Chapitre 37 - It's ok...

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GABRIELLA

Josh m'avait déposé chez Cam après notre conversation houleuse. Je ne savais dire ce que je ressentais à cet instant, j'avais encore sur ma peau sa marque et son odeur, mais dans ma tête c'était le chaos. J'avais passé ma plus belle nuit dans ses bras pour voir la matinée emporté tout sur son passage me laissant un goût amer en bouche. J'avais la sensation que notre histoire serait éternellement rythmée par des non-dits et des secrets, que je devrai éternellement faire attention à ce que je dis ou fais en sa présence.

Était-ce comme cela que j'imaginais les choses ? Pas du tout. Pourtant je m'y pliais, à contrecœur, certainement, mais je n'arrivais pas à agir autrement. Était-ce un signe de faiblesse ? Sûrement. Est-ce que je me détestais pour cela ? Grand dieu, oui.

Notre baiser d'aurevoir fut timide et presque douloureux. Le sujet Max avait clos bien trop de débats et m'avait laissé dans l'inconnu concernant notre propre histoire. Lorsqu'il m'avait dit d'attendre encore trois matchs, j'avais tout de suite compris que vivre notre idylle au grand jour ne ferait pas partie de ses priorités, et aussi douloureux que cela puisse être, j'avais silencieusement accepté.

J'avais prévenu ma meilleure amie de mon arrivée, et ce fut donc sans surprise qu'elle m'ouvrit la porte et m'accueillit les bras grand ouverts. Je m'engouffrai à l'intérieur de chez elle et me réjouis de ne pas croiser ses parents. Une fois arrivées dans sa chambre, elle se hâta de fermer la porte derrière elle. Je m'installais sur le bord de son lit avant de m'y allonger de tout mon long appréciant la douceur de sa couette.

- Alors ? Me demanda-t-elle, les bras croisés contre sa poitrine.

Je mis du temps à lui réponde, j'étais restée dans un profond brouillard depuis mon réveil ce matin.

- Hey !! Qu'est-ce qui se passe ? Insista-t-elle, en s'installant à mes côtés.

- C'était... Incroyable... Soufflai-je, les yeux rivés au plafond, un léger sourire en coin en souvenir de cette nuit.

- C'était pourtant mal parti entre vous, et voilà que tu n'es plus à afficher sur le tableau des vierges de l'état. Se moqua-t-elle, me tirant un bref rire.

Mon petit gloussement s'estompa rapidement et la sensation douloureuse dans mon estomac se réveilla. Cam se releva sur son bras et vit des gouttes humides se loger au coin de mes yeux.

- Ella ? Tu pleures ?

- Non, bien sûr que non, c'est la fatigue. Eludai-je, en essuyant les perles de larme.

Je fuyais volontairement mon amie du regard, de peur d'éclater en sanglot et de ne plus pouvoir en stopper le flux.

- Gabriella, qu'est ce qui s'est passé ? Persista-t-elle, sans jamais me lâcher de ses yeux noisettes.

Je suffoquais presque sous la menace de la tristesse qui m'étreignis à nouveau le coeur. Ce qu'il se passait c'est que je n'arrivais pas à cerner mon petit ami, si je pouvais l'appeler ainsi. J'avais l'impression d'être en couple avec un courant d'air. Chaque fois que je tentais de le saisir, il s'échappait entre mes doigts, et il soufflait sur son passage à la fois du chaud et du froid. Si bien que je ne contrôlais plus la réaction de mon corps. Je n'arrivais toujours pas à comprendre sa réaction au sujet de Cole et Max. Je pensais détenir la clé de sa liberté, je pensais qu'il me ferait des louanges sur ma trouvaille, au lieu de cela, il m'avait réduit au silence sans me donner une seule explication.

- Je ne le comprends pas Cam. Je ne sais pas dans quoi j'ai mis le pied, mais j'ai l'impression de marcher constamment sur des oeufs. La moindre erreur et je ramasse des coquilles brisées.

From the shadow to the lightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant