Ils me répugnaient. Je valais beaucoup plus que ça. Il était hors de question qu'après mes dix-huit ans, je reste une minute de plus dans ce maudit lieu.
− Monsieur Nicolas, votre proposition me flatte, mais je me dois de refuser. Monsieur Alejandro, pouvez-vous ouvrir la porte, s'il vous plaît ?
Il me lança un regard. Ce regard voulait tout dire. Demain, j'allais en prendre pour mon grade. Il ouvrit la porte. Je me faufilai et montai à l'étage pour prendre une douche, et enlever l'odeur corporelle de ces deux porcs. Une fois finie, je m'installai dans les escaliers pour rattraper le cours que j'avais manqué ce matin. Lorsque j'eus finie, il était plus de minuit. J'étais morte de fatigue. Je m'endormis quelques instants après m'être couchée.
[...]
Je venais de rentrer de l'école, j'avais récupéré les petits. Ce jour-là, Monsieur Alejandro était dans l'entrée. Il avait une ceinture dans les mains. C'était pour moi. Il s'approcha dangereusement de moi. Je reculai instinctivement. Il m'asséna un premier coup. Je ressentis une vive douleur. Mais je ne criai pas. Je le laissai déferler sa haine sur moi. Je vis les enfants monter à l'étage. Tant mieux. Je ne voulais pas qu'il voit ça. Il se mit à me mettre des coups dans la tête. Ça me faisait mal, mais je ne le montrais pas. Je saignais. Beaucoup. Il me releva la tête en m'empoignant par les cheveux. Il me cracha au visage et me laissa tomber au sol, me laissant à moitié morte.
Je n'avais plus aucune force. J'avais mal. Mon sang avait taché le sol. Dame Maria arriva et m'ordonna de nettoyer ce que j'avais fait. Mais je n'avais même pas la force de me relever, alors pour nettoyer n'en parlons pas.
Cinq minutes plus tard, elle revint. Je n'avais pas bougé d'un pouce. Elle revint et me trouva au même endroit. Elle se mit à me frapper, me reprochant de lui manquer de respecter en n'exécutant pas les ordres qu'elle m'avait donnés. J'étais dans un état second. Je ne ressentais même plus la douleur. Je ne me protégeais même pas. Je me sentais partir. J'allais probablement perdre connaissance. Et je pense que c'est ce qui se passa.
[...]
Je repris connaissance. Il me semblait que j'étais au même endroit. Je n'avais pas bougé. Toutes les lumières étaient éteintes. On m'avait donc laissée dans mon propre sang au milieu de l'entrée. J'essayai de me lever. Ce fut difficile, mais je réussis. Je montai à l'étage pour aller jusqu'à la salle de bain. Je me déshabillai et me lavai. J'avais terriblement mal à la tête. Je fis ce que j'avais à faire et je partis me coucher.
Le lendemain, je me levai en première. Il fallait que je nettoie mon sang d'hier. Je fis ma toilette, m'habillai et descendis. La flaque de sang à l'entrée avait séché. Je pris ce dont j'avais besoin, et je nettoyai. Quelque temps plus tard, les autres descendirent pour m'aider à nettoyer le reste de l'orphelinat. En me voyant, Andrea me prit dans ses bras. Luca m'adressa un regard plein de pitié. Il était impuissant et devait sans doute se sentir mal de l'être. Je rendis son câlin à Andrea et nous nous mîmes au travail. Nous travaillâmes en silence. Petit à petit, les petits et les moyens descendirent.
La routine recommençait. À la sortie de l'orphelinat, nous nous séparâmes. J'accompagnai les plus petits et partis au lycée ensuite. J'avais mis les vêtements les plus amples que j'avais. Il fallait cacher tous ses maudits bleus. La seule chose que je ne pouvais pas cacher était mon horrible coquard à l'œil droit. Les gens le remarqueront, mais ils ne poseront pas de questions, à part éventuellement des professeurs dont Madame Rodriguez. Et c'est ce qu'elle fit en voyant.
− Roza ?! Ça va ?
− Oui, merci.
− Mais ton œil...Je suis tombée dans les escaliers. J'ai essayé de mettre de la glace, mais ça ne veut pas dégonfler.
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C'était inévitable
General Fiction"Maintenant, toi et moi, c'est à vie" Difficile à croire lorsque que ça sort de la bouche d'un psychopathe qui n'hésite pas à bafouer les lois pour obtenir ce qu'il veut. Qui plus est, dire ça à une avocate ? Et pourtant, l'amour fait bien les chose...