78. Catriona

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La fête achevée, Catriona avait regagné sa chambre. Mairhead l'avait aidé à se défaire de sa robe et de ses parures. Elle ne portait plus qu'une chemise de nuit légèrement transparente et vaporeuse. Elle s'était glissée sous ses draps mais savait qu'elle ne trouverait pas le sommeil. Trop de pensées tourbillonnaient dans sa tête.

La soirée avait été très plaisante aux côtés d'Evrard. Elle avait apprécié tous les efforts qu'il avait fourni pour faire partie de son monde. Le Chevalier dansait encore très maladroitement, mais il l'avait impressionné par ses progrès.

Plus important encore, leur mensonge avait tenu auprès de toute l'assemblée. Personne, pas même Arabella Loveday, sa tante, n'avait deviné qu'ils n'étaient pas réellement fiancés. Il fallait bien avouer qu'ils avaient joué leurs rôles à la perfection, l'équilibre oscillant entre chasteté et complicité.

Elle se retourna une première fois dans son lit et serra son oreiller contre elle en s'imaginant que c'était le corps d'Evrard qu'elle tenait contre sa poitrine. Elle se retourna une seconde fois en poussant un soupir agacé. Elle avait beau se l'imaginer, il n'était pas là, avec elle. Elle se redressa et rejeta ses couvertures. Le besoin d'être auprès de lui, de sentir son odeur et sa chaleur grandissait dans son cœur.

Catriona devait admettre qu'elle appréciait sa présence avant de s'endormir, le savoir auprès d'elle l'apaisait. La jeune femme quitta le lit et se dirigea vers la porte. Elle ne savait pas ce qu'elle pouvait lui dire, mais l'ennui de lui s'imposait dans ses pensées.

Pourtant, Catriona ne parvenait pas à franchir le seuil. Une partie de son esprit, la plus raisonnable, l'exhortait de retourner se coucher, mais son corps souhaitait répondre à son désir brûlant qui devenait de plus en plus difficile à ignorer.

La jeune femme abaissa la poignée d'une main hésitante et jeta un coup d'œil dans le couloir, guettant les bruits de la nuit. La demeure de Lord Byron était plongée dans le noir et le silence. Tout était désert, pas même un serviteur arpentant l'étage.

Elle quitta la pièce et se faufila aussi discrètement que possible jusqu'à l'escalier. La jeune femme descendit quelques marches en rasant les murs avant de se raviser.

« Je ne peux pas faire cela », s'invectiva-t-elle en rebroussant chemin.

Mais alors qu'elle arrivait à la hauteur de sa chambre, le sentiment de manque se fit davantage insistant. Elle voulait être dans ses bras. Tout de suite. A nouveau, Catriona regagna l'escalier et cette fois, descendit les marches jusqu'à l'étage inférieur. Malgré les pensées contradictoires qui la tourmentaient, ses pieds la conduisirent naturellement devant la chambre d'Evrard.

Elle voulut frapper contre le battant mais eut soudain l'impression que son bras pesait plus lourd que du plomb. La jeune femme leva une main avant de se raviser, fit mine de repartir, se ressaisit et revint sur ses pas, s'énervant intérieurement et maudissant son incertitude. La noble prit une grande inspiration pour se donner du courage et ferma le poing pour frapper, mais la porte s'ouvrit au même instant.

— Est-ce que vous pouvez cesser de faire les cent pas dans le couloir ? se moqua Evrard. J'aimerais dormir.

Elle le contempla quelques instants avant de fondre sur lui, saisissant sa nuque entre ses mains et emprisonnant ses lèvres avec les siennes. Un bras puissant l'attira contre son torse et l'entraîna à l'intérieur de la chambre. Appliquée dans ses gestes, la jeune femme n'entendit même pas la porte se refermer sur eux.

Ils savouraient cet instant avec fougue, leurs langues dansaient mutuellement, décuplant le plaisir qu'ils éprouvaient. Leurs mains caressaient le corps de l'autre avec envie. Elle éprouva une vive émotion lorsque le Chevalier s'aventurait sur son dos, allant de sa nuque jusqu'à ses reins. La jeune femme se faufila sous sa tunique pour explorer chaque grain de peau de son torse avec douceur. Ses doigts fins descendirent jusqu'à son pantalon, éveillant sa masculinité à travers le tissu. Evrard soupira dans le creux de son cou, tandis que Catriona entreprit de défaire maladroitement le premier bouton.

Bandit HeartOù les histoires vivent. Découvrez maintenant