Chapitre 31

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GABRIELLA

Josh se détacha de moi, me laissant haletante, le dos contre son casier. Son regard avait changé, il était passé de brûlant à hagard. Il se racla la gorge, et prit un air gêné. Pourtant celle qui devait être mal à l'aise, c'était bien moi. Cette distance qu'il venait de mettre entre nous me jetait un horrible froid au visage.

- Assieds-toi. Laisse-moi juste le temps de m'habiller. Me dit-il en me montrant le banc au centre des vestiaires.

Je le regardai revêtir un t-shirt blanc, coupant la vue sur incroyable torse musclé, puis je tournai légèrement la tête, lorsqu'il laissa tomber sa serviette au sol, exposant audacieusement ses fesses galbées. J'avais beau l'avoir vu dénudé, je ne me lassais jamais de ce spectacle. J'attendais nerveusement qu'il boutonne son jean noir avant de se tourner vers moi. Il avait l'air un peu perdu et le voir ainsi me perturbait. Il vint finalement s'installer à côté de moi et n'osa pas me regarder.

Ma gorge se serra devant ce silence pesant et menaçant. Qu'est ce qu'il avait à me dire pour être dans un tel état de nervosité.

- C'est si grave que ça ? Lui demandai-je, laissant de côté mon tourment.

- Je ne sais pas trop par où commencer. Me répondit-il, tirant sur une de ses mèches humides.

Mes mains étaient moites, je pouvais sentir mon pouls frapper sous ma peau. J'avais envie de l'entendre comme je craignais ce qu'il avait à me dire.

- Peu importe mais lance-toi, j'ai l'impression d'avoir un sparadrap sur une vieille plaie en attente d'être arraché.

Ma réplique l'amusa autant que moi. Je cherchais à détendre l'atmosphère qui s'était épaissi autour de ce mystère qu'il créait.

- Ok. Comme je te l'ai dit, après la mort de mon père, j'ai tout lâché, j'ai abandonné le foot, les amis, et un tas d'autres choses. J'ai fait pas mal de conneries, mais j'ai remonté la pente. Difficilement, avec du temps, et avec l'aide du coach aussi.

Je l'écoutai attentivement, et ne fus pas surprise par ces premières révélations. Avec mon silence, je l'invitais à poursuivre.

- Mon père, de son vivant, finançait avec ses amis le équipements et les matchs. Il était une aide précieuse pour l'équipe. Mais à sa mort, et avec mon départ, ils ont tous arrêté les subventions. Un seul ne s'est pas arrêté et a même doublé les subventions. Monsieur Jenkins.

- Le père de Max ? Le repris-je.

- Ouais. Confirma-t-il douloureusement.

- Et ce n'est pas une bonne chose ? Demandai-je, innocemment.

- Si, bien sûr que si. Sans lui, l'équipe ne serait pas arrivé à ce niveau-là. Mais du coup il a une énorme influence sur les prises de décisions. Le coach n'a que très peu de libertés. Me confia-t-il.

Je le regardai, sans trop comprendre où il voulait en venir, mais je me doutais que tout cela avait un lien avec Max. J'avais vu qu'il y avait de drôles de rapport entre les deux garçons. Je n'ai juste jamais osé demander pourquoi, pensant que ce n'était pas mes affaires.

- Lorsque j'ai voulu revenir dans l'équipe, je devais remplir certaines conditions. Ne plus être le capitaine, et ne pas chercher à récupérer mon poste de quaterback. Lâcha-t-il, sa mâchoire se contractant sous l'aveu.

- Oh... J'imagine que ça a du être compliqué pour toi. Je suis désolée Josh.

- Ce n'est rien, tout ce que je voulais c'était remettre le pied sur le terrain et jouer avec mes amis. Mais si l'histoire s'arrêtait là ce serait bien trop simple. Il y a comme une sorte de vieille rivalité entre Max et moi. Ça n'a pas toujours été le cas, nous avions été amis autrefois. Mais mon départ a changé beaucoup de choses. Ce que je veux te dire, c'est que Max a toujours chercher à obtenir ce que j'avais. Ça a commencé avec Sabrina, puis mon poste de quaterback.

From the shadow to the lightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant