n'allait pas lâcher prise aussi facilement après mes réponses évasives de la veille...Il a trouvé l'arbre généalogique de ma Famille en menant quelques recherches et il sait maintenant que mon vrai nom est Guislain De Ferrand. Il a accepté que je reste et de me présenter aux invités comme étant Evrard De Néel.
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Bandit Heart
Historical FictionAlors que l'avenir de la jeune Catriona Loveday est tracé, celui d'Evrard le Gall, ancien Chevalier sans le sou, est plus qu'incertain. Mais dès l'instant où la noble se retrouve entre les griffes de deux brutes, Evrard n'hésite pas à la secourir, a...