Chapitre 17 - Josh

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Josh

J'avais roulé à vive allure pour rentrer chez moi. Sur le trajet, les images de la soirée passaient en boucle dans ma tête. Qu'est ce qui m'a pris de me livrer comme ça... ?

Cinq années avaient défilé, mille huit cent vingt cinq putain de jours depuis la disparition de mon père, et ce sentiment de culpabilité toujours autant présent. Je pensais avoir avancé, m'être libéré de ce fardeau et pourtant ce soir, tout m'est revenu en pleine face...

Je te souhaite de trouver la paix...

Sa voix raisonne encore dans ma tête...

Je ne me confiais que très rarement sur cet épisode de ma vie, non seulement parce que c'était douloureux mais aussi parce que cela m'a profondément transformé. Jusqu'à présent, j'arrivais parfaitement à durcir cet organe qui me sert de coeur. Chaque battement est parfaitement contrôlé, maîtrisé. Tout cela dans l'unique but d'éviter les déceptions, les regrets ou encore la tristesse. Tous ces sentiments que je souhaite balayer de ma vie. Je m'étais effondré après sa mort, j'ai sombré dans l'alcool, la violence, le silence. J'ai tourné le dos à la seule chose qui me raccrochait encore à lui, le football. J'ai abandonné mes équipiers, ma seconde famille. Je leur ai fait du mal, à chacun d'entre eux. Je ne pouvais plus supporter leur pitié, leur compassion. J'ai mis longtemps à me reconstruire, à me débarrasser de mes démons. Peu à peu, j'ai pu de nouveau regarder ma mère dans les yeux, et me confier à elle pour l'entendre me dire en retour que je n'étais qu'un enfant et que je n'étais pas responsable.

Difficile de déculpabiliser lorsque je croise les iris sombre de Noah, mon petit frère qui lui ressemble tant. Il m'est encore compliqué d'accepter son affection, alors que je n'ai pas réussi à sauver notre père. Par ma faute, il n'aura que très peu de souvenirs de lui. Il n'aura pas partagé sa passion avec lui, ni vu à quel point notre paternel était quelqu'un d'exceptionnellement humain et aimant. Je sais qu'il souffre beaucoup de mon éloignement. Il arbore toujours cet air triste lorsque je vais pour m'absenter ou lorsque je n'assiste pas à ses entraînements. Il y a très longtemps que je n'ai pas vu ses yeux pétiller comme ce soir. Et je ne peux même pas en tirer une quelconque récompense, non, tout le mérite revient à Gabriella.

Ella...

Avec le recul, je suis bien content de ne pas être resté dormir chez Ethan ce soir. La soirée était géniale pourtant. On s'était tous retrouvé après l'entraînement chez lui, pour décompresser, comme d'habitude. Les cheer' et d'autres nanas du lycée s'étaient jointes à nous, assurant le show toute la soirée. Lexie avait pris la tête à John pour la énième fois de la soirée, Tiffany s'était rapproché d'Ethan suite à son aveu au feu de camp, Aaron était totalement éméché et s'était fait rembarré par Haley, etc... Ensuite d'autres gars ont déboulé, remplissant chaque pièce de la maison. Les gens s'étaient amassés, augmentant le son de la musique, et le débit d'alcool. J'avais pris place dans le canapé observant les couples se former, et notre cher Max m'avait rejoint, mattant les filles se déhancher devant nous.

- Il y a de la belle chair fraiche ce soir !! M'avait-il craché dans l'oreille.

Je ne pouvais pas démentir, c'était un vrai défilé devant nous.

- Alors ? Laquelle ? M'avait-il demandé, un sourire intéressé aux lèvres.

Je feignis de regarder sans pour autant m'attarder sur l'une d'entre elles. Autrefois j'aurai jeté mon dévolu sur n'importe laquelle, on aurait dansé, bu, et ça se serait terminé dans l'une des chambres à l'étage. J'avais croisé le regard de Max, insistant, comme à son habitude. C'était devenu une sorte de jeu entre nous. On se mettait d'accord sur une nana, et celui qui concluait en premier, pouvait se pavaner devant toute l'équipe. Il fut un temps, j'étais le meilleur de nous deux, jusqu'à ce que Sabrina n'en paie les frais.

From the shadow to the lightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant