Chapitre 4 : Achtung Baby, l'Ange Déchu (Partie 1)

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Shizuka : P-papa, non...C-Comment ça a pu se p-passer ?

La fillette était agenouillée dans la mare de sang entourant le corps de son père qui venait de s'écrouler, frappé par trois balles. Les larmes qui coulaient de ses joues éclaircissaient brièvement les limbes ocres du Styx. La mort n'a rien de l'épique des films hollywoodiens : un bruit sourd, une odeur de souffre, un frisson glaçant, un voile rouge devant les yeux et un goût amer qui brûle la gorge.

La légende vivante n'avait pu entendre que le tonnerre des coups de feu percer le ciel bleu parisien. Sa première pensée n'avait pas été de la peur mais de l'inquiétude pour sa jeune fille qui allait assister à ce terrible spectacle. Elle qui avait été bercée par les récits de son père terrassant des demi-dieux anciens quasiment invincibles allait le voir succomber par une misérable arme humaine.

À côté, le majordome était horrifié. "Comment tout ceci a pu se produire ? J'avais pourtant tout fait pour le dissuader de voyager pour mener lui-même la mission ! J'avais géré ce voyage de l'aéroport jusqu'à l'hôtel en vérifiant qu'il n'y avait aucun traître parmi tous les membres du person..."

Un doute le traversa. Il se jeta sur le chauffeur de taxi et lui planta le dard de mensonge de son Stand.

Guns : Es-tu de mèche avec celui qui a fait ÇA ?!

Chauffeur : Évidemment que non, j-je...

Avant de pouvoir finir sa phrase, l'homme se retrouva couvert de pustules brûlantes qui le faisaient hurler dans une longue complainte mêlant douleur et panique.

Guns : Mon dard de mensonge s'est activé... Je pensais que s'ils envoyaient un traître, ils se contenteraient d'envoyer un assassin... mais ils ont sûrement engagé ce chauffeur pour qu'il communique au tireur notre itinéraire, lui permettant de se positionner. J'ai fait une erreur, j'aurais dû utiliser le dard de mensonge et lui faire directement passer un interrogatoire.

Les agents de la fondation s'activaient frénétiquement autour des trois silhouettes figées dans le temps. Deux médecins s'accroupirent devant le vieux Joestar pour vérifier son état et le stabiliser. Deux autres s'occupèrent de le soulever et de le monter à l'intérieur d'une ambulance. Leurs actions paraissaient comme une sombre mécanique, des rouages grinçants et sans émotion qui s'enroulent et déroulent la scène macabre.

Agent Speedwagon : Monsieur, nous avons besoin de votre aide pour nous protéger contre d'éventuelles attaques ennemies sur le trajet jusqu'à l'hôpital. Nous avons des manieurs parmi nous mais leurs Stands font pâles figures à côté du vôtre.

Guns : Mais je ne peux pas laisser la pauvre Shizuka toute seule... Bon sang... Laissez-moi quelques instants, j'arrive.

Le majordome avança calmement et se mit à genoux devant la petite qui regardait les événements se produire avec détachement, le regard vide, comme une protection de son âme face au carnaval funèbre qui se jouait devant elle.

Guns : Écoutez, Mademoiselle Shizuka... Je sais que vous avez peur pour Monsieur Joestar, il compte aussi énormément pour moi, mais... Je vous assure que tout va bien aller...Vous savez...Votre père était un héros quand il était jeune, il n'aura aucun mal à survivre à quelques blessures...héhé.

Il mimait un sourire et un air rassurant mais, au fond de lui, il savait que le vieil aventurier avait de réelles chances de ne pas survivre à cette péripétie. Une des balles lui avait vraisemblablement perforé le poumon droit et, si l'on pouvait se remettre de cette blessure à 20 ans, il n'en était pas de même à 90.

Shizu : G-Guns, tu pleures... ?

Guns : M-Mais non Mademoiselle Shizuka, voyons, vous savez très bien que votre bon majordome ne pleure jamais ! J-je suis désolé mais je vais devoir vous laisser pendant un petit moment pour m'occuper de Monsieur Joestar mais je serai vite de retour. Vous devrez rester quelque temps avec les gentils employés de la fondation. Ça vous va ?

JoJo's Bizarre Adventure : Lost BabyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant