Chapitre 61 : Bye-Bye, Miss American Pie

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Officier White : Alors McLean, encore en train de rêvasser ! Si tu crois qu'on libère un pays en regardant en l'air, tu te trompes lourdement !

Dans un pick-up militaire, un bataillon de soldats américains préparaient leurs armes pour les combats à venir. Parmi eux, un soldat se contentait de regarder les paysages plutôt que d'écouter les instructions de son supérieur.

McLean : Officier White, sauf votre respect, pour sauver un pays, il faut quand même savoir à quoi il ressemble. Si on a nos têtes dans nos fusils tous les jours, on risque pas de sauver grand-chose.

Officier White : Si tu crois que Roosevelt vous a payé des vacances en Europe, tu te mets le doigt dans l'œil, gamin, alors tu m'obéis ou je te fais coffrer pour insubordination !

McLean, à contre-coeur, baissa la tête des champs verts de la Bretagne pour s'entraîner à recharger son arme. Sa mère lui avait dit de lui ramener un souvenir de la France ou au moins de se trouver une petite-amie. Il avait beau lui avoir expliqué qu'il n'y allait pas pour faire du tourisme, elle n'avait rien voulu savoir. Cependant, il n'avait pas trop peur des jours à venir. Le fameux "D-Day" avait été un succès plus d'un mois plus tôt, et il avait déjà libéré la majeure partie de la péninsule bretonne. D'ici deux ou trois semaines, Paris serait sûrement libérée et les nazis ne seraient plus que de l'histoire ancienne.

Officier White: Bon, écoutez-moi bien ! On a fait une percée importante ces derniers jours !

Dans le camion, un brouhaha de joie se fit entendre.

Officier White : Donc, pour vous récompenser, vous aurez une permission de 3 jours ! Profitez-en parce qu'après, certains d'entre vous repartiront pour libérer Paris !

Un nouveau brouhaha apparut accompagné cette fois-ci d'accolades viriles, de rires et de chahuts. C'était leur première permission depuis qu'ils étaient arrivés et ils comptaient bien en profiter. Ils passèrent la nuit dans un petit village dont l'usine avait été réquisitionnée pour produire des obus. McLean se leva aux aurores pour faire le tour de la petite bourgade avant de s'enfoncer dans la forêt où une brume épaisse s'était levée. Il marcha quelques minutes avant de trébucher sur une racine et de tomber la tête dans la terre. Un petit rire résonna entre les arbres.

Mathusalem : On vous apprend pas à esquiver les racines en Amérique ?

Une jeune femme d'une vingtaine d'années venait de sortir du labyrinthe végétal et dispersait la brume de sa simple présence.

McLean : Non, désolé M'dame, si la racine est pas dirigée par un petit moustachu teigneux, on nous a rien dit dessus à l'entraînement !

La belle inconnue ne put se retenir de rire devant la répartie du soldat couvert de terre à ses pieds. Elle l'aida à se relever et se présenta.

Mathusalem : Je m'appelle Mathusalem Perec, j'habite dans une petite ferme pas très loin... ça vous dirait de m'accompagner...?

Ils arpentèrent la forêt couverte de brume matinale avant d'arriver à une petite ferme où les parents de la jeune femme s'affairaient en remarquant à peine le visiteur. Ils s'asseyèrent dans l'herbe à côté d'un cheval qui broutait calmement en ignorant leur existence. La fermière rêveuse et le soldat idéaliste discutèrent pendant des heures de tout et de rien, changeant de sujet comme la brise de direction. Le regard du jeune McLean se perdit vers les fleurs qui bordaient une des fenêtres de la ferme.

McLean : C'est quoi le nom de ces fleurs ? Je suis presque sûr qu'on n'en a aucune qui y ressemble en Amérique.

Mathusalem : Ce sont des glaïeuls, c'est vrai qu'elles sont très belles. Mes préférées quand j'étais petite, c'étaient les bleuets. Il y en avait un peu partout autour de la ferme mais depuis le début de la guerre, elles ont totalement arrêté de fleurir.

JoJo's Bizarre Adventure : Lost BabyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant