Insurrection- Elémental Tome 2

Chapitre 29-2

Un grand blanc suivit ses mots, balancés d'un ton grave et sans l'once d'un sourire.

— Vous plaisantez ? tenta Felton d'une voix mal assurée.

— J'en ai l'air ?! lui balança Cooper en se retournant brusquement alors que son aura envahissait la pièce.

— Cooper, vous devriez vous calmer. Effrayer les petits nouveaux ne nous aidera pas, lui glissai-je alors qu'il passait devant moi, sa peur et sa colère saturant l'air.

Ses épaules se tendirent et il s'arrêta net.

— Désolé, c'est l'accumulation, dit-il en prenant une grande inspiration qu'il finit par relâcher dans un souffle lent et calculé. Felton, quelque chose ne se passe pas bien avec Johnson. Je ne comprends pas ce que c'est mais je le sens... là, lui expliqua-t-il en se frottant la poitrine. Je compte un peu sur votre aura d'oméga pour apaiser les choses si jamais il finit par se réveiller mais si vous ne le sentez pas... tirez et appelez-moi après, c'est clair ?!

— Limpide, chef ! ironisa Felton, le regard triste mais déterminé.

De nouveau je suivi Cooper jusque dans la grande pièce où il prit rapidement les constantes de son patient avant de donner des ordres brefs et sec nous demandant de glaner le matériel dont il aurait besoin. Puis pendant que nous cherchions, il se dirigea vers Jude, penché près de la table au-dessus d'une vague trace presque effacé.

— Tu avais raison, River était ici, dit-il alors que j'approchai, les serviettes demandées facilement trouvé dans le placard du couloir, dans les bras.

— Je sais, lui dis-je. Mais il était blessé. La chambre par laquelle nous sommes arrivée est presque saturée de l'odeur de son sang.

— J'ai senti, mais ici ce n'est pas le sien. C'est celui d'un humain, de plusieurs humains, ajouta-t-il en se redressant et en désignant la pièce d'un vague geste du bras. Il y a dû y avoir une sacrée bagarre ici.

— Alors pourquoi il n'en reste aucune trace ? demanda Leah, assise du bout des fesses sur le canapé comme si elle craignait qu'il ne la brule.

Elle aussi devait ressentir l'atmosphère de drame et de violence flottant dans les lieux.

— Il en reste pour qui sait bien chercher, lui répondit-il avec un petit sourire en tapotant son nez du bout de son index.

— Pourquoi je ne sens rien ?

— Parce que tu es jeune ! Tu n'as pas encore développé tous tes sens. Mais vu comment tu te tiens crispée, je pense que tu ressens plus de choses que tu ne le crois, lui expliqua-t-il gentiment tandis que Cooper tendait une main dans sa direction.

— Fais-moi voir ton bras.

— Occupe-toi de Thomas d'abord, c'est bien plus urgent.

— Ses constantes sont stables. S'il s'est accroché jusque-là, il peut tenir encore cinq minutes.

— Moi aussi.

— Oui mais si on doit se battre, tu seras plus efficace si tu ne pisses pas le sang sur le carrelage ! lui rétorqua-t-il avec une pointe de son humour habituel.

Jude grogna son assentiment et le laissa s'occuper de lui tandis que je rejoignais Gabriel, en train de fouiller les placards de la cuisine. En plus de la bassine d'eau tiède demandé par Thomas, il avait sorti un saladier dans lequel il était en train de vider le contenu de trois boites de conserve avant de mélanger le tout.

— C'est tout ce que j'ai trouvé qui ne demande pas au moins une demi-heure de cuisson, m'expliqua-t-il en croisant mon regard interrogatif. Ce ne sera peut-être pas le repas du siècle mais ce sera mieux que rien. En plus les fruits au sirop c'est bourré de sucre, ça vous fera du bien, vous avez besoin de reprendre des forces.