— Tha gaol agam ort, souffla la voix de Catriona contre son cou.
— Et qu'est-ce que cela veut dire ? sourit Evrard.
— Je vous aime.
Il ouvrit les yeux et tourna la tête pour la regarder. Elle était si belle, blottie contre lui, ses cheveux bruns auréolant son visage comme des vagues, son bras enroulé autour de son torse et ses courbes nues qui disparaissaient sous la douceur des draps.
— Moi aussi, répondit-il en dégageant une mèche rebelle de sa joue.
La jeune femme lui sourit et se pelotonna plus fort encore contre lui.
— Dites-le moi encore...demanda-t-elle.
— Tha gaol agam ort.
— Vous apprenez vite.
— J'ai un bon professeur.
Les premiers rayons du soleil matinal filtraient à travers les rideaux, éclaircissant peu à peu les vestiges de leur première nuit passée ensemble. Leurs vêtements étaient éparpillés en tas multicolores sur le sol, sans soin, abandonnés car sans importances. Même la fidèle épée du Chevalier ne se tenait plus à portée de sa main, mais reposait à côté du fauteuil qu'il avait quitté la veille pour aller ouvrir à Catriona.
La jeune femme avait enfin trouvé le courage de céder à ses pulsions jusqu'au bout. Elle lui avait accordé ses charmes et donné son corps. Le Chevalier avait dû s'y prendre avec beaucoup de douceur pour ne pas la brusquer et elle avait fini par se détendre. Leur union, qu'il avait tant attendu et espéré depuis qu'ils avaient entreprit leur périple, l'avait laissé repus et comblé. Ils avaient fini par s'endormir, leurs corps nus et humides blottis l'un contre l'autre.
— Qu'est-ce que vous comptez faire aujourd'hui ? demanda la jeune femme en fermant paresseusement les yeux.
— J'espérais que vous m'apprendriez encore quelques mots dans votre langue, susurra-t-il en embrassant son front.
Elle eut un petit rire tandis qu'il parcourait son épaule de ses lèvres. D'un mouvement ample, il se retourna et se coucha à nouveau sur la jeune femme, plaquant son torse contre sa poitrine nue et enfouissant son visage dans son cou. Il huma profondément son parfum tandis que ses mains parcouraient à nouveau ses hanches.
— Evrard...souffla-t-elle à son oreille.
Le Chevalier ne lui répondit pas, se contentant de déposer un nouveau baiser dans sa nuque. Mais lorsque sa main écarta doucement sa cuisse pour lui permettre de s'installer entre ses jambes, sa voix devint plus ferme :
— S'il vous plaît, Evrard, arrêtez.
Il poussa un soupir désappointé et se redressa sur ses coudes pour la regarder dans les yeux.
— Vous êtes insatiable, réprimanda-t-elle, avec pourtant un léger sourire aux lèvres qui vint contredire son exaspération.
— Qu'y puis-je si je suis si faible devant tant de charmes ? répliqua-t-il en déplaçant doucement sa main le long de son ventre.
Sa peau frissonna délicieusement sous sa caresse et elle laissa échapper un soupir lorsqu'il atteignit la courbe de sa poitrine.
— Vous avez tant aimé que cela ?
Il arqua un sourcil étonné :
— En doutiez-vous ?
— Je ne suis pas votre première...marmonna-t-elle en détournant la tête.
Evrard réprima un soupir contrarié. Comment pouvait-elle penser à ses conquêtes passées dans un moment pareil ? Ne lui avait-il pas prouvé à maintes reprises qu'elle surpassait Florie ou même Néline ? Pour aucune des deux il n'aurait accompli tout ce qu'il avait entreprit avec Catriona.
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Bandit Heart
Historical FictionAlors que l'avenir de la jeune Catriona Loveday est tracé, celui d'Evrard le Gall, ancien Chevalier sans le sou, est plus qu'incertain. Mais dès l'instant où la noble se retrouve entre les griffes de deux brutes, Evrard n'hésite pas à la secourir, a...