Chapitre 12 : Sugar, Sugar (Partie 1)

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Après leur affrontement nocturne, la jeune Joestar s'était écroulée de fatigue sur le lit du modeste appartement parisien. Adam, quant à lui, avait passé une bonne partie de la nuit à panser leurs plaies grâce aux capacités de son Stand. Même si Rag'n'Bone Man n'était pas fait pour tuer, les multiples contusions qu'avaient provoquées la danse des ossements étaient assez importantes pour les empêcher de combattre pendant de nombreux jours s'ils ne les soignaient pas rapidement. En regardant le visage de la jeune fille assoupie, une pensée lui vint : Shizuka Joestar. Joestar. Pourquoi fallait-il que ce nom revienne le hanter ? Cette fille était-elle vraiment responsable du nom qu'elle portait ? Les yeux du français se posèrent sur les écorchures du visage angélique dont les traces disparaissaient peu à peu, s'évanouissant dans la douce lumière de Light Butterfly. La réponse était évidente. Non. Aucun enfant aussi innocent ne devait être mêlé à des histoires aussi cruelles. Demain, dès l'aube, à l'heure où la ville sera toujours noire, il partira, là où l'attend le prochaine indice sur les traces de son père.

Le prochain informateur d'Adam avait également des nouvelles de premier ordre à lui transmettre. La soif de pouvoir l'avait souvent poussé à trahir comme beaucoup trop d'autres. Les organisations criminelles sont souvent dépeintes comme des créatures tentaculaires dignes d'un roman de Lovecraft. Cependant, contrairement aux béhémoth omniscients décrits dans ces œuvres, les mafias sont soumises à une tension interne qui les menace d'imploser à tout moment. Comme en politique et ce depuis plus de 2000 ans, deux valeurs dirigent ces organisations : la loyauté et l'ambition. Deux forces irréconciliables. Même si tous les membres de l'organisation jurent fidélité à leur Boss, ils rêvent tous secrètement de le détrôner. Giorno savait pertinemment que la Passione était peuplée de traîtres ou simplement de sous-fifres trop orgueilleux pour reconnaître leur place.

Le lieu de rendez-vous était Châtelet en plein cœur de la capitale. Cette place tirait son nom du "Grand Châtelet", une ancienne forteresse royale. Il s'agissait de l'un des endroits les plus fréquentés de Paris et la foule massive qui s'y trouvait lui donnait vraiment des allures de château fort imprenable. Il possède un gigantesque centre commercial souterrain et de nombreux restaurants aux alentours. Adam avait appris de ses erreurs et avait demandé un endroit très fréquenté pour pouvoir se fondre dans la masse et, surtout, être sûr que l'ennemi ne prendrait pas le risque de l'attaquer devant autant de témoins médusés et paniqués par un affrontement de Stands. Le jeune manieur parcourait la foule grouillante en grommelant, à la recherche désespérée du signe distinctif que l'informateur lui avait communiqué.

Adam : Un panama rouge... Un panama rouge...Il est forcément quelque part !

C'est alors qu'il aperçut au loin une forme rouge qui dépassait de la masse informe à plusieurs mètres de lui. Il se précipita vers elle mais, plus il essayait de s'en approcher, plus la foule le repoussait en arrière.

Adam : Excusez-moi, laissez-moi passer !! Vous allez me laisser passer, oui ?!

Il avait beau jouer des coudes et essayer de se frayer un chemin dans l'avalanche humaine qui lui faisait face, rien n'y faisait. Il était submergé par les vagues urbaines et il nageait désespérément à contre-courant tandis que la forme rouge s'éloignait de plus en plus. Une pensée surgit dans son esprit : "Une attaque de Stand ? Encore une ?" Ils ne semblaient pourtant pas possédés, bien au contraire. À chaque coup de coude, il recevait les regards noirs et les grommellements habituels des travailleurs parisiens. Mais s'il s'agissait vraiment d'êtres humains, était-ce vraiment un Stand ? Ne devenait-il pas parano à voir des attaques ennemies dans le spectacle des tumultes urbains d'une métropole ? Une chose était sûre, il ne fallait pas perdre de vue sa cible. Il décida d'emprunter un des autres nombreux couloirs aux dalles blanches du labyrinthe consumériste mais, à chaque fois, il était impossible de faire le moindre pas supplémentaire. Le bruit de chacun des centaines de pieds battait la mesure du brouhaha ambiant en faisant vibrer le carrelage. C'est alors que l'idée émergea dans l'esprit du jeune délinquant.

JoJo's Bizarre Adventure : Lost BabyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant