Partie 03

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Il était assis sur le lit, l'homme de tout à l'heure. Il avait les bras croisés, il me regardait. J'avais juste envie de repartir de là où je venais. Cette fois-ci, il était habillé.

— Et bah dis donc, c'est que tu prends tes aises, princesse.


Je rêve où il vient de m'appeler princesse. Pour qu'il se prend et pour qu'il me prend.


— Ne m'appelle pas princesse ! Où est ce qu'on est ? Qui es-tu ? Et pourquoi est-ce que je suis ici ?
— C'est que tu parles beaucoup.
— J'ai au moins le droit à ça. Tu sais qui je suis ? Et tu sais ce qui va t'arriver quand on va me retrouver ? Je vais t'envoyer en prison pour séquestration.
— Si tu veux mon avis, tu parles beaucoup trop. Tu veux savoir ce que tu fais ici ou pas ?
— Bien sûr que je veux savoir !
— On va dire que je m'appelle Monsieur X, on est actuellement chez moi. Tu dois te demander ce que tu fais ici ? À vrai dire, je ne voulais pas que ça se passe comme ça. J'ai tenté une première approche, mais ça n'a pas marché.
— Attends, mais de quoi on parle au juste ?
— J'ai besoin de toi en tant qu'avocate.
— Mais attend, tu ne pouvais pas passer par mon cabinet comme une personne civilisée.
— J'ai essayé, mais ton patron m'a gentiment rembarré, si tu vois ce que je veux dire. Donc j'ai dû utiliser la force.


Je voyais absolument ce qu'il voulait dire. Mon imbécile de patron avait la mauvaise habitude d'être un véritable connard 95% du temps. Il y avait quand même 5% de bon en lui.


— Bon qu'est-ce que tu attends de moi ?
— J'ai besoin que tu travailles sur un cas pour moi. Dès que ça sera terminé, je te laisserai repartir et je te payerai.
— Qu'est ce qui te fait penser que je vais excepter ? Tu es un gros malade mental. Tu as conscience que tu m'as enlevé ? Ça constitue un délit. On n'enlève pas les gens juste parce qu'on nous a refusé un service.
— Dans mon cas, si. Quand on me refuse quelque chose, j'ai tendance à très mal réagir. Et je pense qu'il y eu méprise. Je ne te demandais absolument pas ton avis. Tu vas faire ce que je te demande.


Mais ce mec est complètement taré. Je ne sais pas pour qu'il se prend, mais ça ne va absolument pas le faire avec moi. Il pense pouvoir chambouler la vie des gens et leur donner des ordres dans le plus grand des calmes, mais la vie ne marche pas comme ça. J'allais lui répondre mais j'ai été interrompue par quelqu'un qui a toqué à la porte. La porte s'est ouverte sur un homme, probablement d'origine maghrébine. Il avait des yeux marrons et le teint légèrement matte.


— Qu'est-ce que tu fais ? On t'attend en bas en me pointant du doigt. C'est donc elle ?
— Bonjour Sofiane, comment est-ce que tu vas ? Moi en tout cas, ça va super bien.
— En s'adressant à moi Bonjour, je m'appelle Sofiane. Il t'a expliqué pourquoi tu étais ici ?
— Il était en de le faire, dis-je.
— Je rêve ou tu es en train de m'ignorer pour une femme, dit Monsieur X.
— Non, tu ne rêves pas Adams. Excuse-le pour ses grossièretés. Si on t'a amené ici, c'est vraiment qu'on avait plus le choix. On a besoin de ton aide. On a essayé de le faire légalement, mais ça n'a pas marché. Donc on a utilisé la force. Déjà pour ça, on s'excuse.


Bon, la situation est toujours aussi bizarre glauque mais au moins lui, il s'est excusé. Ça n'excuse pas tout, mais c'est un bon début.


— Pourquoi vous faites appel à moi. Il y a plein d'autre avocats.


Ni une ni deux, avec Soraya, on s'est retournée pour voir qui était les fameux hommes qui nous observaient. Et effectivement, deux hommes nous regardaient et ils ne s'en cachaient absolument pas.


— On voulait tout simplement la meilleure. On s'est déjà que tu as traité des cas similaires, et dans 80% des cas, tu as gagné tes procès. Cette histoire concerne notre famille donc on fera tout pour elle.
— Qu'est-ce que vous voulez que je fasse ?
— On a besoin que tu sortes quelqu'un de prison. C'est le grand frère à Adams. Il s'est fait attraper pour une mauvaise histoire, et il faut qu'on le sorte avant qu'il ne le transfère.
— Arrête de lui donner autant de détails pour la convaincre. Elle a un job et elle va le faire c'est tout, dit Monsieur X.


J'ai littéralement envie de tuer ce gars. Pour qu'il se prend. Il devrait prendre exemple sur son amie.


— Je vais y réfléchir.
— En fait, je pense qu'il y a quelque chose que tu n'as pas très bien saisi. On ne te donne pas le choix. Tu vas le faire que tu le veuilles ou non.
— Sinon quoi ? Tu vas me tuer ? Tu vas t'en prendre à ma famille ? Tu te prends pour qui ? Tu ne pourras pas me forcer à faire quelque chose contre ma volonté. Alors quand je dis que je vais y réfléchir, c'est que je vais y réfléchir.


Sur ces mots, j'ai tourné les talons pour me diriger vers la salle de bien dans le dressing. J'ai entendu le fameux Monsieur X parler dans sa barbe puis Sofiane rigolait. J'ai ensuite claqué la porte. Est ce qu'ils étaient sortis ? J'ai attendu encore quelques minutes et je suis sortie de la salle de bain. En sortant, la première chose que j'ai vu était cette personne. J'ai tout de suite su que ce n'était que le début des problèmes.

C'était inévitableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant