Insurrection- Elémental Tome 2

Chapitre 17-1

* Village de Johnson

Debout dans la rue, nous attendions que Cooper reprenne ses esprits et que Nicolas et Rose, partis voire la scène de l'attaque, reviennent avec Thomas sortit pour les chercher. Comprenant que le problème venait de l'un des occupants de la maison, nous avions aussitôt emmener Cooper à l'extérieur, raison pour laquelle il reposait, allongé sur le dos dans l'herbe mitée bordant le trottoir.

Le crépuscule amorçait sa descente, nous rappelant que cela faisait déjà plus de douze heures que nous étions ici, sans même avoir eu le temps de nous reposer. Une chappe de fatigue m'enveloppa soudain alors qu'un courant d'air me faisait frissonner.

— Tu as froid ? me demanda Gabriel alors que ses bras s'enroulaient autour de moi.

— Non, pas vraiment, c'est juste la fatigue et cet...

— Oui, l'atmosphère est vraiment... spéciale ici, même moi je le ressens.

Une douce chaleur commença à m'envelopper, se communiquant de son corps au mien. Je savais que si je me retournais maintenant, ses yeux auraient cette teinte orangé caractéristique du maniement du feu, qu'il maitrisait un peu mieux de jour en jour.

— Ne t'épuise pas pour rien. Tes bras suffisent à me réchauffer, lui soufflai-je en calant ma tête dans le creux de son cou.

— Si on m'avait dit qu'un jour tu te laisserais aller comme ça contre moi. Cela a beau faire plusieurs mois maintenant, ça m'émerveille encore.

— Il faut croire que tu as réussi à percer mon armure, lui murmurai-je en me retournant entre ses bras pour poser mes lèvres sur les siennes.

Ce n'était vraiment pas le meilleur endroit pour ce type d'aparté, mais nous avions tellement peu de minutes à nous depuis la grande attaque que nous prenions ce que nous pouvions quand nous le pouvions. Un raclement de gorge peu subtil arracha Worth à ma bouche dans un grognement frustré, tandis que je me retournais pour braquer sur Jude mon regard agacé.

— Il se réveil, nous dit-il sans autre commentaire, nous désignant Cooper d'un signe de tête.

Le jeune loup-garou agité, ouvrit les yeux et posa sur nous un regard un peu flou.

— Tu peux nous expliquer ce qu'il vient de se passer ? lui demanda Gabriel, aussitôt en mode interrogatoire.

— Laisse-moi deviner, ton ancien boulot te manque ? ricana Cooper en secouant la tête comme s'il cherchait à faire le point ou a se remettre les idées en place.

— Comment tu te sens ? tempérai-je en lui tendant la main pour l'aider à se relever.

— Détendu, nous surprit-il. Très détendu, c'est d'ailleurs pour ça que je vais rester encore un peu en communion avec le sol.

Si je n'avais pas su que c'était impossible, j'aurais dit qu'il était bourré.

— C'est quoi un oméga ? lui demandai-je, alors qu'il souriait bêtement en contemplant une pâquerette rachitique.

— Un loup particulier qui a une fonction apaisante et calmante sur l'humeur et le caractère de ses congénères, nous expliqua Nicolas alors qu'il descendait de voiture.

— C'est impossible ! S'il y avait eu un loup-garou parmis nous, nous le saurions, lui rétorquai-je, alors qu'il nous rejoignait à grandes enjambées.

Il n'avait jamais été très loquace et plutôt intimidant avec son air taciturne et ses cheveux court, lui donnant l'air martial d'un militaire. Aussi cela me fit presque un choc, lorsqu'il se fendit d'un petit sourire en coin en entrelaçant ses doigts à ceux de sa compagne.