C'était inévitable

Partie 90

Sarane

J'étais au boulot. Pour ceux qui ont oublié, je suis esthéticienne. Franchement, j'aime mon boulot, mais des fois, il faut dire la vérité, c'est pas facile. Bref, actuellement, j'étais à la manucure, donc ça va. Une fois finie, j'ai pris ma pause. J'ai attendu le temps que Sarah arrive et on est partie rejoindre Lina et Awa au wok. Ne cherchez pas, c'est notre terre-terre. C'est pas cher et on se pète le bide, comment résister ?

On a commandé et on parlait en mangeant. On se racontait nos vies inintéressantes quand mon tel sonne. Je regarde et je vois que c'est Taylor. J'ai lancé un regard aux filles, et j'ai répondu.

- Allo ?
- Ouais, ça va ?
- Oui et toi ?
- Ça va, ça va. T'es où là ?
- Resto.

On était en FaceTime, du coup, il voyait ma grosse tête se shooter au tempura.

- Je suis sur Paris pour une petite période. J'ai match ce soir mais après, je suis libre. On se voit ?
- Il est à quelle heure ton match ?
- 20:00. Tu viens ?
- Ok Vas-y, envoie-moi l'adresse.
- Ok. je t'envoie des places. À toute.

J'ai raccroché. Bon bah, ce soir, je suis de sortie. J'appréhende un peu. Depuis Tokyo, on ne s'est pas revue, on est resté en contact certes, mais là, on sera en face to face.

- Cette fois-ci, fait en sorte que ça ne dérape pas, dit Awa en rigolant.
- Étouffe-toi avec tes nems toi.

Sarah et Lina ont commencé à rigoler.

[...]

Je venais de rentrer à la maison. Je suis partie prendre ma douche. Je me suis habillée. J'ai mis un jean troué avec un t-shirt blanc et un blazer rouge. J'ai accordé mes talons à ma veste. J'ai juste fait mes sourcils, un peu de mascara et du gloss. J'ai bien brossé ma pp, et je suis partie.

Je vous passe le chemin. Je suis arrivée, c'était un grand gymnase. J'ai donné mon nom à l'entrée et quelqu'un m'a amenée jusqu'à ma place. J'avais une place attirée. Le petit n'a pas fait les choses à moitié. Les joueurs sont rentrés sur le terrain. J'ai directement vu Taylor. Ils se sont entraînés et le match a commencé. À un moment, Taylor a fait un de ces dunks. Magnifique.

Même si dans ma tête, je me prenais grave dans Kuroko (comprendra qui pourra), j'étais vraiment à fond. À la fin, son équipe a gagné avec huit point d'écart. Genre, c'était vraiment chaud. Bref les gars étaient tous contents. Ils ont fait leur petite célébration et tout. Après, je suis sortie et je l'ai attendu directement dans ma voiture, sur le parking. Au bout de 10 minutes, il m'a enfin rejointe.

- Ça va ?
- Oui et toi ?
- Ça va, ça va. Eh, je suis grave content de te voir !
- Tu abuses, ça fait à peine une semaine qu'on est rentré.
- Même, tu m'as manquée.

Ah ouais, lui, il est grave piqué.

- T'es dans l'excès, bref on va où?
- Tu vas me dire que je ne t'ai pas manqué ?
- Bon un petit peu.

Il a tapé son meilleur sourire, comme si ce que je venais de lui dire c'était un truc de fou.

- Bref, du coup on va où?
- Je te suis moi.
- Bon, on va manger thaï alors ?
- Vas-y.

Bon, je vais vous passer notre soirée. On a bien mangé et on est rentré chez moi, mais je vous arrête là, il ne s'est strictement rien passé. Ce matin, il a dû partir tôt, mais comme j'étais dans les vapes, je n'ai pas trop calculé.

Sarah

Six mois plus tard

Durant ces six mois, il ne s'est rien passé, du moins c'était la routine. Ma princesse, Amirah, grandit. Du côté de la famille tout le monde va bien. Aymen n'avait pas encore demandé la main de sa Yasmine parce que ses parents n'avaient pu venir en France. Un décès, il me semble. Du côté de la famille d'Adams, tout le monde va bien aussi. Kassy aussi. D'ailleurs, je pars la voir dans une semaine.

Du côté des amis, tout va bien aussi. Sofiane est parti demander la main de Lina. Ils ont fait le religieux. Le civil est prévu pour très bien tôt. Kaÿla est enceinte, mais pour l'instant, elle ne l'a pas encore dit à Djibril. Saran toujours avec son Taylor, elle est complètement gaga. Awa et son mec mystère, ce sont les montagnes russes mais bon.

Bref, on était chez ma mère, elle nous avait invités à manger. Quand je dis « on », je veux dire Adams, Amirah et Aymen. Et normalement, Youness et Soraya devaient nous rejoindre. J'attends ça avec impatience. Je peux vous assurer qu'aujourd'hui, on va bien rigoler.

Mon père et Aymen étaient littéralement en train de m'afficher comme c'est pas permis devant mon mari, quand ça a sonné à la porte. Ma mère est partie ouvrir. Avec Aymen, on s'est lancé un regard, on s'est tout de suite compris. Ils sont rentrés dans le salon, on s'est dit bonjour. Ils se sont assis avec nous.

- Sinon, comment vont les enfants ?
- Ça va, ça va. D'ailleurs, on a quelque chose à vous annoncer, mais pas maintenant, dis Youness.

J'ai pris Amirah dans mes bras, pour aller lui donner à manger dans mon ancienne chambre. Aymen m'a suivie. En faite, nous deux, je pense qu'on est jumeau, c'est pas possible, on communique par télépathie.

- On est d'accord qu'on a pensé à la même chose ?
- Oui ! On va encore être Tonton et Tata.

Il allait me répondre lorsque Youness est rentré dans la chambre.

- Il faut qu'on parle.
- Parles, dit Aymen.

Youness lui a lancé un mauvais regard. Aymen s'est assis à côté de moi.

- J'en ai marre de cette situation.
- C'est toi qui l'as cherchée.
- Je sais, et je te demande pardon, c'est vrai que j'aurais dû t'en parler avant, bien avant. Je sais qu'un pardon n'efface pas les actes, mais maintenant je ne vous demande pas de passer du temps h24 avec elle, mais au moins de l'accepter, d'arrêter les petites réflexions et tout.

Quand je vous dis que Youness, c'est le plus mature de cette famille. Moi, de mon vivant, jamais, j'aurais pris cette décision, Aymen pareil.

- Hmm.

Youness a regardé Aymen, en attendant sa réponse.

- Ouais, vas-y c'est bon. Arrêtes de me regarder avec tes yeux de chiens battus.

On a commencé à rigoler ensemble. Rien n'est plus important que la famille et ça me soulage de savoir que maintenant, c'est reparti comme avant. Enfin !

Sarane