C'était inévitable

Partie 77

- Si tu retouches à ma fille, tu vas voir !
- C'est pas que ta fille.
- C'est pas toi qui l'as portée neuf mois dans ton ventre.
- Tu n'étais même pas au courant !
- Et alors ?
- C'est mieux que j'arrête de parler avec toi.

Kassy 

J'étais dans ma chambre, encore une fois. Ça faisait exactement une semaine que je n'étais pas sortie de cette pièce. Je n'allais même plus en cours. Je me demandais comment j'allais faire ? comment j'allais l'annoncer surtout ? Une chose était sûre, je ne marierais pas avec Nassim. J'étais en pleine réflexion quand ma mère est rentrée dans ma chambre. Elle était énervée ça se voyait de loin.

- Lève-toi !

Elle a dit sèchement que je n'ai même pas bronché et j'ai exécuté.

- Tu as 15 minutes pour te préparer
- On va où ?

Elle ne m'a même pas répondu, elle est sortie directement. Je suis donc partie prendre ma douche, ensuite, je me suis habillée. Je suis partie rejoindre ma mère au salon. Dès qu'elle m'a vue, elle s'est levée et on est descendue ensemble. On a pris la voiture et on s'est dirigée vers une destination qui m'était inconnue. Très vite, j'ai reconnu le chemin. On allait à l'hôpital, plus précisément vers le service maternité.

D'un coup, j'ai eu une bouffée de chaleur. Je savais ce que je devais faire. Quoi qu'il arrive, elle allait le savoir. On est rentré dans le hall et on est directement partie en salle d'attente. Après cinq minutes d'attente, c'était déjà notre tour. Je stressais. On est rentré, la gynécologue nous a accueillies. Elle m'a directement demandé de m'allonger. Elle m'a mis le gel. Ma mère avait pris rendez-vous comme premier rendez-vous de suivi de grossesse. Après quelques secondes, on a vu quelque chose apparaître sur l'écran. J'ai tout de suite compris. Ma mère a commencé à pleurer, moi également.

La gynécologue m'a tout expliquée. À ce qu'il parait, je suis enceinte d'un mois et demi. Pendant le rendez-vous, ma mère était silencieuse. En sortant, on s'est dirigée vers la voiture. On est entrée dans la voiture mais elle n'a pas démarré.

- Qui est le père ?
- C'est Nassim.

Puis de nouveau un silence. Il fallait que je lui dise.

- Il...il

Mes larmes ont coulé.

- Il a abusé de moi.

Elle s'est tournée brusquement vers moi. Elle a mis la main sur sa bouche. Elle a commencé à pleurer. Elle m'a prise dans ses bras. J'ai lâché prise. Moi qui pensais que j'avais épuisé mon stock de larme. Ça faisait d'être réconfortée dans cette situation. D'être rassurée. J'étais terrifiée rien que de penser au futur.

- Il faut qu'on porte plainte !
- Non. Je ne veux pas.
- Kassy !
- Je ne veux plus rien à avoir à faire avec lui.
- Un enfant est en route. Tu auras toujours à faire avec lui.
- Oui mais je veux limiter le contact. Voire, ne plus avoir de contact du tout. Il ne verra pas grandir cet enfant.
- Il ne peut pas s'en tirer comme ça ! Quand je pense qu'il a osé venu se présenter devant nous ! Il faut qu'on en parle avec Bakary. Ce soir.