Chapitre 23-2

117 18 19
                                    


 Le ton employé et le regard fuyant de Cooper en réponse à ma question à peine posée, m'interpelèrent. Mais je n'eus pas le temps de m'appesantir sur la question, devant gérer Leah, figée au bord du plancher défoncé, le regard braqué sur la cadavre le plus proche.

— Ce n'est pas ton premier cadavre ? Si ? lui demanda abruptement Jude, en sautant devant elle. Non, commenta-t-il le signe de tête hésitant de la jeune fille. Alors tu attends quoi pour sauter ? Que l'on te prenne par la main ?!

Un éclair de colère traversa le regard de Leah avant qu'elle ne se retourne vers moi, indécise, guettant une aide de ma part. Jude avait raison ! Nous ne devions pas la materner sinon elle se ferait tuer ! Mais la seule chose qui me vint à l'esprit fut « Mais pourquoi l'avions-nous emmener, avec nous ?! ». Sa simple présence me transformait en guimauve et, bordel, j'avais horreur de ça !

— Hannah perplexe ?! Jamais je n'aurais cru voir ça un jour ! Tu te ramollis, ma vieille ! ricana Jude.

Piqué au vif, j'attrapai Leah par le poignet et sautait avec elle. Ce qui me mettait le plus en rogne, c'est qu'il avait parfaitement raison ! ça ne pouvait plus continuer comme ça, je devais me ressaisir. Le seul moyen était de sortir Leah de l'équation en la mettant à l'abri, ou de la traiter comme je le ferai avec n'importe qui... ce qui était sans doute un aller simple assuré pour l'enfer domestique dans les semaines à venir. Si tant est qu'elle m'adresse encore la parole.

— La solution deux, me parait mieux, me chuchota Gabriel à l'oreille alors que nous entrainions Leah au pas de courses vers l'une des deux voitures qui avait mystérieusement survécu à notre tornade personnelle.

— Toi tu as encore farfouillé dans mon cerveau, grommelai-je.

— Tu n'as pas redressé tes boucliers. C'est un peu toi qui m'y invites, murmura-t-il en m'effleurant le bras. Ça m'avait manqué.

Un sentiment de manque et de nostalgie me traversa. Maintenant qu'il le disait, c'est vrai que cela m'avait manqué à moi aussi. Dire qu'il y avait moins d'un an je fuyais ce lien comme la peste et maintenant j'étais presque à regretté d'avoir appris à le bloquer.

— Même si ça me coute de dire ça, reprit-il alors que nous approchions des véhicules, tu devrais les remonter. Avec la fatigue et le stress, je ne suis pas un exemple de contrôle.

L'éclat rouge que j'aperçus, surnageant dans ses rétines, au moment où je tournais la tête vers lui confirma ses paroles et je m'empressai d'ériger à nouveau mes protections mentales. S'il y avait bien un élément que nous ne devions pas partager, c'était le feu. Vent plus feu... non, non... Waahana nous avait bien mise en garde.

— C'est plus sûr, ajouta-t-il en effleurant le lobe de mon oreille d'un baiser, avant de s'écarter.

Rose et Nicolas, que je ne me rappelais pas avoir vu quitter la cabane, nous attendait déjà devant la portière passager. Ce dernier scrutant les alentours en tambourinant machinalement des doigts sur le capot de la voiture.

— Tous à l'intérieur, nous ordonna-t-il dès qu'il nous aperçut, lui-même déjà en train de s'installer. Vite !

Pressé par l'urgence et le ton plus qu'inquiétant de Nicolas nous nous engouffrâmes à l'intérieur de l'habitacle. Cooper, grimpant dans la benne du 4x4 avec Johnson. Le regard que lui lança son Alpha ne m'échappa pas. Quelque chose s'était passé pendant que nous jouions tous les trois à Twister et cela avait un rapport avec les loups.

— Des infos à partager ? attaquai-je, aussitôt que nous commençâmes à rouler.

— C'était un piège, gronda-t-il en accélérant dès que les roues quittèrent la terre pour le bitume.

Insurrection- Elémental Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant