Chapitre 72 : Smoke on the Water (partie 4)

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Dans la ruelle déserte où se trouvait le "110", Ziggy était adossé à un mur en train de discuter avec un grand homme à l'air ahuri. Stardust sortit du papier à rouler de sa poche et déposa une bonne quantité d'herbe brune le long de la feuille. Il tendit discrètement l'autre main à la personne à côté de lui qui glissa un petit sachet en plastique dans sa paume.

??? : Vous êtes bien Ziggy Stardust, n'est-ce-pas ?

Un homme avec un costume chic le regardait avec insistance. Sur la partie gauche de sa veste, une empreinte de main colorée en jaune était imprimée pour mimer une peinture rupestre. Une barrette en forme d'auroch tenait en place la mèche blonde qui tombait sur son front.

Jeune délinquant : Vous êtes flic ?

Il baissa la tête vers la feuille qu'il avait roulé et répondit par réflexe la phrase qu'il avait déjà dû grommeler une bonne centaine de fois.

Jeune délinquant : C'est juste du tabac, rien d'illégal, je vous l'jure, M'sieur...

L'homme en face d'eux regarda le sweat du jeune tout juste sorti de la puberté qui lui faisait face. Sur le vêtement blanc, une énorme feuille de cannabis trônait comme pour décrédibiliser son discours. Ziggy sentait bien que le quotient intellectuel de sa connaissance ne lui permettait pas de réaliser l'ironie de la situation.

Ziggy : Bon allez, je vais régler le souci avec Monsieur. Allez Manu, Ciao !

Ziggy poussa Manu d'un coup de coude animé par la bienveillance, la pitié et l'agacement. Quand le jeune homme se fut éloigné d'un pas hésitant, l'informateur alluma son joint de cannabis et souffla un cercle de fumée avec nonchalance.

??? : Ça ne vous dérange pas de fumer ça devant moi ?

Ziggy : Vous n'êtes pas un flic...Si vous en étiez un, vous m'auriez déjà demandé 50 balles pour oublier ce que vous venez de voir.

??? : Il n'empêche que je trouve que fumer devant un invité est particulièrement inesthétique. Ca nuit ton joli visage.

Ziggy : Vous m'en direz tant...allez-y, rentrez dans la boutique. Vous allez attraper froid.

Ils rentrèrent dans la boutique remplies de pochettes de vinyles et de CD qui trônaient fièrement comme des trophées. Sur un poste de télévision accrochée au plafond, un film où un homme charismatique s'adressait à une foule de délinquants en criant "can you dig it?".

??? : Une sacré collection.

Ziggy : Plus personne n'achète en physique depuis qu'on peut tout télécharger sur le web...dommage, parfois j'aimerais bien raccrocher mon autre boulot et vivre honnêtement avec Layla...mais expliquez-moi plutôt ce qui pousse David Altamira, le journaliste star à quitter les beaux quartiers ?

Altamira : Alors vous m'aviez reconnu depuis le début, c'est ça ?

Ziggy : C'est mon boulot après tout...et puis bon vous n'êtes pas des plus discrets.

Altamira : Mais pourquoi ne m'avoir pas dit tout de suite que vous m'aviez identifié ?

Ziggy prit une nouvelle bouffée de fumée avant de sourire malicieusement.

Ziggy : Ca aussi, ça fait partie de mon boulot. Alors qu'est-ce-que vous voulez savoir ?

L'informateur sentait le journaliste hésitant. Il restait sur ses gardes. Il n'était définitivement pas un client ordinaire.

Altamira : Je ne vais pas gaspiller mon temps précieux. Je suis venu obtenir des informations sur l'incendie de l'orphelinat Dante. Je veux savoir comment vous et votre ami Adam avez pu réapparaître après avoir été présumés morts pendant des années.

JoJo's Bizarre Adventure : Lost BabyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant