Partie 74

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J'ai commencé à pleurer. Un torrent de larmes m'a submergé. Au fond de moi, j'espérais que j'ai miraculeusement eu mes règles en pleine nuit. Mais je savais que ce n'était pas ça. J'espérais juste que Nassim, l'homme que j'ai aimé, mon ex-fiancé ne soit pas à l'origine. Qu'il n'est pas profité d'un moment de vulnérabilité pour abuser de moi. Mais, encore une fois, je savais que ce n'était pas le cas. Il l'avait fait.


J'ai attendu jusqu'en fin d'après midi, histoire que la douleur parte un peu pour rentrer chez moi. J'étais complètement bouleversée, je ne savais pas si je devais en parler ou le garder pour moi. Est-ce qu'on allait me juger ? Il y avait plein de questions comme ça dans ma tête. Des questions auxquelles je n'avais pas de réponse.Je suis rentrée à la maison, il n'y avait personne. Tant mieux, j'ai pris un bain et je suis partie me coucher.


Sarah


Je me réveille. Avec Adams, on est KO mais ça va, on s'attendait à pire. Amirah s'est levée que trois fois dans la nuit. Adams était sur son téléphone en train d'envoyer des messages à tout son répertoire, pour annoncer la naissance d'Amirah.


En parlant d'elle, elle a commencé à pleurer. C'était son heure pour manger. Donc, je l'ai prise pour lui donner le sein. Au passage, dans la nuit, j'ai eu une de ces montées de lait. Il y en avait partout. On a dû demander des nouveaux draps aux infirmières.


- Je peux te poser une question ?
- Je sens que tu vas dire une connerie mais vas-y.
- Si Amirah, elle peut boire ton lait, ça veut dire moi aussi, je peux ?


J'ai préféré ne même pas répondre parce que ça allait partir en clash bêtement. Et c'est pas ce fou, il a commencé à se rapprocher de moi.


- Si tu ne dégages pas, tu vas voir !
- Vas-y, s'il te plaît. Je goûte juste.


Mais j'ai juré que cet enfant est malade. Jusqu'à je suis partie m'enfermer dans la salle pour donner à manger à ma fille tranquillement. Après, elle s'est endormie, donc je l'ai posé dans son berceau et j'en ai profité pour aller prendre ma douche. Est-ce que vous vous rendez compte que depuis hier, je n'ai toujours pas pris ma douche. C'est tellement dégueulasse. En plus, j'ai perdu les eaux et tout. J'avais les membres tout engourdit. La douche m'a fait tellement de bien. J'ai mis un legging avec un sweat.


En ressortant de la salle de bain, c'est pas, je vois, il y a tout le monde, mais quand je vous dis tout le monde, c'est vraiment TOUT LE MONDE. Genre, il y avait Tonton Bakary, Tata Amina, Tata Neyla, plus Aymen, Rayane, Brahim, Idriss, Assia, Sofiane, Lina, Awa, Sarane, Djibril et Kaÿla. Mes parents venaient à peine d'arriver. C'est Idriss qui avait Amirah. Ils étaient tous regroupés autour de lui.


- Salut Maman de Sarah !
- Passe-moi ma petite fille.


Elle me lui a limite arrachée des mains. Cette dame est beaucoup trop sauvage.


- Sarah, j'ai peur de toi, dit Djibril.
- De fou, en un jour, elle est tombée enceinte et elle a déjà accouché.
- Quel "un jour", quatre heures ouais.


Bref, ils n'ont que fait se foutre de ma gueule, les parents, ils étaient aux anges. Limite ma mère, elle ne voulait la passer à personne.


- Je peux la prendre, demanda Rayane.


Ma mère l'a toisé, il a compris direct. Non mais cette affaire de petit enfant devenait grave.


- Bon, Maman, passe-la-moi.


Elle me l'a passé à contre cœur. Et, heureusement, par ce que je sens que ça allait partir en cacahuète.


Un peu plus tard, il y a une sage-femme qui est rentrée. Elle était choquée du monde qu'il y avait dans la chambre. Elle les a tous viré. Au final, il ne restait qu'Adams et moi. Elle nous a posé des questions sur le bébé, sur comment j'allais. Après, elle nous a dit qu'avec Amirah, on pourrait sortir dès demain. Ensuite, dès qu'elle est sortie, ils sont tous rentrés. Ma mère m'a directement repris Amirah.


Les garçons sont partis nous chercher à manger. Pendant ce temps, on discutait avec les filles.


- Alors, c'est pour quand le prochain ?
- Laisse-la digérer ça d'abord, après, on parlera du prochain, répondit Sarane.
- En tout cas, je suis fière de toi ma fille. T'as fait un beau bébé !


Je crois que ma mère était plus contente que moi de la venue d'Amirah. En tout cas, ça me fait plaisir.


X

- Alors ?
- Ce n'est plus qu'une question de temps, me répondit Nassim.
- Et si jamais ça ne marche ?
- Ne t'inquiète pas. Tout va bien se passer, bientôt, on sera tous réunis.
- Mmh.


Je n'étais pas très convaincue, mais j'ai laissé tomber. Peut-être qu'il avait raison et que je m'inquiétais pour rien. Si pour accéder à mon rêve, il fallait transformer la vie de quelqu'un en cauchemar, ça m'était complètement égal.


Sarane


Je venais juste de quitter l'hôpital que j'ai reçu un message d'Ismaël. Qui c'est Ismaël ? Vous vous souvenez de l'imbécile qui m'a coursée dans le centre commercial ? Bah, c'est lui. Comment il est passé d'imbécile à BAE ? On s'est recroisé et il m'a littéralement harcelé pendant trois mois pour avoir un date. Puis j'ai cédé. On a appris à se connaître et voilà.


Bref, il venait de m'envoyer un message:


- T'es où ?
- Je rentre
- Tu passes ?
- Viens-toi
- Ok, j'arrive


Je suis rentrée à la maison, je me suis mise à l'aise et j'ai commencé à préparer à manger. Ça a sonné, je suis partie ouvrir et c'était mon bébé. Il m'a fait un bisou et il est rentré.


- Ça va ?
- Oui et toi ?
- Oui.


Il s'est mis à l'aise.


- Le mois prochain, il y a le repas chez mes parents.
- Hmm.

C'était inévitableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant