*Convent de Sabrina Northman
Comme tout humain qu'il était, Ethan fut trop lent. Le temps qu'il comprenne mon injonction et qu'il se retourne, le couteau était déjà à quelques centimètres de son cou. Je m'étais élancé à la seconde où la mise en garde avait quitté mes lèvres. Arrivant sur Ethan dans une glissade à peine contrôlé, je lui attrapai les jambes et le plaquai comme au rugby, tentant de l'entrainer le plus loin possible de son agresseur. Ce dernier poussa un cri de rage alors que nous nous écroulions contre l'un des lits vide, l'envoyant heurter le mur si violemment que cela fendilla le plâtre. J'essayai aussitôt de me relever mais les jambes d'Ethan, emberlificotées aux miennes, me firent perdre de précieuses secondes.
— Bouges de là, sinon on est tous mort ! grognai-je en le repoussant alors qu'il s'accrochait toujours à moi, tétanisé par le choc et la peur.
Je venais juste de parvenir à me redresser lorsqu'elle se jeta sur moi. Des cheveux bruns, un teint cuivré et une musculature à faire pâlir Lara Croft. Je ne savais pas qui elle était, mais je ne la connaissais pas. Ses yeux noisette abritaient une telle rage que je savais, qu'hormis la mort, rien ne l'arrêterait. En plein saut, elle abaissa son couteau vers ma gorge en poussant un long cri inarticulé qui faisait froid dans le dos. Je parvins à éviter le coup fatal d'une roulade mais sentis la trainée incandescente de la lame sur mon biceps alors que j'atterrissais douloureusement contre les roulettes d'un nouveau lit.
Cette pièce était trop petite pour se battre, jurai-je intérieurement alors qu'elle portait aussitôt une nouvelle attaque meurtrière. Je me dégageai encore in-extrémis, la laissant me marquer une nouvelle fois à la cuisse. Gêné par l'agencement de l'infirmerie, je ne faisais que fuir et éviter. À ce rythme-là, je me serais vidé de mon sang avant d'avoir pu lui porter le moindre coup. Le seul point positif, était qu'elle ne s'intéressait plus qu'à moi, laissant une chance à Georges et à sa famille de s'enfuir. Pourtant, ils restaient là, prostrés, leurs yeux écarquillés par la peur rivés sur notre combat, pour le moment, plus qu'inégal.
— Barrez-vous ! leur criai-je, alors que j'évitai un nouvel assaut, tout aussi violent que les précédents mais qui cette fois, fit mouche.
La lame traversa mon flanc. La douleur me cueilli, brute, intense et je criai, ne pouvant m'en empêcher.
— River ! hurla Carla presque en réponse à mon propre cri.
La lame toujours fichée dans mon corps, la femme étira ses lèvres en un rictus sinistre et penchant la tête sur le côté, m'observa comme si j'étais un insecte. La main crispée sur le manche elle ne dit pas un mot, mais je sus ce qu'elle s'apprêtait à faire avant même qu'elle n'entame son geste.
Jouant le tout pour le tout, je me jetai en arrière pour me désempaler de sa lame. La douleur fut encore plus explosive que la première fois, mais cela valait mieux que de se faire éventrer ! Surprise par ma manœuvre, elle laissa échapper son couteau qui tomba au sol dans un tintement mélodieux. Sans réfléchir, je plongeai en avant, presque au même moment qu'elle, si bien que nous nous percutâmes, envoyant l'arme valser à l'autre bout de la pièce. Dans un nouveau cri de rage, elle essaya de placer ses mains autour de ma gorge mais je la repoussai d'un coup de pieds bien placé à l'estomac. Pataugeant dans mon sang, elle glissa et dû se rattraper au montant du lit de Liv. Je compris ce que signifiait son regard en direction de la jeune femme et passait enfin l'offensive avant qu'elle n'ait le temps de bouger un cil.
Le scalpel, que je tenais toujours à la main, entra dans son cou jusqu'à garde, mais trop loin de sa carotide pour faire assez de dégâts. Nous roulâmes tous les deux au sol, elle dans un concert de cris et de grognement, complètement déchainés. Les coups pleuvaient tandis qu'elle essayait de me poignarder avec le scalpel dorénavant entre son poing. Nous étions de force égale et je compris pourquoi lorsque ses doigts effleurèrent ma peau. Cette fille était un loup-garou ! Comprenant que le temps m'était compté, au voile noir floutant par instant mon champs de vision, j'attrapai le scalpel à pleine main lors de son attaque suivante. Je sentis la lame tranchante me déchirer la peau mais tentant d'être indifférent à la douleur, je transférai l'arme dans ma main gauche et dans un cri de rage et d'effort pur, le lui enfonçait dans l'œil. La louve chuta en arrière dans un cri déchirant, les mains crispés sur sa blessure.
VOUS LISEZ
Insurrection- Elémental Tome 2
ParanormalCe que tous redoutaient à eu lieu. La guerre entre humains et métamorphes est déclarée. L'instigateur de la grande attaque est mort mais ce sont les métamorphes qui en paye le prix fort. Traqués, arrêtés condamnés et parfois même exécutés, ils se ca...