Chapitre 5

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Jungkook et Namjoon arrivèrent finalement dans une petite salle munie de bancs de pierre.

— Le vestiaire, annonça l'entraîneur.

Les autres élèves commençaient déjà à se déshabiller, certains entraient dans une pièce attenante, en ressortaient ruisselants.

— Là-bas ce sont les bains. Une chambre chaude, une froide. Obligatoire d'y passer après l'entraînement, avant tu fais ce que tu veux.

Les fameux bains d'Hoseok, Jungkook n'aurait jamais pensé y avoir accès un jour.

— Déshabille-toi, on n'a pas que ça à faire.

Jungkook s'exécuta, sous le regard goguenard de ses collègues qui arrêtèrent pourtant vite de rire en voyant sa musculature achever de se dévoiler. Jungkook avait conscience du dessin de son corps, de la force de ses muscles. Le travail au port était épuisant mais portait ses fruits.

A côté, Namjoon lui jeta un regard approbateur.

— Au moins on n'aura pas besoin de rattrapage de ce côté-là.

Jungkook pensa à Jimin, à son corps fin. Il aurait presque pu l'étouffer de ses bras, dommage qu'il ne s'agisse pas de lutte mais de boxe.

— Prends tes vêtements avec toi et viens.

Ils se dirigèrent vers une salle attenante où quelques élèves étaient déjà affairés à s'enduire d'un liquide brillant et odorant. De l'huile.

Namjoon lui tendit un vase, Jungkook versa une bonne quantité d'huile sur ses mains et s'en badigeonna le corps soigneusement.

— Besoin d'aide pour le dos ? demanda un élève avec un sourire un peu trop grand, des yeux un peu trop brillants.

— Non.

L'autre se détourna, vexé.

— Après tu sors et tu t'empoussières, c'est pour éviter que ça glisse.

Jungkook écoutait attentivement, les règles de ce monde étaient si mystérieuses.

Il sortit sous le préau où il avait si souvent regardé Jimin s'entraîner, imita les autres qui prenaient du sable dans un coin et s'en couvraient d'une fine pellicule. Puis il s'essuya soigneusement les mains sur un linge.

— Et maintenant les cestes.

Les yeux de Jungkook brillèrent plus vivement. Les lanières de cuir, celles qui formaient les gants. Ce qui faisait qu'on devenait boxeur.

Il observa Namjoon prendre une longue, très longue bande de cuir brun de plusieurs mètres, la coincer sous son pied et commencer à la tirer à deux mains, petit bout par petit bout.

— Observe bien, la prochaine c'est toi qui la feras.

Namjoon mettait maintenant toute sa force à étirer le cuir, à l'assouplir, levant haut les bras pour mieux le tendre. Après quelques minutes, il sembla satisfait de la texture et commanda d'un geste à Jungkook d'avancer la main. La lanière s'enroula peu à peu autour de ses doigts, de sa paume, de son poignet. Elle monta jusqu'à ses avant-bras puis Namjoon acheva de la fixer.

— A toi maintenant, essaie de préparer l'autre.

Jungkook attrapa maladroitement la nouvelle lanière de cuir, sentit la rigidité contre sa peau, cette rigidité qu'il fallait dompter. Il assura son pied sur la lanière et commença à tirer. Il souriait, bandait ses muscles au maximum, avide de vaincre ce cuir rugueux.

— Pas comme ça, plus doucement, plus progressivement.

Namjoon lui prit la lanière des mains et lui montra. Il la tira délicatement d'abord, puis de plus en plus fort, comme pour rassurer le cuir avant de le faire sien.

À corps perdus  [yoonminkook]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant