Chapitre 22-2

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 Mon premier reflexe fut de porter mon regard sur la sorcière. Mon cerveau avait beau me crier « Non, c'est impossible ! », mes yeux, eux, avaient besoin d'une confirmation. Mais elle n'avait pas bougé et était toujours morte et desséchée sur le sol de la pièce. Ça ne pouvait pas venir de là, me dis-je partiellement rassuré, alors que les murmures rhythmiques et lancinants, continuaient, inlassablement, semblant couler des murs comme de l'eau.

— Il doit y avoir des hauts parleurs dans les murs, dis-je à Cyanna alors que les bras de Magnus apparaissaient sur le rebord de l'ouverture.

Il essaya de se hisser mais ses jambes ne semblaient pas savoir quoi faire pour l'aider. Sans hésiter je l'attrapai par les poignets et le repoussai aussi loin en arrière que je le pus. Il tomba sur le dos sans un bruit, pour se relever presque aussitôt.

— Tu trouves quelque chose ? demandai-je quelques minutes plus tard en repoussant un nouvel assaut.

— Rien, me cria-t-elle depuis l'autre bout de la pièce. S'il y a vraiment des hauts parleurs ici, je ne les vois pas.

Merde ! jurai-je tout bas en me détournant à contrecœur pour aller rejoindre la jeune femme.

— Tu sais où mène cette porte ? lui demandai-je alors qu'elle sondait à tâtons la dernière portion de mur pas encore testée.

— Non, répondit-elle sans même se retourner, concentrée sur sa tâche.

— Si nous ne trouvons pas ces foutu haut-parleur, cherchons la source ! Si on la coupe, cela devrait suffire à le... désactiver ?! proposai-je en buttant sur le dernier mot, alors que le corps du sorcier-zombi tombait sur le sol de la pièce avec un bruit mou.

Sans précaution cette fois, j'enclenchai la poignée, qui à mon plus grand soulagement, n'était pas verrouillée et déboulai... dans un nouveau couloir. Ou plutôt le même, en fait, compris-je en avisant la courbe du mur sur la droite, alors que Cyanna me rejoignait, Magnus déjà sur ses talons. Elle lui claqua la porte au nez et je cherchai quelque chose pour pouvoir la bloquer.

— Merde on ne peut pas la verrouiller ! grogna Cyanna, alors que les premiers chocs résonnaient sur le battant.

— Il n'y a plus qu'à prier pour qu'il ne sache pas ouvrir les portes ! Par-là ! ajoutai-je en l'entraînant vers la gauche et les deux seules autres portes du couloir.

Celle de gauche, identique à celle de la pièce que nous venions de quitter, paraissait la plus prometteuse et aussi la plus proche. Ce qui en fit le plus judicieux choix par défaut lorsque la serrure de la précédente céda et que Magnus, emporté par son élan, alla se fracasser tête la première dans le mur d'en face. Ce qui ne le ralentit pas plus de quelques secondes. Cyanna avait déjà la main sur la poignée avant qu'il ne se détache du mur et nous étions à l'intérieur avant qu'il n'ait fait deux pas. Le souffle court, j'enclenchai aussitôt les deux gros verrous boulonnés à la porte, plus qu'heureux de constater leur présence.

Malgré tout sur le qui-vive, je gardai mon arme à la main, quand mes yeux commencèrent à fouiller la pièce du regard. Petite et sans fenêtre, elle ressemblait à un bureau combiné à une pièce de stockage. Les cartons empilés à droites de la porte, masquaient en partie les veilleuses de sécurité, rendant l'endroit sombre et peu accueillant.

— ça ne doit pas être ici, on n'entend plus rien, remarqua à juste titre Cyanna, en s'avançant de quelques pas.

— ça ne veut rien dire. Ils ont peut-être séparé la source du son volontairement ? arguai-je en espérant de tout cœur avoir raison. Il faut chercher. Au moins nous sommes en sécurité pour le moment.

Insurrection- Elémental Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant