Chapitre 18-1

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* Convent des sorcières.

Assis par terre, terrassé par une nouvelle migraine, je fixe la sorcière d'un regard hébété. Qu'est-ce qu'elle raconte ?

— N'importe quoi ! Je suis trop vieux. Les pouvoirs spéciaux se déclenche à l'adolescence, jamais après.

— Alors comment expliquez-vous cela, alors ? me demande-elle avec un sourire entendu en portant une main à sa tempe.

— Une migraine ! ça ne vous arrive jamais à vous, les sorcières ?!

— Parce que chez vous, c'est fréquent ce genre de céphalée invalidante ?

Toujours ce sourire horripilant et cet air de savoir tout mieux que tous le monde, grimaçai-je intérieurement en me relevant lentement. Elle m'énerve à un point rarement atteint, mais elle a néanmoins raison sur une chose, je n'avais jamais été sujet aux maux de tête jusqu'à présent. Je vois son sourire décroitre lentement, remplacé par un soupir exaspéré tandis qu'elle retourne s'installer derrière son bureau.

— Vous n'avez jamais pensé que les « pouvoirs spéciaux » comme vous les appelez, ne le sont peut-être pas plus que ça ?

— Vous êtes en train de me dire que vous en sauriez plus sur les métamorphes que moi ? m'esclaffai-je, sentant la tension décroitre lentement sous mon crâne me donnant un instant de répit.

— De toute évidence, c'est le cas ! pontifia-t-elle en croisant ses mains devant elle. Pourquoi certains d'entre vous auraient-ils des dons particuliers alors que d'autres non ? Vous ne vous êtes jamais posé la question ?

— Éclairez moi puisque vous en mourrez d'envie, apparemment.

— Il faut juste le bon déclencheur. Ceux dont les pouvoirs s'activent dès l'obtention de leur totem on soit un don qui ne nécessite pas de déclencheur particulier, qui fait partie de leur être en quelque sorte, ou un déclencheur facile à rencontrer.

Mon esprit rejette ses assertions, pourtant les deux exemples les plus proches de moi entrent pile dans sa description. Jude contrôle le vent. Habitant au milieu d'une forêt à l'époque, donc en extérieur, il était toujours en contact avec son élément. Quant à Hannah, son pouvoir fait partie d'elle, elle n'avait pas besoin de stimuli extérieur pour le développer. Je déglutis. Ce pourrait-il qu'elle ait raison ? Mais dans ce cas quel pouvoir aurai-je acquis ? La propension à chopper des migraines ?!

— Si vous avez raison, quel serait mon fameux « pouvoir » au juste et qu'est-ce qui l'aurait déclenché ?

— Voyons, c'est évident ! (Retour du sourire) La capacité à détecter les mensonges.

— Ce n'est pas un pouvoir ça, ça s'appelle juste l'instinct ! je lui balance, plus déçu que je ne saurais me l'avouer.

— Non et au fond de vous, vous le savez très bien. Quand votre migraine se déclenche, c'est plus que de l'instinct, c'est une certitude, n'est-ce pas ? Quelque chose s'est activé sur le perron de cette maison, continua-t-elle sans attendre ma réponse. Vous l'avez senti et je l'ai senti. Certainement encore plus fort que vous car... vous avez puisé dans mon pouvoir. Votre déclencheur à vous, c'était la magie.

— Si vous dites vrai, pourquoi ne se serait-il pas déclenché plus tôt ? En tant que métamorphes nous côtoyons souvent des sorciers, au minimum pour les sors de protections de nos communautés. Ce n'est pas comme si je n'avais jamais été en contact avec la magie.

Un sourire condescendant étire une nouvelle fois ses lèvres.

— Sans vouloir être médisante, les sorciers dépêchés dans les communautés n'ont que peu de pouvoir. Ce sont des postes donnés au jeunes n'ayant généralement pas encore développés tous leur potentiel ou à ceux qui n'en développeront jamais beaucoup. Et vu la quantité que vous avez siphonné dans le mien, un sorcier mineur n'aurait pas suffi.

Insurrection- Elémental Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant