Chapitre 13 : Sugar, Sugar (Partie 2)

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Abigaïl Harrison était née il y a 21 ans avec une spécificité unique à la naissance : là où une personne normale a besoin d'environ 90 grammes de sucre par jour, elle devait consommer entre 900 et 1200 grammes de sucre pour rester en bonne santé. Cela s'explique par un métabolisme - c'est-à-dire une consommation des calories et du glucose par les cellules - beaucoup plus rapide que la normale. Son taux d'insuline est également 10 fois plus élevé que la moyenne, assurant ainsi l'ingestion à un rythme effréné du glucose dans les cellules. Son mode de vie était conditionné par ses besoins vitaux : elle ne mangeait que des sucreries et ne buvait que du soda auquel elle ajoutait des cuillères de sucre pour être sûr de ne pas tomber en hypoglycémie. Tous ses vêtements étaient entièrement comestibles, du manteau jusqu'aux sous-vêtements en passant par les accessoires qui étaient confectionnés en sucre sous différentes formes. Même son rouge à lèvre vert était en fait du sucre liquide parfumé à la pomme.

Elle flânait tranquillement dans une boutique de confiseries située à l'étage supérieur, juste au-dessus du métro. Elle avait les bras chargés de paquets de bonbons en tout genre et les yeux brillants à l'idée de tous les déguster. Elle arracha un bout de sa robe, retira la sucette à l'anis qu'elle avait en bouche et posa délicatement le haillon sucré sur sa langue.

Abigaïl : Et voilà !! J'ai plus faim et je suis deux fois plus sexy avec ma robe plus courte !! En plus, le goût de ma robe d'aujourd'hui est la pêche et ça me donne la pêche ! La pêche ! La pêche !!!

Elle balança la tête de gauche à droite comme sur une musique entraînante, tourna sur elle-même puis s'arrêta après un tour complet. Elle prit la pose avec une jambe pliée derrière elle, mimant un V de la victoire avec ses doigts, des éclats innocents et enfantins brillaient dans ses yeux. Cependant, en un seul instant, son visage s'assombrit et son regard devint froid et meurtrier.

Abigaïl : J'espère vraiment que le coup du métro a crevé ce fils de pute. À ce stade, il a déjà dû comprendre les capacités de mon Sugar, Sugar. Ça me saoulerait vraiment de passer une minute de plus à essayer de le buter !

Vieux vendeur de confiserie : Excusez-moi, vous m'avez parlé Mademoiselle Harrison ?

Abigaïl : Non, monsieur Gall, je pensais à voix haute ! Hihihi !!

Elle réprima sa voix et continua son soliloque dans ses pensées : "Qu'est-ce-que tu me veux, sale vieux !! Si j'avais pas besoin de toi pour me vendre mon sucre, je t'aurais déjà envoyé faire une petite randonnée sur l'autoroute, connard !!". Elle quitta le magasin de sucrerie avec un grand sourire aux lèvres et le regard candide en disant au revoir d'un geste de main au vendeur.

***

3 secondes. C'est ce qu'il restait comme temps avant que le métro n'aille percuter Adam. Il avait essayé désespérément de remonter sur le quai mais la foule constituait une véritable muraille infranchissable : chaque fois qu'il essayait de s'accrocher pour remonter au quai, ses doigts étaient piétinés par un bataillon de chaussures de ville luisantes de vernis. Elle était trop dense pour simplement sauter au-dessus avec l'aide des ailes de son Stand.

2 secondes. Il fallait vite trouver une solution. Balayer la foule avec le souffle de sa rapière ? Trop risqué, il serait projeté au mur et se retrouverait sans défense face à la menace qui arrivait. Tenter de sauter sur le toit du véhicule en marche ? Trop haut et il se retrouverait sûrement écrasé contre la vitre. Donner un énorme coup de poing avec Light Butterfly pour se frayer un chemin ? Trop incertain, il y aurait sûrement de nouvelles personnes qui viendraient remplacer celles qui seraient attaquées.

1 seconde. Vite. Le métro ! La solution devait forcément venir de lui. Réfléchis. Le conducteur t'a sûrement vu. Il doit être en train de freiner. Le freinage d'urgence. C'est bon, il avait trouvé ce qu'il devait faire. Son Stand faisait tourner son pendule dans les airs, le stoppa et frappa les deux rails. La droite. La gauche. Un seul coup. Ample. Le crissement des rails. Des étincelles qui jaillissent. Des cris de panique. Le silence.

JoJo's Bizarre Adventure : Lost BabyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant