Chapitre 45

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[TW : 2e partie du chapitre : scènes non détaillées d'ambiance d'orgie, de sexe avec des personnes (notamment mineures) sous emprise + scène de sexe  consenti non détaillée]



Sourire aux lèvres, Yoongi noua soigneusement le lacet et reposa la pochette de tissu sur l'étagère.

Il s'éloigna ensuite du lit et s'approcha de la fenêtre. Il pleuvait toujours.

La déception s'ancra plus fort.

Jimin ne viendrait pas aujourd'hui non plus.

Déjà le deuxième jour de cette pluie glaçante, ininterrompue, qui réduisait les sorties, empêchait l'entraînement de l'après-midi.

Pas d'entraînement, pas de Jimin.

Et Yoongi s'aperçut à son cœur terni qu'il s'était habitué à ce luxe : avoir Jimin chez lui, chaque jour, pour lui seul.

Depuis plus de trois mois maintenant.

Il s'était habitué à le voir arriver pour le déjeuner, à leurs doigts qui s'effleuraient, à leurs yeux qui se cherchaient. Ils mangeaient, parfois en discutant, parfois en silences et en sourires.

Puis c'était l'entraînement, d'abord pour Jimin, puis tous deux en combattant. L'inquiétude des débuts était loin maintenant. Yoongi n'aimait rien tant que de retrouver ce dialogue des poings, cet affrontement quotidien qui se tournait tour à tour défi, danse, jeu ou même séduction, selon l'humeur de Jimin, selon celle de Yoongi.

Un dialogue qui se passait de mots, un lent apprivoisement qui les rendait plus proches. Plus proches que jamais Yoongi n'aurait pensé l'être de quelqu'un.

Leur boxe c'était la joie. Mais aussi la tristesse, la colère, la déception. Les émotions sur le corps. Les émotions mises en coups, jetées au visage de l'autre qui recevait, qui acceptait et accompagnait.

Les émotions de Jimin, souvent. Il avait eu un long moment de rage et de tristesse à une période, un vacillement lourd, peu de temps après cet enchantement de leur premier baiser. Le bonheur dans ses yeux lorsque leurs regards se croisaient semblait plus fugace, à s'éteindre dès que Jimin pensait qu'on ne le regardait pas. Il avait l'esprit ailleurs, le cœur ailleurs.

Yoongi n'avait pas bien compris, mais s'était efforcé de le soutenir, de lui faire retrouver la joie. Cela avait marché, le bonheur dans ses yeux s'était ancré peu à peu, les sourires s'étaient faits à nouveau plus longs, plus profonds. Les baisers s'étaient étirés, le goût de désespoir s'était affadi.

Mais Jungkook était devenu tabou, entre eux, à la demande de Jimin. Yoongi avait obéi.

Tout pour Jimin.

Et puis parfois...

Parfois c'était les émotions de Yoongi qui surgissaient, plus fortes que lui-même ne l'aurait voulu.

Il s'émerveillait que Jimin soit là alors, toujours là, lors des rares fois où Yoongi se laissait aller, où il se laissait tomber. Car parfois Yoongi craquait, comme pour leur premier combat. Parfois il ne parvenait pas à garder pour lui ces moments de doutes, ces moments de peur, ces retours à une morbidité qui l'avait accompagné si longtemps.

Dans ces moments-là, Jimin portait. Et c'était si doux de se laisser porter à son tour.

Comme l'avant-veille.

Lorsque les doutes et l'envie de tout lâcher avaient repris possession de lui, lorsque Yoongi n'avait plus voulu qu'une chose : repousser le rendez-vous du lendemain avec l'entraîneur de Lion. Repousser la réalité dans laquelle il s'était englué. Rester chez lui, avec Jimin, dans ce cocon protégé des autres.

À corps perdus  [yoonminkook]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant