Chapitre 66 : Lake Shore Drive (Partie 8)

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Les pieds posés sur l'eau, Adam et Shizuka retenaient Job, fixant l'hôtel de leurs yeux livides. La silhouette informe masquait la faible lumière du soleil comme une Lune organique. L'éclipse s'adressa une dernière fois à lui avant de le découper avec ses bras monstrueux. Job remuait ses membres encore humains pour tenter de se libérer de l'emprise mais sans succès, haletant de voir ses forces diminuer au fur et à mesure que la transformation progressait.

T.I.A.B : Quelle fin pitoyable. Uptown Funk, un Mystère trahi par les amis qu'il pensait s'être fait en chemin à tenter misérablement de se débattre avant d'être réduit au silence. Un soldat encerclé incapable de se déclarer vaincu.

Job : Malgré tous tes efforts pour paraître humain, tu ne touches pas un seul instant au génie de notre esprit. Ton corps tente d'imiter l'animal et le monde que tu as créé cherche à imiter le nôtre. Mais ton décor est sur le point de s'effondrer comme celui de tous les Mystères. Je le sais, je l'ai vécu.

T.I.A.B : Q-Qu'est-ce que tu racontes...? Quelle est cette étincelle dans ton regard qui ne veut pas s'éteindre...

Job : Tu ne connais rien à la musique. Tu n'y vois qu'une suite de sons sans cohérence. Si seulement tu avais su écouter le long du combat, l'issue aurait peut-être été différente. Si tu avais vu plus loin que des stratagèmes lâches pour s'échapper... tu aurais sûrement compris la mélodie qui se jouait devant toi !

Un des maillets qui servait de main à Job frappa une touche et le bruit qui s'échappa de l'instrument tonna dans l'esprit de la bête. C'était le bruit de l'interrupteur sur lequel Job avait appuyé qui commandait à la lumière de la pièce. En baissant le regard, recouvert sous une fine pellicule de terre, un câble électrique était tendu au sol depuis le manoir. Un éclair bleu scintilla à la surface du lac.

T.I.A.B : Sale vermine ! Je ne vais pas te laisser faire !

L'énorme bras hérissé de pointes métalliques et organiques abattit son ombre sur Job pour le réduire en poussière.

Job : J'imagine que tu ne m'en voudras pas si je t'emprunte ça.

Job s'empressa de se tourner vers Adam et de saisir la lame avec la main de son Stand en utilisant les dernières forces qu'il lui restait. Il se servit de sa jambe de bois pour propulser le câble en l'air et embrocha le fil et son adversaire au bout de la pointe. Les ustensiles de cuisine et le corps liquide de son adversaire firent une parfaite route pour l'électricité qui le traversa de part en part sans en faire autant à travers les doigts de bois d'Uptown Funk. L'énorme masse liquide s'effondra au sol comme un glaçon que l'on pose sur une poêle laissant s'échapper tous les objets qu'elle avait emporté dans son sillage et reprenant sa taille normale.

T.I.A.B : Tu... n'as... donc aucun cœur... Tu aurais pu... tuer ma manieuse...

Job : Tu fais encore erreur.

Job montra du regard le doigt sur son clavier. Il appuyait sur une touche à un rythme répété. Interloquée pendant une seconde, la bête se toucha la poitrine et comprit à quel son ce tempo correspondait.

T.I.A.B : Le cœur de Mathusalem... Au moment où tu l'as rattrapée dans l'escalier, tu as enregistré les battements de son coeur mais donc, depuis le début, tu aurais pu...

Job : C'est la différence que j'ai avec les autres Mystères. Désormais, je veux suivre mon objectif sans écraser les autres. C'est ça que Michelle voudrait et puis... la Signorina ne m'aurait jamais pardonné d'avoir tué une vecchia innocente...

Time in a Bottle se mit à rire de bon cœur devant le ridicule de la situation avec un air presque humain, sincèrement amusé d'avoir eu faux sur toute la ligne.

JoJo's Bizarre Adventure : Lost BabyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant