Chapitre 16

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J'expirai tout l'air contenu dans mes poumons et tentai de calmer mon corps. Josh s'était éloigné dans le salon pour répondre à l'appel alors que je constatais l'heure tardive.

- Minuit passé... Soufflai-je, sentant la fatigue me gagner peu à peu.

Constatant que son appel s'éternisait, j'errai dans le couloir, me perdant dans les portraits photos qui jonchaient sur la commode et les murs. La plupart datait puisque les deux frères paraissaient très jeunes dessus. Je m'emparai de l'une d'elle, où on pouvait voir Allyson avec Noah dans les bras, ce dernier ne devait être âgé que de quelques mois, Josh à ses côtés, approchant les dix ans sans doute. Il tenait un ballon ovale entre ses mains, ses yeux toujours aussi vert perçant. Il paraissait tout petit devant l'homme qui se tenait à ses côtés, son père sans doute.

Soudain, une multitude de questions me vint à l'esprit... Où était son père ? Allait-il débarqué ? Travaillait-il aussi de nuit ?

Puis mes yeux balayèrent les autres photos où Noah n'avait plus les traits d'un bébé mais d'un jeune garçon, aux côtés de son frère, plus âgé. Aucune autre photo d'Allyson ou de cet homme que je supposais être son mari et père de Josh et Noah.

Était-il...

Je refoulai cet horrible frisson qui me parcourait l'échine.

Alors que je déposai le cadre à sa place initiale, un raclement de gorge me sortit de mes pensées. Je me tournai vers Josh qui m'observait avec une étrange lueur dans le regard.

- C'était ma mère. Elle vient de quitter le service, elle ne devrait pas tarder à rentrer. M'informa-t-il, avant de poser son regard sur le portrait de famille que je venais de poser.

- Ok... Je crois qu'il doit y avoir des bus de nuit à cette heure-ci. Dis-je en saisissant mon portable pour consulter les horaires.

Discrètement, il se rapprocha de moi, abaissant mon téléphone de son index.

- Il me semble qu'on avait convenu que c'était moi qui te ramenais chez toi sauf si ma compagnie te dérange.

Je ne pouvais pas dire que sa présence me mettait mal à l'aise. Sa proximité réveillait toutes mes terminaisons nerveuses, et je n'ai jamais eu autant conscience de mon corps qu'à ses côtés. C'en était perturbant et effrayant à la fois. Même si je gardais en tête un mauvais souvenir de la dernière fois où il m'avait ramenée, j'étais très tentée d'accepter sa proposition.

Sans crier gare, il s'empara de mon téléphone sous mon regard ahurie et y jeta un coup d'oeil ignorant mes protestations.

- De toute façon tu n'as pas le choix, le prochain bus ne passe que dans une heure. Fit-il, l'ai victorieux tout en me rendant mon smartphone.

Je vérifiai alors l'écran et constatai de moi-même qu'il avait raison. J'étais coincée une heure de plus chez lui. Je le regardai alors s'éloigner dans le salon, et le suivi sans y être invitée. Il s'installa sur le canapé d'angle et alluma la télé, ainsi que la console de jeux.

- Tu ne viens pas t'assoir ? Me demanda-t-il, me voyant statique devant l'entrée du salon.

Tel un automate, je m'avançais et pris place à côté de lui.

- Une partie ? Fit-il en me tendant une manette de jeu.

- Tu es au courant que je vais te laminer ? Le taquinai-je.

- T'es au courant que j'ai plus d'expérience que mon frère à ce jeu n'est-ce pas ? Rétorqua-t-il, l'air malicieux.

- T'es bien sûr de toi, je trouve. Ajoutai-je.

From the shadow to the lightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant