* Quelque part dans les galeries.
La lueur quelques mètres plus loin et le courant d'air frais chatouillant mes narines, m'attiraient telle une flamme un papillon. Pourtant, au lieu de me diriger vers elle, je me contorsionnai dans l'espace réduit et repartis dans l'autre sens. Le silence m'oppressait tandis que chaque mètre était une torture. Pourquoi faisais-je cela ? L'avaient-ils attrapé ? Était-elle morte ? A moins qu'elle ne m'ait abandonné ou... Ces questions tournaient dans ma tête en une valse infinie, m'incitant à faire demi-tour.
J'étais à deux doigts de céder lorsque, au détour d'une sinuosité, je la trouvai. Sa main reposait à quelques centimètres de la paroi. Coincée dans le virage elle n'avait pas dû trouver la force de se dégager. Elle était pâle mais sa poitrine se soulevait lentement. J'agrippai ses doigts des miens et tentai de la tracter vers moi mais sans succès.
— Liv ! Liv, tu m'entends ? commençai-je à chuchoter en tapotant sa main. Liv, je ne peux pas te dégager tout seul, il faut que tu m'aides, réveille-toi !
Ses paupières frémirent mais il lui fallut de longues secondes supplémentaire pour ouvrir enfin les yeux.
— Vite, la sortie n'est pas loin ! Encore un petit effort.
— Je... je n'ai plus de forces, je...
— Tu pousses et je tire, tu peux faire ça ?
Lorsque j'attrapai ses mains, je les trouvais glissantes et poisseuse de sang.
— Liv, tu es blessée ?
— J'ai... été touchée... je sens plus... je sens plus mes jambes.
Durant une fraction de seconde, j'hésitai. L'horreur de ma pensée me donna le boost qui me manquait. Dans une nouvelle contorsion douloureuse je fis une fois de plus volte-face.
— Liv, je vais te sortir de là. Attrape mes chevilles et accroche-toi, ok ?!
Elle ne répondit rien mais je sentis ses doigts se refermer sur ma peau. Sa prise manquait de force mais tant que je la sentais cela voulait dire qu'elle était toujours consciente. La distance à parcourir n'était pas très grande mais cela me paru durer des heures malgré l'adrénaline qui boostait mon système, me permettant de tenir malgré mon état. Lorsque nous atteignîmes enfin la sortie, il faisait nuit et l'air frais saturé d'odeur d'humus manqua me faire pleurer de joie. Je parvins à m'extraire du boyau à demi-éboulé pour atterrir environ un mètre plus bas dans une nouvelle galerie beaucoup plus large et ouverte sur l'extérieure.
Quelques chauves-souris s'envolèrent lorsque je me redressai en gémissant. Tout mon corps me faisait mal et chaque cellule de mon être n'aspirait qu'à rejoindre la lueur de la lune qui nimbait doucement la roche quelques mètres plus loin. Pourtant, je me relevai et pris appui sur mes mains pour me hisser dans la galerie. Je dus m'y reprendre à trois fois, tellement mes bras tremblaient et dû encore faire une pause de quelques seconde une fois en haut, pour que le vertige qui faisait tourner les murs autour de moi, s'amenuise, me permettant de rouvrir enfin les yeux sans vomir.
Liv, de nouveau inconsciente, gisait sur le sol, ses bras couverts d'égratignures allongés devant elle. J'attrapai une nouvelle fois ses poignets et lentement la tirai vers le rebord, duquel je redescendis, sans m'étaler cette fois. Puis la saisi sous les épaules pour la faire basculer vers moi. Son poids mort combiné à ma faiblesse me déséquilibra et je fini une fois de plus sur les fesses, écrasé par le corps de la jeune femme qui me comprimait la poitrine. Je me dégageai le plus rapidement que je le pus, bien trop conscient du bruit que nous venions de faire. Pourtant, un calme irréel régnait toujours dans l'antichambre de roche. N'y tenant plus, je m'approchai à pas lent et prudent de l'ouverture, prenant garde de rester dans l'ombre de la paroi au cas où quelqu'un nous attendrait, embusqué à l'extérieur.
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Insurrection- Elémental Tome 2
ParanormalCe que tous redoutaient à eu lieu. La guerre entre humains et métamorphes est déclarée. L'instigateur de la grande attaque est mort mais ce sont les métamorphes qui en paye le prix fort. Traqués, arrêtés condamnés et parfois même exécutés, ils se ca...